[Exclu] Maheza Anaming : Les confidences de la Togolaise aux stats impressionnantes



Maheza Anaming, étonne par ses performances au Sénégal. Dans ce pays où elle réside depuis 2013, l’athlète togolaise affiche une forme qui attire les projecteurs. Cette spécialiste du semi-marathon, a remporté 22 des 28 compétitions auxquelles elle a participé. Porter les couleurs de son pays aux grandes compétitions internationales, reste le désir de cette athlète, qui veut marcher dans les pas de l’Ethiopienne Almaz Ayana.

L’athlète qui se prépare, pour les championnats nationaux d’athlétisme du Sénégal, qui se dérouleront juillet prochain et pour le marathon d’Eiffage en Novembre, se confie, dans une interview exclusive qu’elle nous a accordé.

Africa Top Sports : Avant d’évoquer vos succès actuels, parlez-nous un peu de vous

Maheza Anaming : Après mon Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC), j’ai travaillé au grand marché de Lomé où je vendais des produits cosmétiques. Après j’ai eu l’occasion de venir au Sénégal, dans une communauté religieuse, pour m’occuper d’un enfant autiste. Je me suis occupé de lui pendant 4 ans, depuis 2013 ; ensuite, j’ai continué le boulot dans une école, en tant que AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire, Ndlr), puis dans une crèche où je fus responsable du personnel et chargée d’animation des enfants. Je fais également du babysitting. J’ai fait également la formation d’HSE (Hygiène-Sécurité-Environnement, Ndlr) et la formation de secourisme de la Croix Rouge.

Pouvez-vous nous dire comment cette aventure, dans le monde de l’athlétisme a démarré ?

Depuis l’école ! J’ai commencé par le football où on jouait les interclasses et en classe de 6ème, mon professeur de EPS me fit participer à une compétition de course sur 6 km à Sotouboua (au centre du Togo, Ndlr) où je finis 5ème ; Ce fut donc ma première fois de découvrir l’athlétisme. Après cela, je participais à quelques courses organisées dans le lycée et dans la préfecture… Nous étions deux filles à l’époque, mais nous n’avions jamais eu l’occasion de participer aux compétitions hors de notre préfecture, malgré nos performances exceptionnelles du moment.

Le 14 février 2016, 3 ans après mon arrivée au Sénégal, je participe au Marathon d’Eiffage option Semi-Marathon et j’ai fini 1ère. Cette passion a réellement commencé à partir de ce marathon, car je ne savais pas qu’il y avait de si grandes compétitions de courses. Depuis ce jour, je n’ai ménagé aucun effort, pour participer et remporter la plupart des compétitions, qui ont suivi.

Quelle est votre spécialité ?

Le semi-marathon, parce que je me sens plus à l’aise dans de longues distances que dans les courtes distances. Après ma première réussite au marathon de 2016, je me suis promis d’écrire mon histoire dans le monde du sport et encourager la jeunesse féminine, à travers mon histoire, tracée de la persévérance et du courage.

Votre entourage, vos parents notamment, comment est-ce qu’ils ont accueilli votre passion, pour l’athlétisme?

Déjà depuis l’école à chaque fois que j’annonçais aux parents que je suis sélectionnée, pour participer à des courses, ils étaient contents et fiers de leur fille. Lorsque j’ai eu l’occasion de devenir professionnelle dans le domaine, ce fut non seulement une joie immense et une fierté pour eux ; mais aussi une confirmation que Dieu a exaucé leur prière pour la réussite de leur fille.

Depuis le début de votre carrière, quelles sont les différentes compétitions, auxquelles vous avez participé ?

A ce jour, je compte 28 compétitions participées, dont les plus grandes sont :
Les 2 marathons d’Eiffage, les 2 marathons de Gambie et beaucoup d’autres cross organisées, dans des régions du Sénégal, sans oublier les championnats nationaux du Sénégal.

 

 

Quelle est celle qui vous a le plus, marquée ?

Le Marathon de Dakar le 16 Avril 2017. Ce fut marquant, parce que 2 semaines avant le marathon, précisément le 4 Avril, j’ai eu un accident à la descente des phares de Mamelles à vélo. Transportée à l’hôpital par les sapeurs-pompiers, mon seul souci était de savoir, comment faire pour participer au marathon ; le médecin me disait d’oublier cette compétition et de me concentrer sur mon rétablissement. Mais 2 jours après j’ai repris les entrainements, avec un foulard que j’utilisais, pour couvrir mon visage couvert de blessures. En me voyant, mes voisins m’ont surnommée TORTUE NINJA [Rire].

Et au jour du Marathon, je fus 1ere à la ligne d’arrivée.

Ces derniers temps on parle beaucoup de vous en raison de votre nombre impressionnant de distinctions. Que retenir ? 
Oui, j’ai eu des distinctions, durant les compétitions. Lors des 28 compétitions auxquelles j’ai participé, j’ai terminé 1ere à 22 reprises, 3 fois 2ème et 3 fois 3ème. J’ai reçu au total 16 trophées et 22 médailles et des primes.

un aperçu des trophées et médailles de la Togolaise

Qui est votre modèle dans la discipline ?

Almaz Ayana Eba , l’athlète éthiopienne, spécialiste des courses de fond, championne du monde du 5 000m. Je rêve d’un beau parcours, comme le sien. Elle m’inspire beaucoup déjà a cause de sa  résistance dans les courses, malgré sa petite taille (1,66 m), sa rapidité et le nombre de compétitions qu’elle a gagnées. Je me vois en elle, quand je me retrouve sur une ligne de départ, avec des professionnelles, concurrentes de grande taille et je finis meilleure.

Pour avoir participé, à plusieurs compétitions, dites-nous quelles sont les difficultés, auxquelles vous faites face dans le milieu ?

Le manque de soutien et d’encadrement sérieux, mais pour les prochaines compétitions, je crois que je peux compter sur mes compatriotes de partout le monde et sur les autorités sportives du Togo.

Que pensez-vous de l’athlétisme au Togo ?

Je suis moins informée de l’athlétisme au Togo, mais c’est une fierté de voir les compatriotes participer aux compétions internationales notamment les jeux olympiques.

En dehors de l’athlétisme, faites-vous d’autres activités ?

Oui, je travaille dans le domaine de l’enfance, ce qui me passionne au même titre que l’athlétisme et je suis Networker.

 


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