La Chronique de Yves de Fréau : Les juniors ghanéens, rois du continent…la CAF s’abandonne à Motsepe



A peine les rideaux sont-ils tombés sur la CAN U20, en Mauritanie qu’ils vont probablement s’ouvrir sur celle des U17, au Maroc. La CAF décidément, en cette période de crise sanitaire, due à la pandémie à Coronavirus, essaie de vivre. Et à une cadence tout à fait raisonnable et prudente. Démontrant aux autres instances sportives continentales, et partout dans ce monde hésitant et quelque peu perdu, qu’on peut toujours se frayer son chemin, même dans les moments et situations les plus compliqués. C’est donc heureux, on suppose pour le continent, que derrière cette CAN des U20, se dressent en rangs dociles les diverses candidats aux élections à la présidence de la CAF devenus UN du nom de Patrice Motsepe !

Le Maroc triomphe au CHAN, mais des questions se posent sur les intrigues camerounaises

En ouverture de cette année 2021, il y a eu d’abord, l’hésitant CHAN au Cameroun. Avec pour vainqueur, le Maroc, récidiviste de son propre triomphe, lors de l’édition précédente sur ses terres, et qui accroche deux médailles d’or au palmarès de cette compétition. Le Royaume Chérifien, s’offre en passant, l’honneur et le plaisir de se retrouver au même rang que la RDC. Ce pays du cher Florent Ibengue qui se pose encore aujourd’hui, des questions sur les astuces et les intrigues inventés par le pays organisateur, pour la rayer de la carte de ce CHAN.

Et tel que l’a révélé Damien Glez, dessinateur et éditorialiste franco-burkinabé dans sa Chronique du 1er février 2021, dans Jeune Afrique, avec pour titre, « RDC-Cameroun : au CHAN, les tests Covid-19 de la discorde », « Deux certitudes sont identifiables dans le grand bain contemporain des fake news. Primo, la résistance d’une rumeur semble inversement proportionnelle à la fiabilité de ses preuves présumées. Secundo, le CHAN est bien plus qu’une compétition sportive. Après les accusations zimbabwéennes de magie noire par cadavre de chauve-souris interposé, ce sont des suspicions de manipulation de test de Covid-19 qui ont ciblé, en fin de semaine dernière, l’organisation camerounaise de la compétition… ».

Le sélectionneur de la RDC, double vainqueur,  en 2009 et 2016, se souviendra encore longtemps de ce mauvais tour que leur a joué le Cameroun, à lui et à ses joueurs, sous une forme quasi malhonnête. Et sous le prétexte qu’ils sont en majorité atteints du Coronavirus. Ce qui représente pour les observateurs du football africain, la seule vraie fausse note de cette belle organisation, dont l’issue triomphante des Lions de l’Atlas, révéla la grandeur et l’efficacité du travail que fournit la Fédération Royale Marocaine de Football.

Attendus aussi à la CAN des U20, en Mauritanie, mais les petits des Lions marocains, apparemment, ne savent pas encore rugir. Leurs griffes non plus, ne semblent pas encore bien acérées. Pas trop tôt sortis, mais sortis quand même après le premier tour, les Lionceaux ont juste eu le temps de neutraliser les Aiglons tunisiens (0-0). Seulement, les jeunes pousses de Zakaria Aboub ont ensuite eu le pied qui tremble durant la séance des tirs au but avec El Moubarik, mis en échec par le gardien Ahmed Laabidi, entré à la place du fébrile Damergy, tandis que Zemraoui expédiait son missile à côté. Une grosse déception pour les Marocains, mais ce sont bien les Tunisiens, auteurs d’un sans-faute durant les tirs au but, qui avaient filé en demi-finale.

La Tunisie et l’Ouganda passent et laissent trépasser les jeunes Marocains et Burkinabé

Là, les attendaient des adversaires qui sont pour eux, comme des sosies : beaucoup de similitudes donc, en commençant par leurs premières fois tous les deux, à prendre part à cette CAN des U20. Et puis, Tunisiens et Ougandais, puisqu’il s’agit de ces derniers, se sont défaits également en quart de finale, de deux formations, ayant terminé le premier tour, à la tête de leur Groupe. On retenait aussi que pour s’offrir les clés du carré d’as, ils étaient tous les deux, passés par la séance des tirs au but, pour montrer la porte de sortie, respectivement aux jeunes Marocains et aux jeunes Burkinabé.

Les Aiglons et les jeunes Cranes, réussissaient donc leur examen de passage en demi-finale, avec pratiquement, « les mêmes chances et les mêmes forces mentales, surtout qu’ils avaient tous aussi disputé des prolongations », rappelait le collègue Marcel Ouattara Lakoun, le jour du match. A cet exercice malheureux pour les Tunisiens, ils eurent à se voir servir le calice, jusqu’à la lie, sous la hargne d’un diable nommé Derrick Kazooka (4-1). L’attaquant des Cranes ougandais, auteur déjà de deux buts dans cette CAN des juniors, s’offre en cette soirée de lundi 1er mars 2021, un hat-trick pour son pays et renvoie les Aiglons tunisiens à la maison. De l’excellence dans le travail !

Une note qui allait si bien à cette jeunesse ougandaise, insouciante, mais dont la conscience reconnait les efforts que depuis plus d’une demi-douzaine d’années, les autorités du pays multiplient, pour remettre le football à l’endroit. L’Ouganda en finale d’une CAN, ça faisait 43 ans que cela s’était produit ! Et ce fut justement en terre ghanéenne. Et ce pays, au bord de l’insurrection, dirigé à cette époque par un militaire Ignatius Kutu Acheampong, le pouvoir ne jurait que par le Black Star pour gagner cette CAN et calmer les esprits dans le pays. L’Ouganda ne pouvait pas résister. Il s’incline naturellement, 0-2, sous un doublé d’Opokou Afriyie. Mauvaise histoire donc, pour les Ougandais. Allait-elle se répéter en 2021, après tant d’années d’attente, pour pouvoir se venger ?

Nouvelle déception ougandaise et promesses du futur devant des candidats unis derrière Motsepe à la CAF

La question était ainsi posée. Et la réponse survint après la finale comme une amère répétition pour les Ougandais, sur tous les plans : le score en faveur des jeunes Ghanéens, 2-0, en plus de l’auteur  Daniel Afriyie Barnieh, héritier  historique des Afriyie qui eut à violer par deux fois, aux 22e et 51e minutes, le sanctuaire de l’Ouganda. Tout comme au temps de son parent, Opokou Afriyie, auteur en 1978, d’un doublé, lui aussi en finale. Ainsi le Ghana comme à l’époque, soulève le trophée pour la 4e fois, reléguant tout comme, il y a 43 ans, l’Ouganda au second plan sur le continent. Néanmoins, elle arrive, cette folle et merveilleuse jeunesse du pays de Yoweri Museveni, qui monte et qui assure aux yeux du continent que les arguments ne lui manquent pas pour se retrouver au sommet bientôt.

Et tant que les autorités ougandaises, multiplieront leurs efforts, elles inscriront pas pour longtemps sans doute, leur football sur l’échiquier jamais atteint. Ce n’est aucunement une folie de prévoir cette réussite prochaine de l’Ouganda, du moment où ses jeunes ambassadeurs, piliers de demain, y sont arrivés presque, à l’issue de cette CAN des U20. Laquelle vient ce samedi 6 mars 2021, de fermer ses rideaux. A présent, et avant que les U17, ne prennent le relais de leurs grands frères, dans une semaine (le 13 mars), la CAF, fait actuellement comme une sorte d’intermède, ayant pour finalité, l’organisation, le 12 mars, de son Assemblée Générale Elective.

Et ce jour, plus que des élections, devant aboutir au vote en toute transparence et en toute démocratie,  d’un nouveau président, c’est plutôt à un plébiscite auquel l’Afrique du foot est invitée. Tout est déjà dit, le pouvoir est à Patrice Motsepe ! Et plus rien ne devra désormais étonner personne : l’Afrique revendique à sa manière, son…indépendance. Et à l’avenir, quoi qu’on dise, qu’on fasse ou quoi qu’on pense, la CAF, s’en trouve pour cette fois, incroyablement soudée et unie. Demain, à l’heure des comptes, tout le monde saura si vraiment, il n’y avait que ça à faire…

 

 

 

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