Tom Saintfiet (Gambie) : « Nous allons faire tout pour rester le plus longtemps possible au Cameroun »



Un appétit de plus en plus grand. Définitivement qualifiée au terme de la dernière journée du groupe F jeudi 20 Janvier, la Gambie veut désormais aller plus loin que les huitièmes de finale. Son sélectionneur, le Belge Tom Saintfiet, a déclaré en conférence de presse que la Guinée est un adversaire qui lui convient. Il a également dévoilé la stratégie qui a permis à ses hommes de battre la Tunisie 1-0.  

Journaliste – Première question : quelles sont vos impressions à la suite de cette brillante victoire face à la Tunisie ? Ensuite, vous faites une entrée historique dans la CAN et vous êtes qualifié pour le second tour. Comment envisagez-vous la rencontre des huitièmes de finale que vous jouerez contre la Guinée ?

Nous avons eu beaucoup de difficultés en première mi-temps. Mais c’était voulu. Nous avions décidé de rester à 0-0 à cette période. Nous étions bien organisés, discipline. Nous avons laissé le ballon à la Tunisie. Nous avions prévu que notre adversaire déploierait beaucoup d’énergie sans marquer de but. Ils ont vraiment peu de chance avec les penalties puisque mon gardien a repoussé leur troisième depuis le début de l’épreuve.  En deuxième mi-temps, nous avons effectué des changements. Nos avions prévu de permettre aux autres joueurs de jouer. En deuxième mi-temps, nous nous sommes créée beaucoup d’occasions de but comme celle de Moussa Darrow  qui a fini sur le poteau. Lors des 30-35 dernières minutes de la deuxième mi-temps, nous avions le contrôle du match. Je suis heureux  de  savoir que nous, 150ème au classement FIFA, avons pu vaincre le 30ème. Pour ce qui est de notre futur adversaire, la Guinée, nous l’avons battue en 2019 au Maroc 1-0. Pour moi cette opposition est ce qui pouvait nous arriver de mieux. S’il fallait affronter le Nigeria à Garoua cela aurait été  très difficile parce que nous aurions alors dû nous déplacer  sans pouvoir récupérer de notre voyage. Nous avons une bonne équipe qui peut faire quelque chose contre la Guinée.

Journaliste – Vous jugez les équipes par leur position au classement FIFA. Maintenant, vous êtes parmi les 16 meilleures nations de la compétition est-ce que vous aurez encore le même discours ? N’avez-vous pas l’impression que c’est par ce discours que vous endormez  vos adversaires ? N’avez-vous pas l’intention de le changer et dire que désormais vous êtes une équipe à craindre ?

Oui, c’est mon discours, mais c’est la réalité. Demain (vendredi 22 Janvier) il y a le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe d’Afrique de 2023. Et qui va disputer les préliminaires ? C’est la Gambie. Nous jouons en Mars contre la Somalie, Djibouti et l’Ile Maurice. Même si nous sommes champions d’Afrique dans deux semaines, nous devrons toujours disputer ces préliminaires.  Le classement FIFA ne nous dit pas pourquoi nous devons disputer les préliminaires. Je ne suis pas d’accord avec ce classement.  Il n’est pas correct. En 2018, il ya des pays qui ont décidé de changer les critères  juste pour aider les grands pays à se qualifier à la Coupe du Monde. Je veux être réaliste. Nous pouvons gagner contre les grandes équipes autant que nous pouvons perdre.

Journaliste – Est-ce qu’à un moment donné vous avez su que vous finiriez par avoir le dessus sur la Tunisie ?

Je vais vous dévoiler un secret. Avant chaque match, nous avons étudié notre adversaire du jour. Nous avons analysé les vidéos de leurs matches. Après cela, nous avons regardé d’autres vidéos. Des vidéos de motivation. Avant le match contre la Mauritanie, nous regardé cinq minutes de l’histoire du Danemark, surprenant champion d’Europe en 1992. Avant le match contre le Mali, nous avons regardé celle  de la Grèce champion-surprise en 2004. Avant le match d’aujourd’hui, nous avons revu le sacre de la Zambie en 2012 ; C e sont trois pays qui ne sont pas des gros calibres en football mais  qui ont  écrit l’Histoire. On prépare les joueurs pour le meilleur. On les prépare avec un but précis. Nous sommes ici pour écrire l’Histoire.je ne sais pas quelle est notre limite, mais c’est sûr que nous allons faire tout pour rester le plus longtemps possible au Cameroun parce que nous sommes contents d’être ici. Pour le moment, nous vivons un rêve.

Propos recueillis par notre correspondant au Cameroun, Pierre Arnaud NTCHAPDA

 

 

 


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