Analyse : L’entraîneur camerounais Richard Towa, prévoit une finale difficile pour l’Egypte



Richard Towa est l’ancien sélectionneur des équipes nationales Cadets et Espoirs de football du Cameroun. Il suit de très près la 33ème CAN. Pour Africa Top Sports, ce technicien titulaire entre autres d’un diplôme d’entraîneur UEFA revient sur les demi-finales et évalue les possibilités pour le Sénégal et l’Egypte de remporter la finale de ce soir.  

Les demi-finales de la CAN 2021 ont rendu leur verdict définitif. Le Sénégal a été la première équipe à se qualifier au détriment du Burkina Faso. Quelles analyses techniques faites-vous de cette rencontre ?

Ce match s’annonçait difficile pour les deux équipes, et il l’a été. Elles ont mis en place une organisation, qui l’a rendu complexe.  Ce sont les individualités, qui ont finalement fait la différence. L’équipe du Burkina Faso, qui comptait beaucoup plus sur le collectif a joué contre une équipe sénégalaise, qui, sur le plan organisationnel avait des joueurs d’une capacité individuelle plus élevée, à l’instar de Gana Gaye, Bouna Sarr, Sadio Mane Coulibaly. Ils ont beaucoup apporté à leur équipe. C’est pour cela que le collectif du Burkina Faso a rompu à un moment. Pour moi, l’équipe sénégalaise a mérité sa victoire de mercredi soir. Elle a été entreprenante, persévérante et calme dans ses actions, au cours de ce match.

Lors de la deuxième demi-finale, l’on a vu le Cameroun prendre le contrôle du match, avant de baisser de rythme en deuxième mi-temps, pour finalement perdre la partie. Commente expliquez-vous ce changement dans la production du jeu chez les Lions Indomptables ?

Les Egyptiens ont choisi de jouer bas, ce qui a permis aux Lions de dominer le jeu. Mais c’est une domination, qui n’était pas effective vu qu’ils n’ont pas marqué de but. L’équipe égyptienne a su contrer son adversaire. Avant de venir jouer la demi-finale, elle avait déjà disputé deux matches de 120 minutes. Sa tactique consistait à laisser le ballon aux Camerounais, en prévoyant de se montrer dangereux par des contre-attaques. Ils comptaient  sur leur résistance physique. Ils  n’ont pas eu beaucoup  d’occasions de but. Le manque de réalisme des Lions, les a favorisés. Ils ont contenu les Camerounais, dans l’espoir  de les amener jusqu’aux tirs au but. J’ai l’impression que les Camerounais ne pensaient pas arriver à cette étape du match. On a constaté que les joueurs, qui ont exécuté et manqué leurs tirs au but, étaient des remplaçants. Est-ce que cette épreuve a été préparée d’une manière idéale auparavant ?  Les Egyptiens ont gagné, mais n’étaient pas au-dessus des Lions.

Vous avez évoqué tout à l’heure, les trois matches consécutifs de 120  minutes livrés par les Egyptiens. Cela va-t-il constituer un handicap pour eux à la finale qu’ils disputent contre le Sénégal ce soir?

Oui. Sur le plan de la physiologie et de la récupération, il faut que l’on sache que cette équipe aura des difficultés sur le plan de la récupération. Ils vont jouer contre une équipe sénégalaise, qui avait déjà un jour de repos de plus qu’elle. Je suis d’avis que ce microcycle de deux matches en quatre jours, est compliqué. L’on ne peut pas penser que l’Egypte pourra reproduire la même performance que lors des matches précédents. Ses joueurs ont subi des chocs, des blessures. Ils n’ont eu que les journées de vendredi et samedi pour se régénérer. Je pense qu’ils vont de nouveau, choisir l’option de jeu qui consiste à contenir l’équipe sénégalaise et initier des contre-attaques, mais ce sera très compliqué.

La finale de ce soir sera aussi un face à face entre Mohammed Salah et Sadio Mane, deux des tout meilleurs joueurs d’Afrique, qui jouent ensemble dans le club anglais Liverpool…

On peut déjà féliciter ces deux joueurs, qui ont été les porte-flambeaux de leur équipe. Ce sont des joueurs, qui se connaissent. Ils sauront renseigner leurs coéquipiers de la sélection sur la vedette du camp adverse. Il faut cependant dire pour ce qui est du Sénégal, qu’elle a beaucoup d’autres individualités, en dehors de Mane. Pour moi, l’équipe sénégalaise est le favori de la finale. Cependant, tout va se décider sur la base du dispositif et des choix tactiques que les entraîneurs vont adopter. Mais l’Egypte au vu de la lourde charge qu’elle doit supporter au plan physique, devra se préparer à souffrir, à supporter la charge. Y arriveront-ils ? On le saura ce soir.


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