La Chronique de Yves de Fréau : Les 8 meilleures formations retenues pour la suite du CHAN



La 6e édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN Total Cameroun 2020), vient de terminer ses rencontres de Groupes, et ce qu’on retient, c’est le ménage qu’elle s’était entreprise de faire. A présent qu’elle s’est bien dépoussiérée, elle offre à l’Afrique 8 beaux rescapés qu’elle retient si merveilleusement. Ce qui a donné à la presse de se délecter gaiement et de sortir des termes qui ont répondu à ses attentes. Et même si ce n’était pas évident à l’entame de la compétition, on peut avouer qu’ils n’ont pas été volés, ces qualificatifs que les plumes d’ici et d’ailleurs, eurent à vomir par la suite…

De sensationnel à extraordinaire, en passant par le mot spectaculaire, les journalistes des télévisions et des radios se sont bien régalés. Quant à la presse écrite, un temps elle donnait l’impression de se vider de tout son sens de l’admiration des belles choses de l’univers. On dirait que pour elle, tout est limpide dans ce CHAN. Même sa timide entame, avec des matches dont les résultats ne dépassaient pas deux buts : 1-0 pour le Cameroun face au Zimbabwe. Même score en faveur du Mali aux dépends du Burkina-Faso, idem pour le Maroc devant le Togo, et pour la RDC au détriment du Congo. Quant aux 3e et 6e rencontres, d’une part entre la Libye et le Niger, et de l’autre entre le Rwanda et l’Ouganda, pas un seul but n’était au rendez-vous.

Un fait divers : le Cameroun accusé de sorcellerie par le Zimbabwe

Au rendez-vous de cette entame, un fait divers plutôt, qui continue de faire sourire, même s’il n’avait fait que passer un instant. Il s’agit de l’accusation faite par le Zimbabwe sur le fait que le Cameroun utilise le « gbass ».  Dans sa Chronique du 19 janvier 2021, le confrère franco-burkinabé Damien Glez l’a révélé dans Jeune Afrique, et ce, après la découverte d’une chauve-souris morte sur le terrain avant le match d’ouverture…

« Décidément, il ne fait pas bon être une chauve-souris au 21e siècle (…) le mammifère est présenté comme un réservoir du virus Ebola, quand il n’est pas classé avec le pangolin, au rang de suspect dans la transmission du Covid-19 à l’homme. Et comme cela ne suffisait pas, la chauve-souris pourrait gâcher la fête d’un Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) camerounais déjà contraint pas les gestes barrières. ». Cette parenthèse fermée, place à présent aux nobles qualifiés !

Beaucoup pensent que la qualification des Lions Indomptables, représentant le pays organisateur de ce CHAN, est tirée par les cheveux. Pour la simple raison que dans leur duel décisif face aux Etalons du Faso, ces derniers auraient pu l’emporter s’ils avaient été en réussite ce soir-là, au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Les Burkinabés, bien sûrs, ont eu à part imposer leur jeu, à faire de nombreuses incursions aux alentours de la surface de vérité des Lions, mais ceux-ci ont tenu et sont arrivés à réaliser l’essentiel (0-0).

Le fait d’ailleurs, d’imaginer ce CHAN sans le Cameroun déjà à l’abordage des quarts de finale, n’a jamais semblé passer dans aucune tête. Et pour l’heure, l’Afrique est heureuse comme  ça ! Et que le pays organisateur soit secondé de près par le Mali, leader de son groupe, et qui dans l’autre rencontre le même soir, s’est logiquement imposé devant le Zimbabwe (1-0), grâce à une réalisation de Demba Diallo (11’), augure d’une excellente suite de cette compétition. Le CHAN, tout doucement, se dépoussière.

Les adieux de la Libye et du Niger, décidés au bord du fleuve Congo…le Rwanda chasse le Togo

Surtout, avec les adieux de la Libye et du Niger tels qu’ordonnés par les deux Congo. Une manière voilée pour ces deux pays, de faire honneur à ce fleuve d’Afrique centrale dont ils portent fièrement le nom. Et qui leur sert aussi naturellement de frontière. Impossible donc pour ce huitième plus long fleuve du monde, avec ses 4700 kilomètres, de ne pas porter bonheur à ces deux pays. Et les voilà, qui se font compter parmi les quart de finalistes !

Quart de finalistes, vous avez dit ? Ah oui ! Et qui ont refusé de faire la compagnie du Togo. Préférant le Rwanda et son charismatique sélectionneur Vincent Mashami. Le technicien, le seul qui a su forcer le destin de son pays, pour le porter là où les Amavubi méritent ! « Le fruit devant l’ouragan, mur ou pas finit par tomber », disait feu Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, ex président du Zaïre. Dans la traduction de son élastique prénom, on retient, « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter » … Parce que ces Gêpes du Rwanda, ont forcé l’admiration de tout un continent, par leur tenace et courageuse prestation devant les Eperviers locaux du Togo (2-3), même menés par deux fois au score, ce ne serait pas un crime de leur dire, bon vent !

Les Marocains, tenants du titre, parce qu’ils ont attendu leur troisième match du CHAN pour véritablement briller face aux Ougandais (5-2), il y a lieu de comprendre que pour eux, c’est maintenant que la compétition commence. Les suivants, leurs adversaires prochains, les Zambiens qui viennent de s’ajouter aux heureux élus, et qui semblent savoir à quoi s’en tenir sont pour l’heure en mode ralenti avant donc d’appuyer sur l’accélérateur. Histoire de s’accorder avec la Guinée qui venait de céder son premier point à la Tanzanie (2-2) que si elles s’étaient levées très tôt au début de ce CHAN, c’est pour s’offrir un doux répit avant le commencement des choses sérieuses.

 

 

 

 


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