CHAN 2022 – Harouna Doula (coach du Niger) : « On a fait un match plein et dans l’esprit où on l’a préparé »

Journaliste à Africa Top Sports Premier portail sportif Africain https://www.africatopsports.com




C’est avec un sentiment de satisfaction que Harouna Doula s’est présenté en conférence de presse ce mardi soir, après la victoire du Niger contre le Cameroun (1-0), victoire qui permet au Mena d’éliminer les Lions indomptables A’ et d’obtenir son ticket pour les quarts de finale. Occasion pour le coach du Niger d’analyser la rencontre et d’évoquer la stratégie mise en place pour battre le Cameroun. C’était au micro de Dounia Mesli, envoyée spéciale d’Africa Top Sports à Oran.

Coach, votre réaction après ce match

Je pense qu’on a fait un match plein et dans l’esprit où on l’a préparé. Les joueurs ont respecté les consignes. Par rapport à notre choix de jeu, on n’était pas venu pour véritablement chercher cette équipe camerounaise. On a plutôt choisi de les prendre à l’usure. Je disais déjà hier qu’on allait les pousser à la faute. On a été assez patient, tout en sachant qu’il fallait jouer le match pour le gagner. Avoir une bonne assise défensive, récupérer les ballons assez haut, se projeter. On a récupéré beaucoup de ballons mais on les a mal utilisés. Si on les avait bien utilisés, le score serait différent. Bravo aux enfants, ils l’ont fortement mérité.

Coach, lors de la conférence de presse d’avant-match, vous aviez dit que vous avez un plan pour contrecarrer cette équipe camerounaise. Au départ vous avez annoncé que vous irez les chercher haut. Je ne sais pas si vous avez changé de décision par la suite.

Oui, l’option c’était déjà de pouvoir les gêner au niveau de la sortie du ballon. C’était un peu notre organisation en passant à deux devant qui ont défendu à 30 mètres du but des Camerounais, ce qui ne leur permettait pas de retrouver cette profondeur aussitôt. Ils étaient obligés de nous contourner. De mon point de vue c’est plus facile de défendre sur les côtés en doublant. Nous avons constaté aussi que le Cameroun utilise beaucoup les couloirs notamment Ngom et le 14 qui est entré au cours du match contre le Congo. Nous avons essayé de fermer ces couloirs et d’être assez solide dans notre défense avec nos deux récupérateurs. Ce qui les a perturbés énormément.

Maintenant, il va falloir qu’on progresse dans notre capacité à utiliser le ballon, transformer nos récupérations en attaque rapide. Il faut améliorer ces aspects de notre jeu pour être plus tueurs.

Votre prochain adversaire, c’est le Ghana. On sait que le football anglophone est différent. Alors quelle est la stratégie que vous compter mettre en place pour contrecarrer cette équipe ?

La première stratégie sera de récupérer le ballon du mieux qu’on peut. Pour cela, il nous faut retrouver notre fraîcheur d’ici là. Il faut aussi soigner les quelques blessés qu’on a. Le Ghana est une équipe que nous connaissons, nous évoluons dans la même zone. Nous les connaissons parce que nous jouons le Ghana pratiquement dans toutes les compétitions de jeunes et zonales. Au plan local, nous avons pratiquement le même niveau. Nous avons deux ou trois jours pour les observer et voir comment est-ce qu’ils se comportent et nous préparer pour ce quart de finale.

Coach, ce passage en quarts de finale n’est pas une fin en soi et certainement que vous avez envie d’aller plus loin dans le tournoi. Mais vous savez que ça va être compliqué face au Ghana n’est-ce pas ?

Compliqué oui, mais il va falloir se ressourcer pour revenir. Ça reste jouable et on a les moyens d’aller chercher cette équipe du Ghana.

Coach, vous étiez le premier entraîneur à qualifier le Niger pour une phase finale de CAN. Vous être à votre deuxième quart de finale du CHAN. Comment vous sentez-vous ?

De la joie et de la satisfaction. Cela prouve qu’on se bat pour relever le niveau de notre football. On va s’appuyer dessus, préparer les jeunes à prendre le relais. Nous voulons qu’on parle aussi du Niger comme un grand pays de football. Aujourd’hui, tout le monde avait les yeux braqués sur le Cameroun parce que c’est une grande nation de football. Nous aussi nous sommes en train de nous battre pour que le Niger atteigne ce niveau.

Coach, avez-vous été motivés par le résultat du match entre la Mauritanie et le Mali ?

Non je n’ai même pas eu l’occasion de voir le match. J’ai eu des échos du résultat et c’est finalement la Mauritanie qui a gagné. J’ai pu voir cette équipe de la Mauritanie à l’œuvre pendant les préparations, ainsi que le Mali lors d’un de nos stages. Ce sont deux belles équipes mais la plus méritante est passée en quarts de finale et c’est la Mauritanie.

Est-ce que ça nous a motivé, oui un peu parce qu’en venant on ambitionnait d’aller au-delà de nos précédentes performances. On a été éliminé par deux fois au Rwanda et au Cameroun. Là il fallait retrouver un autre niveau et s’inscrire parmi les pays qui sont réguliers dans cette compétition.

Coach, est-ce que selon vous, la hiérarchie continentale a été remise en cause ce soir avec la victoire de la Mauritanie sur le Mali, finaliste de la dernière édition, et celle du Niger sur le Cameroun ?

Je crois que c’est une bonne chose pour l’Afrique. Ce n’est pas bien que les mêmes gagnent tout le temps sinon il n’y a pas d’intérêt à organiser les compétitions.

Il n’y a plus de petites équipes. Il y a des pays qui travaillent et qui iront titiller les grandes nations de football. Elles ont l’habitude et n’en font plus assez comme les pays qui n’ont pas de grands noms. Donc c’est une bonne chose que les petits battent parfois les grands et ça ne fait du mal à personne.

Un mot pour l’ « Homme du match », qui est issu de votre équipe.

Je tiens à le féliciter pour ses efforts qui lui ont valu ce trophée. Il faut l’encourager. Ça veut dire que nous avons aussi de bons joueurs comme d’autres équipes.


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