Djamel Belmadi avant d’affronter la Guinée Equatoriale : « Il y’a des enseignements qu’on a pu tirer »



En conférence d’avant match, Djamel Belmadi et Youcef Atal ont livré leur ressenti sur ce début de compétition, et le gros défi qui attend les Fennecs demain face à la Guinée Equatoriale. Presque dos au mur, les Verts devront l’emporter pour espérer continuer l’aventure.

 

Journaliste – C’est le deuxième match de l’Algérie, quel est l’état d’esprit de l’équipe ?

L’état d’esprit est tout simplement tourné vers un succès sur ce deuxième match, on va mettre les ingrédients [pour triompher]. Ce match sera sans doute plus difficile que le premier, mais l’objectif reste le même, remporter la rencontre.

Journaliste – Sur les disponibilités de Ramiz Zerrouki et Adam Ounas et sur la pelouse mauvaise lors du premier match, la Cote d’Ivoire va jouer avant nous sur ce même terrain, ça va être un nouveau problème ?

Adam et Ramiz sont malades et il y’a de fortes chances qu’ils ne puissent pas participer à cette deuxième rencontre. Pour la pelouse je n’y peux rien, on va faire avec.

Journaliste – Son impression sur le match Côte d’ivoire vs Guinée Equatoriale, et son scénario pour le match contre ce prochain adversaire ?

Effectivement il y’a des enseignements qu’on a pu tirer, y’a pas de réelles surprises sur la Guinée, car on a pu les observer auparavant, on a fait l’analyse de toute leur qualification de la Coupe du Monde, il ont juste confirmé ce qu’on pensait d’eux. Elle peut poser des difficultés, c’est une équipe qui est capable de marquer, qui a une connotation latine, car espagnole, une majorité des joueurs jouent ou sont nés en Espagne, donc beaucoup de similitudes avec ce football là, donc c’est à prendre en considération.

Lors de certains matches qu’on remporte on [les journalistes et le public] va vite en besogne de dire qu’on n’a pas pris le match comme il le faut, dans le bon état d’esprit, je vous ai dit en Afrique, il n’y a plus de petites équipes. Toutes les équipes, les grosses ont eu des difficultés, car le niveau s’est largement rétréci, toutes les équipes ont de bons niveaux, et sont capables de fournir de belles performances, donc si on ajoute le fait de jouer contre le champion en titre et qui n’a pas perdu, ça décuple les forces.

Nous allons encore affronter un adversaire de ce style là [qui ne lâchera rien] mais un autre football sans rentrer dans les détails, avec la même mentalité, l’envie de nous faire tomber, c’est tout à fait normal et on aura nous l’envie de gagner.

Journaliste – Youcef à l’image de toute l’équipe vous étiez en difficulté, quel est votre état physique actuel ?

Ca a été un premier match, on voulait rentrer bien, on savait que c’était très important pour bien commencer, on a bien travaillé, on a créé des occasions, on était bien. Après il a manqué quelque chose, d’être plus efficace devant, mais globalement on a fait un bon match, c’était le premier match, il faut regarder devant, on prend cela comme un point positif, pour rectifier et être plus réalistes devant et plus solides.

Journaliste – Après le match nul et la défaite 1-0 de la Guinée contre la Côte d’Ivoire, vous avez une pression supplémentaire ?

On a un toujours de la pression, sans la pression il n’y a pas de passion, c’est positif. Ce n’est pas parce qu’on a eu de la pression, qu’on a fait match nul, on se l’ait mise tout seul, vous nous connaissez, on voulait bien débuter, mais nous n’avons pas eu ce que nous attendions. Ca c’est sur qu’on n’aura pas peur ou qu’on va perdre ce titre, et ce n’est pas le fait de trop réfléchir sur ce match, que cela peut te perturber ou te déstabiliser.

On assume ce statut là, on est tombé sur une équipe qui nous a empêché de marquer, et la pression qu’on a on l’aime c’est une pression positive.

Sur les stats techniques on a les meilleures données sur cette édition, mais on n’a pas réussi à concrétiser. La pression j’aime ca, je ne peux pas jouer sans.

Journaliste – Youcef vous avez une équipe avec des grands noms, vous ne pensez pas que c’est le match des joueurs pour rassurer ? 

L’entraineur nous donne des infos, mais quand on rentre sur le terrain c’est à nous de faire le travail. Les équipes veulent faire plus contre nous, car on est champion d’Afrique, c’est à nous de gagner et de donner plus, faire les efforts et de garder le titre chez nous, nous allons nous battre jusqu’à la fin.

Journaliste – Youcef, l’Algérie a tiré 18 fois avec 8 tirs cadrés face à la Sierra Leone, qu’a-t-il manqué selon vous ?

C’est un point positif d’avoir crée beaucoup d’occasions, mais on n’a pas été efficaces, on a joué on a essayé et c’est ca qu’on va essayer de faire pour le prochain match, mais on doit être plus efficace, c’est ça notre objectif. S’il y avait encore un peu de chance, on a eu des occasions claires, on pouvait les mettre dedans, tu donnes à tous les joueurs des occasions sur ça, il va te mettre 8 fois sur 10 des occasions comme ça.

Journaliste – Que pensez-vous des sélections africaines ? Elles ont évolué par rapport à 2019 ?

En 2019 elles étaient déjà très bonnes, elles progressent, on ressent leur nivèlement, et il y a de plus en plus de joueurs européens qui rejoignent leur équipe d’origine. Il n’y a pas une équipe qui a eu des victoires faciles, toutes ont souffert, sauf peut être le Cameroun, l’Egypte a perdu, certes contre le Nigeria, la Tunisie contre le Mali certes. Sénégal aussi n’a pas été victorieux face à la Guinée. On a pu voir les qualifications de Coupe du Monde tous les résultats sont serrés. L’écart c’est largement rétréci, maintenant il s’agit pas de venir avec son statut, son passé, si on veut pas passer à la trappe, il ne faut sous-estimer personne.

Journaliste – Sur la prise de parole de Sadio Mané, qui parle de la difficulté des matches à 14h (le Sénégal à joué ces deux matches à 14h, ndlr)

On a tous dit sur ce fait qu’on ne connaît pas la programmation, cependant c’est matches à 14h ils sont préjudiciables d’un point de vue dépense d’énergie. Une équipe qui attaque qui développe du jeu, a une plus grosse dépense. Parce qu’on attaque pas en trottinant, c’est à haute intensité. C’est ça qui pénalise avec la chaleur et l’humidité, ça c’est un fait. Le Sénégal a joué deux fois à 14h, comment ça se fait ? Et d’autre d’équipes zéro fois, y’a peut-être des raisons. Mais ça ajoute à cette pelouse qui ne facilite pas [le jeu]. Je dis pas qu’elle est catastrophique, mais ça ne permet pas une fluidité totale d’une CAN. D’autre à Yaoundé sont beaucoup mieux lotis. Maintenant les situations on les a je suis pas là pour me plaindre, les occasions on les a eu, c’est de l’ordre de la concentration, ou maladresse, et la faute d’un grand gardien. Maintenant jouer à 20h, le temps est plus clément, et là on s’entraîne à 17h. Le seul soucis c’est qu’on va jouer sur une pelouse pas top, après la Côte d’Ivoire, le match va dégrader encore un peu plus le terrain. Ça ne sera pas chose aisée mais on fera tout pour aller chercher la victoire.

Journaliste – L’état d’esprit de l’équipe

Youcef Atal – Il est bon, on prend les points positifs et on s’améliore sur les points négatifs On est venus ici pour ça, on va aller chercher la victoire sur ce deuxième match. On sait tous ce qui nous attend et ce qu’on doit faire. C’est des ingrédients très importants, il faut l’état d’esprit, le cœur et se battre pour l’équipe nationale et ça devrait le faire.

Journaliste – N’avez vous pas été affecté par les critiques, 35 matches sans défaite est-ce une pression supplémentaire ?

Y. A. – Je n’ai pas vu [les critiques], mais les joueurs on se soutient quand on ne gagne pas, ça donne encore plus envie de travailler de s’améliorer et de faire mieux le deuxième

35 matches sans défaite j’espère qu’on arrivera a garder ce record encore longtemps et ça donne une motivation supplémentaire, chaque match on donne tout, et c’est un point positif pour nous. Cette CAN est encore plus dur, car les équipes veulent toutes nous faire tomber. C’est à nous de nous améliorer et on va soulever ce trophée.

Journaliste – Sur Baghdad Bounedjah 

Les attaquants, les avant-centres notamment, se nourrissent de jouer ou de ne pas jouer, ce n’est pas de la perte de confiance, mais c’est son travail de marquer des buts, il vit pour ça c’est un rôle spécial et particulier.

Les joueurs de champs sont intéressés par le jeu, y’a ceux qui veulent organiser, mener et les attaquants sont là pour finir, il ne sera pas heureux sur sa performance sinon. Je demande beaucoup aux attaquants, de faire les premières relances faciles et ça demande de l’énergie, je demande de presser ça demande de l’énergie et ça manque un peu de lucidité [à cause de cette débauche d’énergie. Si on continue à marquer des buts et que l’attaquant ne marque pas mais les autres si, je sais qu’il ne sera pas satisfait mais moi je le serais car il aura fait un autre travail. Il veut bien faire. J’ai confiance en lui, si un jour il ne se sent plus capable il me le dira. Je leur fais confiance et on espère que les choses changeront.

Journaliste – Sur la qualité de la pelouse, malgré un bon jeu de l’Algérie mais un manque de réalisme des Algériens

Oui on a bien joué le match, ce n’est pas une excuse pour nous la pelouse ou la chaleur mais je la trouvais sèche, sinon on aurait pu jouer plus vite et mieux, et certaines occasions auraient pu aller au fond. C’est important d’être plus fluide, plus rapide et d’aller vers lavant sur un bon terrain.

On n’est pas dans l’excuse on a dit avant toute chose, on prend la responsabilité on n’a pas été assez chirurgical, mais il faisait très chaud et humide, à 14h la pelouse était sèche. Il est important que le ballon roule et aille plus vite, donc forcément ça avantage l’équipe qui défend.

Journaliste – La culture de la gagne. Ça va aider l’équipe après cet accident de parcours (match nul 0-0 contre la Sierra Leone) ?

Un accident de parcours le premier match ? Il n’y a pas d’excès de confiance, il y a l’envie de rectifier nos erreurs. On a fait 3-0 contre le Ghana en amical avant la Sierra Léone. Il y a des choses qui n’ont pas été. On analyse, on est mécontent de la performance, mais ce n’est pas un excès de confiance. Cette culture de la gagne peu importe contre qui on joue, on rentre avec cette idée. C’est pleinement ancré dans la tête de nos joueurs. On a habitué les gens à gagner. C’est la rançon de la gloire. Quand tu fais match nul tu es mécontents et ils se sont remis en question [les joueurs], je ne garantie pas la victoire demain, mais on donnera tout.

Journaliste – L’Algérie est attendu mais avez-vous eu assez de temps pour préparer ce match demain ?

Le temps en tant que sélectionneur on en manque toujours, comme tous les sélectionneurs. Le travail en club dès fois peut manquer, car j’aime ce travail au quotidien. Avec les joueurs et le potentiel qu’on a, on peut faire beaucoup de choses, donc il y a de la frustration surtout quand tu sais qu’il y’a bcp de talent.

Je fais avec le temps imparti. Ce que je sais c’est que j’aurai préféré avoir ce match contre la Gambie [en préparation avec le Ghana] mais c’est le lot de beaucoup d’équipe nationales d’avoir eu une préparation hachée. Tout ce qu’on a vu sur ce match et l’idée de vouloir gagner ce match-là, on a terminé avec Bendebka en sentinelle, alors qu’il ne l’est pas. On a fait le tout pour la gagne. Elle nous a échappé cette victoire. Maintenant on regarde vers lavant à nous de déjouer ce qu’ils vont nous proposer. Avoir un temps d’avant et développer notre jeu. À nous d’imposer notre stratégie.

Journaliste – L’Algérie est une grande équipe, la Guinée est une équipe jeune. Vous pensez que ça sera facile avec les grands noms algériens pour l’Algérie ?

On ne travaille pas avec les noms et les statuts, s’il veut parler de Mahrez en terme de performances sur l’année 2021 il est meilleur buteur et passeur de son club à Manchester City. Tous les noms sont importants. Le match ne sera pas facile, on sait qu’on a parlé de leur campagne de qualification, et ils ont posé des problèmes à la Tunisie, c’est une bonne équipe, y’a de la qualité, on ne va pas rencontrer des peintres malgré tout le respect que j’ai pour eux (sourire).

Journaliste – Quels sont les points de frustration de votre match contre la Sierra Leone et qu’allez-vous gommer ?

Le point c’est finir les actions qu’on a pu se produire. Avant toute chose c’est être plus chirurgical, plus tueur, sur le geste final, la dernière passe et l’avant-dernière passe. Tout le monde était concerné par les taches défensives et on s’est créé beaucoup d’occasions face à la Sierra Léone.

On reste sur d’autres points, 4 jours n’a pas suffit à travailler tout, mais à rappeler un peu plus d’équilibre, on a eu des occasions qui auraient pu faire mouche. C’est dans notre ADN de marquer. C’est les risques de ce football-la. On a beau jouer le plus possible, on doit être capable de la mette au fond !


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