[CAN 2022] – Gabriel Zabo (Coach Cameroun) : ‘’Il est temps pour nous de briser ce signe indien’’




Gabriel Zabo, entraineur des Lionnes camerounaises, et sa joueuse Claudine Meffometou étaient en conférence de presse avant le match des quarts de finale face au Nigeria prévu pour le 14 juillet prochain. Il en ressort que le board camerounais est très confiant avant d’affronter les Super Eagles, avec la qualification pour le Mondial en ligne de mire.

 

Journaliste – Sur le match de demain

Gabriel Zabo – Je me sens très bien parce que le groupe est serein et parce que nous attendons le match qui tarde à arriver.

Claudine Meffometou – Le groupe se porte bien et nous sommes très concentrés pour le match de demain

 

Journaliste – Le démarrage a été laborieux quand même, quand on sait que le Cameroun commence la compétition avec deux matches nuls et ensuite vous montez en puissance et vous atomisez la Tunisie. C’est certainement sur cette même lancée même si on sait que les rencontres contre le Nigeria parlant des femmes sont en majorité en faveur des Nigérianes, même si les stats sont faites pour être battues. Pareil pour Fallone, début de compétition laborieux mais après contre la Tunisie vous vous comportez comme l’une des meilleures latérales du monde. Voilà qu’est-ce qui vous a transcendées contre la Tunisie ?

Claudine Meffometou – C’est vrai que les débuts sont toujours difficiles, on savait que ça allait être très dure parce que nous savons que les adversaires qui sont là c’est parce qu’ils ont mérité. Donc nous avons pris toutes les équipes au sérieux même si c’était difficile. Mais le match contre la Tunisie c’était un match qui était un peu stressant, donc il fallait tout donner. Au fur et à mesure que la compétition avance on monte en puissance.

Gabriel Zabo – Vous savez avant dans un passé un peu lointain, il y avait un gros écart entre le Nigeria et le Cameroun et au fil des temps cet écart s’est rétréci. Ça veut dire que le Cameroun progresse dans ce sens. Maintenant si on a progressé ça veut qu’il est temps pour nous n’est-ce pas de briser ce signe indien, de dire aux nigérianes que votre temps est passé et c’est peut-être le Cameroun aujourd’hui qui doit passer devant. C’est donc dans ce sens que nous allons aborder le match. On est tranquille nous sommes sereins et nous savons que nous avons un match de quart de finale à jouer et le Cameroun a envie d’aller en Coupe du monde, et il faut qu’on batte le Nigeria.

Journaliste – Le Nigeria a souvent frustré le Cameroun en phase finale de la CAN notamment en finale. Est ce qu’il y a un travail psychologique à faire auprès des joueuses parce qu’elles pourraient avoir un petit complexe d’infériorité face à une équipe qui a gagné l’écrasante majorité des éditions ?

Claudine Meffometou – C’est vrai que nous avons toujours perdu contre le Nigeria, nous savons que le Nigeria est une très bonne équipe, mais voila c’est à nous de mettre tout ce qu’il faut pour essayer de briser ce truc-là. Cette chaine il faut la briser. C’est à nous d’aller chercher avec beaucoup d’engagement.

Gabriel Zabo – Vous savez on ne saurait briser un signe indien. Je ne veux même pas parler d’un signe indien, je voudrais parler du niveau de la compétition. Le Nigeria a compris peut-être avant beaucoup d’autres nations en Afrique que le football féminin a une autre valeur. Aujourd’hui le Cameroun est en train de mettre tous les moyens pour revaloriser le football féminin, c’est pour cela que quand vous remarquez que l’écart s’est véritablement rétréci.  Moi je pense que le moment est venu pour les autres nations de dire au Nigeria que non. Quand vous voyez ce que le Maroc et l’Afrique du Sud font par rapport au football féminin, ça veut dire que le temps du Nigeria est en train de passer. Donc ce n’est pas un signe indien, je ne veux pas prendre cela comme ceci, je veux être dans le cadre d’une prise de conscience au niveau des pays africains par rapport au football féminin. Donc le Cameroun n’est pas en reste et il est grand temps qu’on dise au Nigeria que nous aussi nous en avons et que nous allons mettre leur dos au sol.

Journaliste – Beaucoup de personnes voudraient savoir comment vous allez assurer demain avec un manque de deux joueuses au milieu de terrain offensif ?

Gabriel Zabo – Nous sommes à 26, ça veut dire que les autres ne sont pas venues faire de la figuration où bien dormir à l’hôtel ou manger. Au contraire, elles brulent d’envie d’en découdre, elles veulent aussi jouer. Et je voudrais vous faire une révélation, les quatre ou les six matches que nous avons eu à jouer, la petite Ngock n’était pas titulaire et à profiter d’une circonstance de l’absence d’une joueuse que beaucoup ont présenté comme le ‘’Marc Vivien Foé’’ du football féminin camerounais. Mais malheureusement elle est arrivée en retard et la petite Ngock a pris les choses. Le football va tellement vite qu’au jour d’aujourd’hui on semble ignorer les performances de celle qui a présenté des garanties sur le plan de récupération de balles et de relance. De ce côté tenez vous tranquille, nous avons des pièces de rechange et tout ce qui reste c’est qu’elles ont envie, elles brulent envie d’en découdre.

 

Journaliste – Qu’est-ce qui vous rend confiant que demain ça va être le grand jour et que vous allez pouvoir enfin battre le Nigeria, par rapport à tout ce que vous avez montré depuis le début du tournoi qui, n’a pour l’instant pas été parfait si ce n’est la belle victoire face à la Tunisie ?

Gabriel Zabo – ça n’a n’a pas été parfait parce que nous n’avons pas fait la différence. Mais on regarde le contenu de nos matches, nous jouons contre une équipe de Zambie très forte, que tout le monde sait forte. Et contre cette équipe là nous avions eu 67% de possessions de balles. On aurait dû marquer un, deux, trois buts ça n’allait surprendre aucun de vous. Donc ça veut dire que nous avons une belle équipe, mais nous n’avions pas cette réussite de mettre les ballons au fond. Je pense que c’est vous RFI qui aviez dit que nous avions commencé comme un moteur diesel, alors si vous connaissez la définition du moteur diesel, permettez que nous soyons confiants par rapport à la suite de la compétition. Donc nous sommes confiants parce que nous avons envie d’aller à la Coupe du Monde et pour aller à la CMD, il faut d’ailleurs battre le Nigeria. Donc je pense que c’est à ce niveau.

Claudine Meffometou – Moi je pense que le football a ses réalités. Ce n’est pas parce que le Nigeria a eu à nous battre qu’on nous ne pouvons pas les battre demain. Demain nous allons mettre ce qu’il faut parce que nous avons les atouts et on fera tout pour le match de demain.

Journaliste – C’est votre quatrième match ici à Casablanca, qu’est-ce que vous pensez par rapport à toujours jouer ici à Casa et ne pas faire le déplacement à Rabat ?

Gabriel Zabo – C’est déjà une chance pour nous. On considère déjà Casa comme la maison, on a beaucoup de supporters, on a beaucoup de repères sur le terrain. C’est déjà un désavantage pour le Nigeria vous ne voyez pas ? Donc nous sommes chez nous et le public est assez nombreux et j’en doute que nous ayons un public aussi nombreux à Rabat comme vous voulez nous envoyez là-bas. Mais ce qui est sur tenez-vous tranquille, je suis sûr d’une chose, c’est que pour rencontrer le Maroc on sera à Rabat.

Journaliste – (A Fallone) Quel est l’état d’esprit aujourd’hui à quelques heures du match quand on sait que vous êtes parmi ces cadres-là accompagnée de Onguéné. Vous qui avez affronté plusieurs fois le Nigeria, quel est le discours que vous leur tenez ?  (A Zabo) Le Cameroun gagne son premier match sur un système de jeu qui est différent de celui utilisé sur les deux premiers matches, un 3-5-2 où on a vu notamment un milieu de terrain assez garni, est ce que vous comptez rester dans cette logique-là, dans ce système de jeu avec la sortie de Ngock ? Est-ce que vous avez des éléments pour garder un système et bien l’animer ?

Claudine Meffometou – Je pense que l’état d’esprit est bien, il y a une très bonne ambiance. Nous savons que le match de demain est un très gros match, n match capital donc nous restons concentrées que ce soit les jeunes ou les cadres. Nous avons le même objectif donc pour nous c’est de rester concentrées pour le match de demain et voilà on donnera tout.

Gabriel Zabo – Vous savez le football aujourd’hui, on ne saurait animer un dispositif sans connaitre les forces et les faiblesses de l’équipe adverse. On connait véritablement les forces du Nigeria. Bon maintenant nous avons des absences, nous allons animer un dispositif qui va aller avec nos ambitions, avec nos différentes animations. Je ne saurais vous dire si ça va être en 3-5-2 ou en 4-3-3. Mais ce qui est sûr c’est en fonction des éléments que nous avons. En fonction de ce que nous avons vu le Nigeria présenter sur le terrain, nous prendrons la mesure de mettre un dispositif qui va les mettre en difficulté et dans lequel nous serons à l’aise.

 

Journaliste – C’est donc un match qualificatif pour la CDM, à quel point la pression est forte sur vos épaules face à un adversaire coriace ?

Gabriel Zabo – Je voudrais répondre avant ma joueuse parce que je veux lui enlever cette pression. Vous savez le haut niveau vit avec la pression et nous on vit avec la pression. Si vous ne pouvez pas digérer la pression pour aborder un match de haut niveau, pour aborder une compétition de haut niveau, ça veut dire que vous ne pouvez jamais être performant. La performance va avec la pression. Il faudrait maintenant faire digérer cette pression aux filles pour qu’elles puissent n’est-ce pas se concentrer rien que sur l’objectif qui est la qualification pour la CDM. Donc que je pense que nous avons les épaules pour. Nous avons de la matière pour pouvoir n’est-ce pas gérer cette pression et la mettre le plus possible au service du résultat.

Claudine Meffometou – La pression doit être plutôt très positive pour nous et je pense que nous devons jouer ce match avec beaucoup de calme.

 

Propos recueillis par Dounia Mesli, Journaliste Reporter Africatopsports, Casablanca

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