Epervier Dame : N’DJAMBARA Amiratou, la princesse footballeuse internationale accomplie



Ecrivain, artiste dessinateur, musicien ou même journaliste sportif, vous vous surprenez forcément à vous laisser séduire par la fille de son père Bouwechi N’DJAMBARA et de sa mère TCHAGNAOU Woulo Tèné : Amiratou. Une tête bien pleine, et d’une grande intelligence, mais aussi, des pieds, droit et gauche, qui forcent l’admiration. Sur une aire de jeu, elle donne l’impression de faire comme une sorte de récital. Et lorsque vous la regardez avec insistance, c’est plutôt une récitation de football telle qu’on l’aime…

 

N’DJAMBARA Amiratou, fait partie de ses filles et dames togolaises, qui font honneur à leur pays, et sont devenues ses meilleures ambassadrices de l’heure. Et pour n’avoir jamais été empêchée par ses parents de grandir avec le football, les choses se sont bien passées pour elle. « Mes parents ne m’ont jamais empêchée de faire le football… Je suis dans une famille qui aime le sport et ils m’ont plutôt soutenue dans cette discipline », se plait-elle à répéter. La voilà donc, parmi les Eperviers Dames, héroïnes d’une toute première qualification du Togo pour la CAN (F) Maroc 2022 !

Depuis le début des qualifications, on sentait que cette équipe nationale, coachée par une femme, footballeuse et pratiquante depuis toute petite, Kayi Tomety, allait positivement surprendre les autorités sportives et politiques locales. La première journée, disputée à Sao Tomé, et marquée par la rencontre aller, 5-0, pour les Eperviers Dames, n’a pas du tout offert l’opportunité à leurs adversaires de visiter Lomé… La suite, face aux Panthères du Gabon, plus ou moins tranchantes mais bien avisées, a tout de même permis aux Togolaises de faire l’essentiel, deux fois 2-1 en aller et au retour. Et une joie qui se répand sur une terre togolaise, privée de ces genres de sensations, depuis plus de 5 années.

Une ministre des Sports et des Loisirs, décidée à redorer le blason du sport au Togo…

On se souvient des débuts du ministre des Sports et des Loisirs, Medecin-Commandant Lidi Bessi-Kama, lorsque face aux directeurs régionaux des sports, aux présidents des fédérations sportives et aux responsables du Comité National Olympique du Togo (CNO-Togo), elle disait vouloir échanger avec eux, pour « un aperçu général sur les problèmes qui minent le secteur et savoir les défis qui s’imposent, afin de redorer le blason du sport au Togo ». Une année après, c’est un Togo du football féminin, qui se retrouve parmi les 12 meilleurs du continent. Et au sein des artisans de cette œuvre inattendue, une certaine N’DJAMBARA Amiratou, et dont l’histoire vient s’écrire ici, sur ces pages d’Africa Top Sports.

Née le 10 avril 1999 à Lomé, les débuts d’Amiratou, comme tous les africains, se sont passés dans les rues, ensuite à l’école; et pour l’aguerrir un peu plus entre 2013-2017 à Promo Star. Après une année sous les services dudit club, elle enchaine avec Athlèta FC, un club de première division (2017-2018), puis, Tempête FC, un autre de l’élite nationale. Une situation qui l’a conduite à un cran au dessus, en sélection, depuis février 2018 à ce jour qualificatif pour la CAN Maroc 2022. Entre-temps, la princesse N’DJAMBARA Amiratou, évolue dans un championnat chérifien, pour la saison 2020-2021, au service du club marocain de CRASH (Club Raja Aïn Harouda) en division 2.

…Et N’DJAMBARA Amiratou, qui fait évoluer les choses pour son club au Maroc, en D1

Là, où elle est justement arrivée en février 2021, dans une entame d’exercice qui ne lui a pas été facile, « le changement de climat, mais aussi sur un territoire étranger et en plus, loin de sa famille, ses proches et ses amies ». Aussi, a-t-elle mis du temps, pour s’intégrer dans son nouveau club, en plus, dans une formation, qui occupait une place de 10e dans cette D2… Néanmoins, grâce à l’apport d’Amira et celui de ses nouvelles coéquipières marocaines, une belle remontée vite effectuée, permet au CRASH de se classer vice-champion et de se retrouver en première division. Un nouveau challenge pour elle, cette saison et pour son équipe actuelle, laquelle pour se maintenir en première division, selon Amiratou « continue de se battre pour rester dans l’élite ».

Du côté de sa terre natale, et dans sa tradition de surpassement, dit aussi la tenace attaquante du Togo, Amiratou et ses coéquipières de la sélection, semblent à chaque occasion, se retrouver dans une famille : « Nous sommes et vivons comme des sœurs ; on s’entend très bien, on s’entraide et sommes toujours là, les unes pour les autres, même dans les moments difficiles aussi bien que dans des moments heureux », nous assure-t-elle. En définitif, et pour un esprit éveillé comme celui d’une princesse intelligente, arrivée au-delà de son baccalauréat dans les études, et qui a pour idoles, la Sénégalaise footballeuse du Paris Saint-Germain KADIDATOU Diane et un certain MBAPPE Kylian, Francilien lui aussi, on peut oser écrire que son destin est divinement tracé. Surtout que son rêve, est de porter un jour, les couleurs du…PSG.

Alors, si ça tente à tout écrivain, artiste dessinateur, musicien ou même à n’importe quel journaliste sportif, d’exposer les œuvres de N’DJAMBARA Amiratou, en plus de surfer sur les propres performances de la jeune Togolaise de 23 ans, souple, technique et rapide de 62 Kg sur son 1,62 mètre, ils y verront des choses extraordinaires comme la découverte d’une milieue excentrée, d’une vraie attaquante, une véritable footballeuse offensive, chargée d’autres occupations…défensives ! Les dribbles courts, on en parle pas, s’il vous plait, sans faire l’allusion de son sens de buts et de l’altruisme qui la caractérise : 20 buts pour 20 matchs disputés en 2020-2021, ajoutés à 15 passes décisives, pour une athlète moderne, il faut aller la chercher. Vraiment !

 

Yves de Fréau


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