CAN 2021 – Kamou Malo (Burkina Faso) : « Nous avons largement rempli notre part de contrat »



Le Burkina Faso s’est qualifié ce samedi 29 janvier pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) après son succès 1-0 face à la Tunisie. En conférence de presse d’après match, Kamou Malo, le sélectionneur des Etalons a dédié ce succès au peuple Burkinabè, tout en se disant fier du travail abattu par ses poulains. 

Journaliste – Quel sentiment vous anime après ce succès face à la Tunisie et cette qualification ? 

Déjà pour moi qui suis un novice, première CAN, je me retrouve dans le dernier carré, je suis très heureux. On étaient conscients quand on venaient ici qu’on avaient des chances de jouer notre partition. Mais permettez-moi, avant tout propos dédier cette qualification à notre peuple, qui, vous le savez, traverse des moments difficiles. Je profite de cette tribune pour rendre hommage à ce peuple qui malgré tout reste debout. Et notre équipe est à l’image de ce peuple. Nous resterons debout vaille que vaille. Tout ce qui peut nous arriver aujourd’hui n’est que bonus. Parce que je pense que nous avons largement rempli notre part de contrat. Et nous comptons, pour continuer à rendre heureux notre peuple, essayer d’aller jusqu’au bout de cette compétition. Je pense que nous avons les moyens. Ce n’est que du football, nous allons jouer crânement nos chances.

Journaliste – Coach, pensez-vous que votre victoire a été possible, d’une part, avec la contribution des supporters camerounais qui ont soutenu le Burkina ? 

Quand nous sommes arrivés, notre président a rendu visite au maire de la ville. Il a rendu visite aux coutumiers de la ville. C’est ça l’Afrique. Nous n’avons pas volé ces supporters. Ils nous ont supporté simplement par amour au peuple burkinabé. Et c’est le lieu de les saluer. Nous ne nous sommes pas sentis orphelins. Nous nous sommes sentis chez nous. C’est la belle fête du football africain. Et ce soir nous l’avons vécu ici.

Journaliste – Vous nous disiez en conférence de presse que vous vous saviez peu tueur sur les 30 derniers mètres. Est-ce que ce soir avec ce but de Dango Ouattara, on peut dire que les Etalons tiennent enfin leur tueur et qu’on pourra compter avec vous pour la suite ? 

Moi je ne veux pas mettre tout de suite la pression sur les épaules encore frêles de ce garçon de 19 ans. Cette pression sera trop forte. C’est un jeune et nous pensons pouvoir l’accompagner tout doucement, pour qu’il puisse trouver une vitesse de croisière. Ce qu’il fait déjà c’est bien. Mais nous ne pensons pas que Dango soit le joueur providentiel ou déjà accompli. Nous voulons que ce garçon garde la tête sur les épaules. Je pense que dans les années à venir on verra un grand attaquant.

Journaliste – Depuis hier on sentait vos joueurs en confiance. D’où vous vient cette force ?

C’est depuis le premier jour. Ces garçons n’ont jamais eu peur de quoi que ce soit. Quand un groupe vit bien ensemble, ça fait naitre cette sérénité. Il est très important de ne pas constituer uniquement une équipe de stars, mais un groupe de jeunes garçons capables de vivre ensemble. Le groupe vit bien. Même ceux qui n’ont pas joué, vous les avez vu dans les vestiaires soutenir leurs camarades. C’est le premier pari qu’on a réussi. Nous sommes dans la construction. Maintenant nous allons nous atteler à autre chose

Journaliste – Depuis le début de la compétition, on a constaté que l’équipe du Burkina marque  régulièrement en premier et souffre après. Mais aujourd’hui vous avez tenu la dragée haute. Est-ce que cela veut dire que vous avez trouvé la solution ? 

Vous avez fait une belle lecture. C’est ce que nous avons constaté également. Dire ce soir que nous avons trouvé la bonne carburation, non.  Malgré tout, on a souffert. Chez ces jeunes garçons, généralement quand on vous marque, la panique s’installe, de peur de se faire rattraper. C’est la caractéristique des équipes composées à majorité de garçons qui découvrent la compétition… Nous tentons de corriger cette situation. Ce n’est peut-être pas pour cette CAN, mais pour les prochaines années. Cette équipe sera bonifiée et saura tenir un résultat avec beaucoup plus d’assurance. Si pour l’instant nous pouvons continuer à souffrir et à gagner, nous irons jusqu’au bout.

 

Propos recueillis par Jacques Pekemsi, envoyé spécial d’Africa Top Sports à Garoua


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