CAN 2021 – Aliou Cissé (Sénégal) : « Je ne suis pas borné, la critique je l’accepte »



Le Sénégal affronte le Malawi mardi 18 janvier au Stade Omnisports Kouekong de Bafoussam pour le compte de la troisième journée de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021). A la veille de cette opposition capitale pour les Lions de la Teranga, le sélectionneur Aliou Cissé s’est confié à la presse.

Malgré la qualité de son groupe, désormais au complet avec le retour des cadres comme Kalidou Koulibaly et Edouard Mendy, le technicien reste prudent. Il n’y a plus de petites équipes.

Journaliste : Ce match contre le Malawi, comment comptez-vous l’aborder ?

Aliou Cissé : Un match important pour notre qualification. Nous avons envie de finir premiers de cette poule. Pour que cela puisse se faire, il faut qu’on empoche les trois points. Nous préparons ce match avec beaucoup de sérénité et beaucoup de sérieux. Aujourd’hui on a la joie de retrouver l’ensemble de notre effectif. C’est très bien pour notre mental. C’est bien également pour les choix qu’on mettra en place du fait qu’on a tout notre effectif disponible.

Journaliste : Pour cette opposition, l’objectif c’est la première place ou l’essentiel reste la qualification ?

A. C. Les deux sont importants. Se qualifier pour les huitièmes de finale et finir premiers de notre poule. Bien-sûr que nous savons que nous allons faire face à une équipe motivée, une équipe qui va jouer avec ses valeurs. Eux (les Malawites, ndlr) aussi ils ont des individualités capables de faire la différence. Je me tue à le dire à chaque conférence de presse depuis pratiquement plus de 6 ans, 7 ans, qu’il n’y a plus de petit poucet sur le continent africain. Souvent on parle de favoris, mais en réalité, le football d’il y a 20 ans et celui d’aujourd’hui c’est vraiment différent. On a vu les résultats en ce début de CAN. Donc, c’est important d’avoir l’ensemble de son effectif à sa disposition. Et aujourd’hui cela nous permet de pouvoir avoir plus de choix et constituer la meilleure équipe du Sénégal.

Journaliste : Quels sont, dans cette compétition, les mots d’ordre de votre groupe ?

A. C. Les mots d’ordre de ce groupe, c’est d’abord la confiance que nous devons avoir. Mais cette confiance, c’est à force de gagner des matchs, c’est à force de voyager partout sur le continent africain et de rencontrer tout type de football qui nous donne cette confiance, par rapport aux résultats qu’on a fait.

On avait dit également ambition, et rien n’a changé. Le Sénégal reste toujours ambitieux, on a envie d’aller au bout de cette compétition, malgré tout ce qui a pu nous arriver au tout début. Certains diront que ce sont des excuses, mais en réalité, on n’a jamais cherché d’excuses. Ce sont les réalités du moment. Le peuple sénégalais nous regarde, c’était important pour nous de leur dire ce qui se passait réellement dans leur tanière, dans leur équipe nationale. Parce que c’est ça notre rôle.

Je parle bien d’ambitions, et puis, bien-sûr humilité. Humilité parce que nous respectons tout le monde. Je l’ai toujours dit. Parfois on m’a dit que je manquais un peu d’ambitions. Mais nous ne manquons pas d’ambitions. C’est l’expérience depuis quelques années, en tant que footballeur et entraineur, qui m’ont permis de dire qu’il n’ y a plus de petite équipe. La différence entre le bas et le haut, n’est plus aussi conséquent que ça l’a été il y a 20 ans ou 30 ans. Tous les matchs seront difficiles.

On a cette humilité de reconnaitre que le match contre le Malawi sera tout aussi difficile que celui de la Guinée ou celui du Zimbabwe. Mais je sens des garçons prêts, et surtout qui veulent aller le plus loin dans cette compétition.

Journaliste : Il y a beaucoup de critiques au vu des prestations des Lions en ce début de CAN, comment vous les prenez ?

A. C. Je ne suis pas quelqu’un de borné. Je suis quelqu’un d’ouvert. J’ai toujours été un garçon ouvert. La critique je l’accepte. Quelle soit constructive, qu’elle ne soit parfois pas constructive. Je pense qu’aujourd’hui nous parlons tous de la même chose, différemment peut-être. Je les écoute, après c’est à moi, avec mon intelligence, mon vécu en tant que joueur, en tant qu’entraineur de filtrer ce qui est bon, ce qui est mauvais. S’enfermer n’est pas une bonne chose quand vous êtes à la tête d’une équipe nationale. L’équipe nationale appartient aux Sénégalais, et ils ont le droit d’exprimer leurs points de vue.

Journaliste : Dans quel état de forme de Kalidou Koulibaly se trouve, surtout qu’on sait qu’il n’a plus disputé de compétition depuis pratiquement un mois ?

A. C. Kouli [Koulibaly] , ça faisait pratiquement un mois qu’il n’avait pas compéti. Il est arrivé en sélection le 27 décembre. Il a pu travailler bien travailler avec notre préparateur physique pendant 10 jours. Mais arrivé ici il a malheureusement été testé positif au coronavirus. Mais en réalité il n’avait pas de symptômes qui l’empêchaient d’être sur le terrain. La seule différence c’est qu’il ne pouvait pas être avec le groupe. Mais je crois que son niveau athlétique est intéressant. Je pense qu’il pourra être apte pour ce match de demain.

On a maintenant un problème de riche mais tant mieux. Je loue la mentalité de ce groupe. Tous travaillent et tous seront prêts.

 

De l’un de nos envoyés spéciaux au Cameroun, Jacques Pekemsi


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