La Chronique de Yves de Fréau : Des années de péripéties, pour organiser la CAN en 2022 !



En 2014, la Confédération africaine de football (CAF) alors présidée par le Camerounais Issa Hayatou, au même moment qu’il attribuait à l’organisation de son pays, la CAN 2019, avait cité la Côte d’Ivoire, pour celle de 2021, et la Guinée, pour la CAN 2023. De cette annonce du patron de la CAF, 7 années plus tôt, à cette fin de l’année 2021, beaucoup de choses, se sont déroulées. De l’éviction de la CAF, de Issa Hayatou, par le Malgache Ahmad Ahmad en mars 2017, sans retenir les nombreux problèmes, ramassés par ce dernier, qui l’ont finalement contraint d’abdiquer, à la tête de cette instance continentale, en 2020. Il faudrait remarquer que le dirigeant malgache, candidat à son deuxième mandat, s’apprêtait à rempiler.

Ni Issa Hayatou, ni son successeur Ahmad Ahmed, ne sont là

Le successeur de l’emblématique Issa Hayatou, déchu pour corruption, 4 années plus tard, aura juste eu le temps de constater, la pandémie sanitaire, propagée, sur toute la terre ! C’est ainsi que le Covid-19, venait d’avoir raison, sur les ordres, pré-établis par la CAF et ses compétitions, tout comme, les autres continents. Seulement, deux mois et demi, après la levée provisoire de sa suspension par le Tribunal arbitral du sport (TAS), Ahmad Ahmad reprend son poste de président de la Confédération africaine de football (CAF). Constant Omari, qui a assuré l’intérim à ce poste, a acté cette décision, un certain dimanche 31 janvier. On retenait alors que plus de deux mois, après avoir été destitué de son mandat de président par la Fifa, Ahmad Ahmad était de retour. Puis, a suivi la fin du CHAN, au Cameroun.

Au pays de Paul Biya, et en pleine pandémie, cette compétition, a hérité de ses supporters, et sacré le Maroc, sous les yeux de Ahmed Ahmed. Un doublé historique, réalisé par les Lions de l’Atlas. L’équipe marocaine s’est imposée, 2 à 0, le dimanche 7 février, face au Mali en finale du CHAN-2020, grâce à des buts de Soufiane Bouftini et Ayoub El Kaabi. Déjà tenante du titre, la sélection marocaine entre dans l’histoire, et devenait la première à remporter deux trophées consécutifs, dans cette jeune compétition africaine. Ce fut un bel aboutissement d’un autre défi, pour le président de la CAF, revenu aux affaires, et un énième défi, auquel, le Malgache, devrait faire face : les élections, pour la présidence de la CAF, dont, Ahmad Ahmad, est candidat. Et face au président sortant, Jacques Anouma, Patrice Motsepe, Augustin Senghor et Ahmed Yahya. Le TAS devant examiner le cas de Ahmad, le 2 mars et se prononcer, avant le 12 mars.

Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), avant la date, précitée, avait rendu son verdict concernant le président de la Confédération africaine de football (CAF) ! En novembre 2020, le dirigeant malgache, avait été sanctionné par la FIFA d’une interdiction d’exercer durant cinq années de toute activité liée au football, ainsi que d’une amende de 200 000 francs suisses, pour de multiples entorses au code d’éthique. Le communiqué poursuit que, quoi qu’il en soit, même réduite à deux ans, la suspension d’Ahmad, l’empêche de briguer sa succession à la tête de la CAF, à l’occasion de l’assemblée générale élective de l’instance qui devrait se tenir le vendredi 12 mars, comme convenue, à Rabat au Maroc. Et ce fut en vertu d’un accord noué, avec les trois candidats en lice, MM Anouma, Senghor et Yahya d’Afrique de l’ouest, que le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, seul et unique candidat, sera consacré président de l’instance !

Le Covid-19, une véritable perturbation, qui pouvait changer le cours des choses…

Dans tout ceci, la pandémie sanitaire, côtoyait quotidiennement le monde de football, et face notamment au retard pris dans les éliminatoires, la Confédération africaine de football a décidé de reporter d’un an sa compétition reine, qui aura lieu début 2022 au Cameroun. La CAN 2021 ne pouvait alors pas avoir lieu, aux dates prévues. Initialement programmée entre le 9 janvier et le 6 février, l’épreuve a été reportée d’un an et devrait se disputer, au même moment, en 2022. Et depuis le mois de mars 2021, un soir de mardi 30, marquait la fin des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations 2021, qui se déroulera au Cameroun. Et outre le pays organisateur, les géants que sont l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Sénégal, le Ghana, le Nigéria, le Maroc et la Tunisie, s’étaient déjà qualifiés, depuis un moment. En ce dernier jour des qualifications, il est retenu que, la Guinée-Bissau, l’Éthiopie et la Mauritanie, avaient décroché leur billet.

Les qualifications de cette Coupe d’Afrique des Nations, conclues, le tirage au sort, effectué et les équipes, connaissant toutes, leur sort, il ne restait à l’organisation, que de faire son travail. Des casse-têtes du Stade d’Olembe, toujours inachevé, s’ajoute le Covid-19, qui redevient l’ultime arme pour empêcher la CAN, de se dérouler. Tout commence par une lettre, envoyée à la CAF et à la FIFA, par l’Association Européennes des Clubs (AEC), comme, étant une sorte de frayeur autour de cette CAN. Et le Cameroun, déjà accusé de retard dans la construction des stades et des infrastructures d’accueil, la compétition, se voit, à deux semaines de son ouverture, menacée par les grands clubs européens. L’ECA, qui représente les intérêts des clubs du Vieux continent, menace de ne pas libérer les joueurs internationaux pour la Coupe d’Afrique des nations. L’inquiétude de l’AEC, se trouve, autour du protocole sanitaire de l’épreuve sur fond de pandémie de Covid-19.

Et il a fallu qu’après plusieurs tentatives, le président de la CAF, Patrice Motsepe, rencontre le mardi  21 décembre dernier, le président camerounais Paul Biya, pour évoquer les questions liées, à l’organisation de cette CAN, pour une décision finale. Le Cameroun, va bel et bien, organiser la 33e Coupe d’Afrique des Nations, programmée initialement pour 2022, et même si les clubs européens, dans leur entêtement, semblent prêts à désobéir aux règlements de la FIFA. Contrairement, aux obligations de ses textes, de libérer les joueurs dès le 27 décembre ! Ces club européens, ont indiqué qu’ils ne libéreront leurs joueurs qu’à compter du 3 janvier. Un délai, qui n’arrange pas du tout les sélections africaines, qui n’auront leurs joueurs qu’à 6 jours du coup d’envoi de la compétition. Cependant, il est clair pour toute l’Afrique que sa CAN, contre vents et marrées, sera le mois prochain, organisée, au pays de Samuel Eto’o, nouveau patron de son football.

 


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