CAN 2021 – Kaba Diawara (Guinée ) : « ça fait vraiment mal […] on s’est fait prendre »



Kaba Diawara déboussolé après la défaite face à la Gambie. En conférence de presse d’après match, le sélectionneur du Syli national a confié sa forte déception après l’élimination de la Guinée en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2021. 

Journaliste – Coach, quel est votre sentiment après cette défaite, synonyme d’élimination ?

Dans le football, on sait qu’il y a trois résultats. Aujourd’hui on a eu le plus mauvais, la défaite. ça fait mal. Il va falloir tirer le bilan, aller rendre compte et passer après à la prochaine étape.

Journaliste – Quels leçons allez-vous retenir en rentrant à la maison ?

C’est un peu difficile parce qu’après le premier tour, on voulait de toujours aller loin. En prenant la Gambie, on voulait prendre ce tour et aller en quart. C’est là où ça fait vraiment mal. On a tout essayé, et on s’est fait prendre. Comme je le dis, il va falloir analyser, faire le bilan et regarder de l’avant… Vu la deuxième mi-temps qu’on a produite, on a essayé de changer les choses. On a eu beaucoup d’occasions. Je crois, on touche deux ou trois fois le poteau. Même avant le premier but, on a eu plusieurs occasions, on n’a pas mis au fond. Je l’avais dit aux garçons, c’est un match qu’il faut arrêter de manquer les premières occasions.

On savait que c’était une équipe qui restait derrière et qui sortait à la première occasion. Il l’ont fait. Ils ont réussit leur coup. Nous on a été un petit peu spectateur. Même sur le but, je n’ai pas l’impression qu’on sort rapidement sur le gars. Il se retrouve seul dans la surface, et ça ce n’est pas normal. Il faut analyser ça, corriger et avancer.

Journaliste : Est-ce que vous ne regrettez pas la rentrée tardive de Morlaye Sylla ?

C’est clair, on peut voir les choses comme ça. Mais on peut voir aussi les choses autrement. On avait décidé de faire confiance à Aguibou (Camara). Il a été un détonateur. Il a été presque décisif. Après c’est un choix. Moi je vois les garçons tous les jours à l’entrainement. Je prends la décision d’aligner un au lieu de l’autre, et après on peut dire ce que l’on veut. C’est une décision de ma part, j’assume. Bien-sûr que ça va critiquer, mais ça fait aussi partie du travail. J’ai décidé qu’il devait rentrer à ce moment là. Il a été très actif. Il est bien rentré. Mais, même avec lui ça n’a pas suffi. C’est une décision que j’ai prise, mais ça ne nous a pas porté chance. J’en suis le premier à être déçu.

Journaliste : Parlons de votre avenir, quel explication allez-vous donner aux autorités ? Allez-vous plaider pour continuer ?

Moi je sais que je dois aller rendre compte. La durée de mon contrat a été claire et nette aussi. Si vous et moi on essaye de discuter de mon avenir aujourd’hui, je pense que c’est déplacé. Moi je suis tellement abattu tout de suite que mon avenir ce n’est vraiment pas mon problème. Parce que de toute façon, ce n’est pas moi qui vais décider. ça va se décider plus haut. Moi je suis déçu du match, parce que même en jouant ce match je ne pensais pas à mon avenir. J’étais là pour faire le meilleur résultat possible. Je vais passer mon temps à aller voir mes joueurs aux vestiaires parce qu’ils sont en train de pleurer que de parler de mon avenir. Qu’on me reconduise ou pas, je pense que le plus important c’est le Syli national et le football guinéen. Pas forcément moi.

Journaliste – Vous sortez en huitièmes de finale, si vous devez faire un bilan, ce serait lequel

Moi je sais qu’on part de très loin. Parce que la phase finale de la Coupe d’Afrique a été tellement catastrophique. Et sans vouloir faire de bilan, je vois que les joueurs ont changé. Ils ont adopté un système. Ils ont adopté une attitude. Oui on a perdu, mais il faut voir le contenu des matchs. Après je vous invite a regarder ce qu’on a produit, il y a deux mois en éliminatoires de la Coupe du monde et ce qu’on arrive à faire aujourd’hui. Pour moi, c’est le jour et la nuit.

Je sais que je vais être critiqué, mais je sais qu’il se passe quelque chose dans les vestiaires depuis un mois maintenant qu’on est ensemble. Et c’est ce que j’ai dit aux garçons, qu’ils peuvent être fiers. Ils ont tout donné. Aujourd’hui on a perdu, c’est facile de tirer sur l’équipe, mais moi je vais assumer.

Franchement, j’ai beaucoup appris et j’ai ouvert les yeux en grand… On a une équipe jeune, il faut l’accompagner, il faut l’aider. Et je suis sûr qu’on sera meilleur et on va s’améliorer

Propos recueillis par l’un de nos envoyés spéciaux au Cameroun, Jacques Pekemsi


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