ITW : Jimmy Jeoboam cite un proverbe algérien pour redresser le foot africain

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Originaire d’Afrique et enfant d’Haïti, Jimmy Jeoboam est l’actuel entraineur principal de la réserve sénior du Racing. Avec ses diplômes, puisque titulaire d’une licence d’entraineur de l’UEFA A, l’ancien joueur du Stade Lavallois maitrise le football européen et africain comme sa poche. Dans une interview qu’il nous a accordée, Jimmy parle du problème crucial de manque de meneurs de jeu africains sur le marché, des championnats africains, le secteur clé d’un terrain de football, sans oublier sa vision sur le système de jeu qui gagne habituellement. D’abord, il évoque sa philosophie de jeu.

Africa Top Sports : Jimmy bonjour

Jimmy Jeoboam : Africa Top Sports bonjour

Africa Top Sports : Quelle est votre philosophie de jeu ?

Jimmy Jeoboam : Je construis mon identité de jeu à travers mon éducation familiale et mon parcours de vie.

Je suis un homme déraisonnable car l’homme raisonnable s’adapte au monde, tandis que moi j’essaye de faire de mon mieux pour adopter le monde à moi-même, car tout progrès dépend de l’homme déraisonnable.

Le football c’est comme la vie, pour être heureux il faut être simple. J’essaie de faire de mon mieux, pour que  mon équipe pratique un football généreux et enthousiaste, avec de la simplicité. Nous essayons toujours d’être les protagonistes du destin du ballon.

La notion du plaisir est l’élément essentiel de ma vision du football, car chaque joueur doit être épanoui dans mon équipe.

ATS : Quel type de joueurs préférez-vous dans les différents secteurs (milieu de terrain, défense et en attaque) ?

JJ : Je suis amoureux de la passe, un joueur qui ne maitrise pas ce moyen d’action ne trouvera pas sa place dans mon équipe.

Je suis un grand fan du 4-3-3 avec une pointe basse, ce système est idéal, pour pratiquer un football de protagoniste. Chaque joueur de mon équipe doit être bon techniquement sur la pression de l’adversaire. Quand nous sommes en possession de la balle.

Chaque joueur de mon équipe doit avoir une condition physique idéale, car à la perte de la balle, l’équipe doit courir aussitôt pour récupérer le ballon.

J’aime beaucoup mon numéro 10 devant la défense. Ce joueur est le joueur le plus important de mon équipe. Il doit être capable de jouer sur la pression de l’adversaire.

Il doit être facile techniquement et tactiquement, avec une intelligence de jeu, au-dessus de la moyenne. Grâce à lui, l’équipe peut sortir le ballon en supériorité numérique, face à un 4-4-2 à plat ou 4-2-3-1 etc..

ATS : Pour vous, quel est le secteur clé sur le terrain ?

JJ : Chaque zone sur le terrain est importante, car le football est un jeu d’interpénétration. Il y a toujours un rapport de force.

Le terrain est divisé en trois zones, la zone de conservation, la zone de progression et la zone de finition. Avoir la possibilité de maîtriser la zone de transition (progression) 50 à 70% du temps et cela pendant 90 minutes, peuvent faire la différence dans le résultat final sur le tableau d’affiche.

ATS : Quel regard portez-vous sur les championnats africains ?

JJ : Le football est un sport reconnu sur le continent africain. Il y a de nombreux points positifs sur les différents championnats de football en Afrique. Le championnat marocain est très compétitif et est doté de superbes stades. L’organisation de ce championnat, est très professionnelle. Le Maroc a gagné la dernière Can au Cameroun, grâce à son championnat. L’équipe a proposé un jeu intéressant. Wydad a monté une bonne équipe cette année.

Le derby de Casablanca de ce week-end, entre Wydad et Raja, promet de belles choses. D’autant plus que leurs supporters sont incroyables.

Le championnat algérien progresse aussi bien sur le plan sportif, depuis la réforme. Le niveau des jeunes joueurs est excellent. En revanche, le championnat tunisien est en déclin sur le plan sportif, depuis quelques années.

De même que le championnat camerounais, qui a connu la gloire sur le continent africain, dans les années 90 et début des années 2000, comme Coton Sport. Désormais il ne fait que régresser à l’échelle mondiale.

ATS : On a du mal à retrouver des joueurs africains comme meneurs de jeu, dans les clubs européens, quel regard portez vous sur cet aspect?

JJ : Dans les années 70, 80 et fin des années 90,  le football africain était un football de rue. C’était un football créatif et enthousiaste. La technique était la base de notre football. Notre continent avait d’excellent joueurs créatifs, car le footballeur africain est un footballeur d’instinct, chaque Sélection africaine, avait 2 à 3 meneurs de jeu.

Aujourd’hui nous avons perdu notre identité, parce que nous avons voulu imiter le modèle européen et pour se faire il est nécessaire d’avoir à sa portée, tous les éléments de ce modèle, qui permettent de reproduire localement.

Si nous désirons retrouver des meneurs de jeu africains, dans les plus grands clubs européens, nous devons absolument apporter notre propre identité de jeu, avec nos profils de joueurs et notre propre cursus de formation, sur le continent africain, car l’Afrique n’est pas l’Europe.

Comme dit le proverbe algérien « Nier une faute, double la faute… »

ATS : Jimmy merci


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