[Conf avant-match] Belmadi/Mahrez : « Il n’y a plus de petite équipe en Afrique »



En marge de leur premier match de la compétition de la CAN 2021 au Cameroun, Riyad Mahrez et Djamel Belmadi se sont présentés en conférence de presse pour évoquer cette rencontre face à la Sierra Leone.

 

Journaliste – Sur le tournoi 2021 et le statut de favori de l’Algérie

Djamel Belmadi – Tout d’abord je voudrais souhaiter nos condoléances à notre ancien joueur du FLN, Abdelkrim Kerroum, condoléances à la famille. Nous espérons être les dignes successeurs de ces braves hommes, qui sont pour nous des exemples à suivre, dans leur défense de leur pays notamment via le football, nous sommes directement liés à eux.

Par rapport à cette compétition nous arrivons comme détenteur de ce titre dans une compétition majeure, avec un niveau de compétitivité extrêmement fort avec des équipes toutes capables, au moins une majorité capables de remporter ce trophée. On va rentrer dans cette bataille des demain avec beaucoup d’ambition, avec une ambition ultime et logique, pour essayer de conserver notre titre, ça ne sera pas évident ni chose aisée, mais voilà notre objectif, et nous mettrons tout en œuvre pour y arriver.

Riyad Mahrez – Comme le coach l’a dit on arrive, avec une nouvelle CAN en 3 ans, on est les tenants du titre, mais ça ne veut pas dire qu’on sera les favoris ou qu’on va la gagner encore une fois. Ca sera encore plus dur que la dernière CAN [en Egypte], le niveau est plus élevé, les équipes sont meilleures. Mais on arrive avec beaucoup d’envie et d’ambition pour essayer de faire la même CAN que l’année 2019 et essayer de faire quelque chose de grand pour le pays.

 

Journaliste – Sur l’agression des journalistes et l’état de forme de Ramy Bensebaini
D. B. – J’ai appris cela ce matin, très brièvement, très furtivement, sans trop d’explications, que nos journalistes avaient étés agressés. Déjà c’est une très mauvaise nouvelle, je sais que le Cameroun est un pays d’accueil, un pays assez pacifique, donc on a été assez surpris. Justement la veille on parlait avec notre ami Patrick, qui est avec nous, qui est commissaire de police, qui nous suivait, pour avoir plus d’informations sur le pays, comment était le pays, pour savoir comment les choses étés concernant son métier.

Et ce matin on a eu la mauvaise surprise, d’apprendre que nos journalistes avaient été agressés, j’espère qu’il y a plus de peur que de mal, que ça ne se reproduira plus et que justice sera faite, je n’ai pas de doute là-dessus. On a envie de parler de football, on est venus ici pour la grande fête du football africain, donc les choses doivent se passer de la meilleure des manières. Petit message de soutien à nos journalistes et que ça soit la première et la dernière fois qu’on entend parler de ce genre de situation.

Concernant Ramy [Bensebaini], il était malade effectivement, il n’a pas pu participer à l’entrainement, on verra aujourd’hui comment il se porte, s’il peut participer au prochain entraînement et pareil pour le match de demain.

 

Journaliste – L’état du groupe, cas de covid…
D. B. – Secret médical (sourire). Nous avons Ramy Bensebaini, qui ne se sent pas très bien, mais ce n’est pas le covid. Il allait mieux hier soir, il y aura une séance aujourd’hui donc on va voir comment il va se réveiller. On a aussi Mehdi Tahrat qui était positif avant notre arrivé, qui est resté dans notre lieu de stage, de préparation [à Doha], il va arriver aujourd’hui, donc tout va mieux. Il a eu sa période de confinement et il a été testé négatif, il va surement être capable de s’entrainer, on fera l’état des lieux ce soir. On a eu deux ou trois malades et on verra aujourd’hui s’ils sont capables de rejoindre le groupe.

 

Journaliste – Comment vous sentez-vous d’être ici au Cameroun ?

R. M. – Je me sens bien de revenir dans ce grand tournoi en Afrique, on veut rendre fier notre pays et notre peuple. Nous sommes arrivés il y a deux jours [à Douala], la météo est plus difficile qu’en Algérie et à Doha, donc on doit s’adapter. L’équipe est prête à entamer la compétition.

 

Journaliste – Sur les conditions d’hébergements, l’entrainement de dimanche et un mot sur la Sierra Leone, sachant que le match sera joué à 14h

D. B. – L’hôtel est tout à fait correct, ce n’est pas le grand luxe, mais on n’est pas venu pour ça, les joueurs ne se plaignent pas, ils arrivent à bien se reposer, à bien dormir, donc c’est surtout ça qui nous intéresse, c’est tout à fait correct.

Je suis agréablement surpris par les conditions climatiques. On s’attendait à plus de chaleur, plus d’humidité. On est très satisfait pour l’instant, si ça pouvait rester comme ça toute la durée à Douala. On a peur de ce climat qui peut changer du jour au lendemain. Je m’attendais à plus de chaleur et d’humidité comme j’ai dit, car c’est quelque chose qui affecte beaucoup les performances ou le potentiel, notamment athlétiques des joueurs.

Pour l’horaire du match [14h] c’est vrai que c’est très inhabituel, mais le climat favorise aussi les choses. Jouer avec une chaleur et une humidité pareilles, font qu’on rentre tout de suite dans la difficulté. Mais on a cette expérience aussi, on a joué contre le Niger dans les mêmes conditions à peu près. Il faut savoir gérer tout ça, au même titre que le covid, c’est une nouvelle donne qu’il faut prendre très largement en considération, d’un match à l’autre, on peut perdre des joueurs comme ça. C’est tous nos calculs à nous les coachs, et aux équipes qui est remis en question, donc il faut savoir être très bon dans l’adaptation et ne pas se plaindre. Le plus important c’est de trouver des solutions.

 

« Pour Riyad il n’était pas question qu’il

arrive sur les rotules chez nous »

 

Journaliste – Riyad, a raté le stage de préparation à Doha, peut-on savoir les raisons de cette absence et êtes-vous prêt à 100% pour la CAN ?

D. B. – Il a enchaîné pas mal de matches ces derniers temps, avec le Boxing Day (Premier League), tous les deux/trois jours. Donc il fallait le laisser un petit peu récupérer.

On a eu des joueurs comme Ramy Bensebaini, qui a joué son dernier match le 18 décembre, on a commencé à travailler à partir du 28 décembre, donc ça fait au moins 10 jours de repos, même s’il a eu un programme d’entretien.

Pour Riyad c’était un match tous les 3 jours avec le Boxing Day, il n’était pas question qu’il arrive sur les rotules chez nous, donc il était prévu qu’il récupère un petit peu – pareil avec un programme d’entretien – et qu’il arrive en pleine capacité de ses moyens, frais, et prêt à jouer le premier match en pleine capacité de ses moyens physiques. Les clubs avaient le droit jusqu’au 3 janvier d’avoir les joueurs à disposition, donc on devait leur mettre les joueurs à disposition. On a pu faire un turn over, donner la possibilité à certains joueurs de jouer, de les mettre directement dans le contexte équipe nationale. Ca a été une préparation un peu particulière, mais ce n’est pas que le lot de l’Algérie.

 

Journaliste – Riyad les clubs européens étaient réticents pour libérer les joueurs, comment ça s’est passé à Manchester City ?
R. M. – Ça s’est passé très normalement, ils n’avaient pas leur mot à dire (les clubs) car on va jouer pour notre pays, et c’est un grand tournoi comme l’Euro ou la Copa America. Je ne vois pas pourquoi ils s’y opposeraient.

 

Journaliste – Sur le statut de favori et sur les critiques autour de Baghdad Bounedjah
D. B. – La pression, le footballeur, le coach de haut niveau vivent avec. Par rapport à 2019 et aujourd’hui c’est différent. Mais on avait annoncé en 2019 [qu’on allait gagner la CAN], donc la pression on se l’ait mise tout de suite, mais on l’a assumé. Aujourd’hui on est les tenants du titre, on est conquérants et on l’accepte, nous donnerons le maximum pour arriver à nos objectifs.
Les critiques pour Baghdad [Bounedjah] sont légitimes, cela fait partie du métier, sinon on ne fait pas ce métier-là. On est soumis à la critique que ça soit les joueurs, ou les coachs, on doit l’accepter. Le plus important c’est de gérer ça et de ne pas se laisser submerger par les différentes critiques, surtout lorsqu’elles sont négatives. Le plus important c’est d’avoir la confiance de leurs coéquipiers et de son coach, et de rester focaliser là-dessus, pleinement concentrés sur les matches. C’est comme ça qu’on peut se mettre à son avantage. Tout le monde doit se remettre en question, et toujours faire plus. C’est à eux de changer la situation, et être des joueurs performants.

 

Journaliste – Coach la VAR a été mise en place, ce qui n’était pas le cas lors de l’édition précédente en Egypte, l’Algérie a toujours été lésée, donc ça sera aussi une bonne chose selon vous ? Et que pensez-vous de la Sierra Leone, qui est sous -estimée par la majorité des gens ?
D. B. – La VAR et pour toutes les nations, et avec ce système on aura le match avec les moins de décisions injustes, ca va faciliter l’arbitrage, même si l’interprétation peut-être différente, mais ça limite les erreurs, les oublis, donc c’est une très bonne chose, on en est tous contents, pas que l’Algérie.
Pour la Sierra Leone, si elle se retrouve aujourd’hui ici – même si c’est 24 équipes donc ça permet à d’autres équipes d’être la – a priori il était convenu que ça soit le Nigeria et le Bénin qui puissent passer, ils ont notamment un match référence où ils ont fait 4-4 donc ça montre que c’est une équipe auquel il faut faire attention. Il n’y a plus de petite équipe en Afrique, il y a un nivèlement vers le haut, même si ce sont des équipes qui n’ont pas d’internationaux, mais parfois cela peut-être bénéfique d’avoir des joueurs locaux, donc ça s’équilibre, ce sont des équipes qu’il faut prendre très très au sérieux. Arriver à tenir en échec deux fois le Nigeria ça montre aussi leur force. Si demain on baisse la garde, on peut le payer cher. Donc les joueurs sont conscients et on a envie de très bien démarrer la compétition, avec un horaire très particulier…

 

Journaliste – Riyad comment vous avez fait pour intégrer les joueurs, qui découvrent ?
R. M. – On essaye de les mettre dans les mielleuses conditions, à eux de s’adapter. Nous notre rôle c’est qu’on a de l’expérience, donc on essaye de les guider un petit peu, s’ils sont là c’est qu’ils le méritent donc ils s’adapteront au climat.

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