Walid Regragui : « À la mi-temps, j’ai dit à mes joueurs que la France était la moins bonne équipe depuis »

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




Dans un entretien accordé au journal L’Équipe ce vendredi, le sélectionneur du Maroc Walid Regragui est revenu sur le parcours d’exception des Lions de l’Atlas durant la dernière Coupe du monde, dont la demi-finale perdue face à la France (0-2).

Dans l’histoire. En cette fin d’année 2022 au Qatar, le Maroc de Walid Regragui a effectivement définitivement ancré son nom dans l’histoire de la Coupe du monde, en devant la première nation africaine à atteindre le dernier carré. Le tout, en s’offrant un parcours d’exception : un nul contre la Croatie pour démarrer (0-0), le scalp du Canada (2-1) et surtout de la Belgique ensuite (2-0), puis les éliminations des favoris espagnols (0-0, 3 tab à 0) et portugais (1-0). Rien que ça ! Sans oublier non plus que les Lions de l’Atlas se sont retrouvés diminués durant la compétition, et donc fatigués au moment de se frotter aux champions du monde en titre français en demi-finale. Une rencontre de prestige, sur laquelle le sélectionneur marocain revient ce vendredi dans les colonnes de  L’Équipe.

Le technicien maghrébin y explique notamment son choix d’installer une défense à cinq face aux hommes de Didier Deschamps. « On voulait fermer les couloirs de (Kylian) Mbappé et (Ousmane) Dembélé et comme nous étions fatigués, en évoluant à trois, la défense avait moins de courses à faire, justifie Walid Regragui. On avait eu la belle surprise de voir Aguerd et Saïss aptes. Mais juste après l’échauffement, en entrant dans le vestiaire, Aguerd s’est senti mal. (Achraf) Dari a eu une minute pour entrer dans le match et ça a poussé (Jawad) El-Yamiq, qui avait travaillé à droite pendant la préparation, à gauche. Et on prend le but d’entrée sur ce côté … C’est comme ça mais ensuite, à quatre derrière, on n’a pas marqué », rappelle-t-il également.

Pour autant, malgré les absences, la fatigue et l’ouverture du score précoce de Théo Hernandez (5e), Walid Regragui ne pensait pas faire autant souffrir les Bleus. « Non, honnêtement. À la mi-temps, j’ai dit à mes joueurs que c’était la moins bonne équipe depuis le début des matches à élimination directe. Attention, je parle sur ce match, bien sûr, pas de la France en général, qui est une grande équipe ! C’est pour ça qu’il y avait ce regret à la fin, mais je ne suis pas naïf. Le très très haut niveau, tu penses toujours que tu n’es pas loin mais, en fait, tu es loin. La marche était un peu trop haute pour nous », constate-t-il.

Battu par les futurs finalistes malheureux, puis la Croatie lors de la petite finale (1-2), le Maroc de Walid Regragui rêvait pourtant d’une autre issue. Comme un titre de champion du monde, par exemple, rappelle Foot-national. « Quand nous sommes allés en reconnaissance au Qatar voir les deux stades où on devait jouer, j’ai demandé à la dame chargée de nous accompagner de voir celui de la finale, raconte le sélectionneur. Je lui ai dit : ‘Car on sera en finale’. Elle a rigolé et m’a répondu que la France, l’Angleterre, l’Allemagne, je crois, étaient venues. On a prié avec mon adjoint dans ce stade et on l’a filmé. Pour le montrer aux joueurs. Et on n’était pas si loin ! (rires) Je leur disais que seul le Brésil pouvait nous battre, pour les titiller un peu. Et quand le Brésil est éliminé, je les préviens : ‘L’équipe qui pouvait nous battre est sortie, vous êtes tranquilles’ (rires) Car, en fait, on venait pour gagner et les gars se sont pris au jeu. C’est pour ça aussi que quand on perd contre la France, les visages sont si tristes. C’est un peu le Séville du Maroc, cette première en demies, c’est gravé à jamais », termine-t-il.


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