Luis Enrique (PSG) : « Non ce n’est pas un match décisif [contre l’Atletico de Madrid] »



À la veille d’un match probablement capital pour la suite de l’aventure en Champions League, Luis Enrique s’est montré confiant sur la victoire de son équipe ce mercredi 6 novembre au Parc des Princes, en vue de ce quatrième match de la phase de groupes face à l’Atletico de Madrid. Trois points cruciaux à aller chercher, pour relancer la machine PSG dans la compétition et retrouver de la confiance.

 

Journaliste – On vous a régulièrement demandé ce que vous aviez pensé des prestations, quel sentiment prédomine pour le match de demain ?

Le sentiment est presque le même que pour les autres matches de Champions League, à domicile notamment, de l’optimisme, avec la confiance avant de faire face à ce match et un objectif très clair de gagner les trois points.

Journaliste – Votre face à face avec Simeone est très attendu. Est-ce que vous préférez ce genre de duel ou un coach avec les mêmes préceptes de jeu que vous ?  

Je n’ai pas de préférence en ce sens. Demain je jouerais encore contre lui, on a déjà joué l’un contre l’autre en tant que joueur, puis coach. Evidement c’est un très grand entraineur. J’admire cela, quand je vois un grand coach qui reste autant d’années dans un club, car c’est très difficile en terme de longévité, il faut beaucoup d’énergie, avec cette difficulté pour convaincre tous les jours tes joueurs sur le long terme d’être toujours top, et quand tu restes autant d’années ça prouve que tu es un coach incroyable. Je sais que cela va être un match difficile, comme tous les matches de Champions League mais contre un adversaire qui sait très bien jouer collectivement et à titre individuel aussi à de très bons joueurs. Donc que ça soit un coach qui a les mêmes idées de jeu que moi ou une idée totalement différente je n’ai aucune préférence dans ce sens.

Journaliste – Sur ce format de Champions League  il y a beaucoup de doutes, on sait que l’équipe de Simeone peut hausser son niveau de jeu dans ce genre de match et avoir une attitude différente. Est-ce que ça peut être une clé pour le match de demain ? 

Si on regarde les joueurs individuellement à l’Atletico ce sont tous des internationaux, des joueurs habitués aux matches de très haut niveau, donc évidemment demain ils vont être très compétitifs et il y aura un très haut niveau de compétitivité entre nos deux équipes. En ce sens là on arrive demain à quatre matches sur huit, et on est au milieu de la phase de groupes, on ne sait pas ce qui va se passer. Je sais que leur calendrier est plus favorable que le notre après nous, mais c’est le foot, et tu ne sais jamais ce qui peut arriver, donc on essaye de se concentrer sur le match de demain et de faire les choses mieux que l’adversaire pour nous rapprocher de la victoire.

Journaliste – En championnat le PSG a pris le large, avec six points d’avance sur l’OM, avec la meilleure attaque du championnat, à contrario en Champions League vous êtes 19e, et vous n’avez marqué que deux buts dont un contre son camp. Êtes-vous d’accord pour dire que le PSG a montré deux visages et si oui pourquoi ?

Non, je pense qu’on a le même visage, toujours le même, cette même idée collective. C’est vrai que les compétitions sont différentes, ce ne sont pas les mêmes, personne n’a de doute là-dessus, la Ligue des Champions a un niveau plus haut, ce sont les meilleurs équipes qui jouent. Mais si je fais référence aux facettes de jeu que moi je peux contrôle, je suis très satisfait des performances en attaque et en défense, et en terme de statistiques aussi nous sommes l’une des meilleures équipes, je signerai pour refaire les mêmes que face au PSV et Gérone, même si le résultat face au PSV (match nul 1-1) n’était pas mérité. 

 

« Ce n’est pas un match décisif. »

 

Journaliste – Vous avez rencontré 15 fois Simeone, pour un bilan de trois défaites, est-ce un avantage psychologique pour prendre les trois points qui sont cruciaux demain ?

Non ce n’est pas décisif, pas du tout, car n’importe quelle équipe qui perd demain, mais qui gagne les quatre autres matches peut se qualifier sans aucun problème quand même, on est d’accord ? (Il regarde à nouveau le journaliste et s’exclame) Ah non ? Vous n’êtes pas d’accord. Si demain le PSG ou l’Atletico perd, mais gagne les quatre autres matches ils vont se qualifier dans les 24 ? Vous êtes d’accord ? Donc non ce n’est pas un match décisif. Qu’il soit important à gagner pour nous et pour eux, il n’y a aucun doute là-dessus, mais ensuite si on regarde le calendrier de chacun, le notre est plus ardu clairement, très très difficile, j’en suis très conscient, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer dans le football. 

 

« Il est très important à moyen et long terme de ne

dépendre d’autre joueur en particulier. » 

 

Journaliste – Sur le duo Pacho et Marquinhos en défense centrale, êtes-vous content de ce duo et qu’est-ce qui peut être amélioré ?

Je comprends que vous ayez tendance à individualiser les choses, c’est logique c’est normal c’est votre travail, mais mon travail à moi c’est de généraliser les choses, que chaque joueur apporte à l’équipe, qu’il apporte quelque chose sur sa ligne, sur le terrain. Moi mon objectif il reste le même, c’est à dire de quelle manière on peut s’améliorer de manière collective et je n’ai aucun doute qu’on peut s’améliorer sur l’aspect défense et attaque, toute l’équipe. Mais c’est normal que vous cherchiez à individualiser les joueurs, des duos qui fonctionnent bien pour établir une sorte de hiérarchie ou d’ordre entre les joueurs, mais nous analysons les choses de façon globale, et je pense qu’il est très important à moyen et long terme de ne dépendre d’autre joueur en particulier. 

Journaliste – Vous avez dit être très satisfait des statistiques de ce que produit le PSG en Champions League. Quel peut-être le déclic pour que les statiques se transforment en buts et avoir les mêmes résultats en Champions League qu’en Ligue 1 ? Est-ce dans les têtes selon vous ou un manque de réussite ?

(Il fait la mou de la bouche) Je ne sais pas, c’est le temps qui nous en apprendra plus, je n’ai aucun doute sur le fait qu’on sera une équipe qui marquera et qui marque le plus. Quand cela va se déclencher je ne sais pas, mais il faut générer des occasions de buts, car tu as réussi à être plus fort que ton adversaire, tu arrives à être dans la surface de ton adversaire, c’est mon objectif, toujours générer des occasions de buts. Quand est-ce qu’on va marquer plus de buts, je pense que cela fait partie d’un autre contexte, nous travaillons semaine après semaine pour améliorer notre efficacité. Ce que je cherche en tant que coach et ce pour quoi je signe, c’est d’avoir les mêmes statistiques que pour Gerone et PSV, car vous, vous voyez le résultat, mais moi je vois cette globalité et pour moi c’était quelque chose de très positif. On a gagné l’un et fait match nul pour l’autre, c’est le football, on aurait pu gagner les deux. Personne ne va dire que c’est juste, mais je ne vais pas vous faire un show, vous monter tout un scénario et on ne peut pas dire qu’on va acheter ce joueur et il va te garantir un certain nombre de buts, il n’y a pas cela sur le marché. On essaye de le résoudre au sein de l’équipe [ce manque d’efficacité] avec les joueurs qui réussissent le mieux, ceux qui sont le mieux placés pour concrétiser une action.

Journaliste – Quel regard portez-vous sur Antoine Griezmann, qui est un joueur très libre au milieu de terrain ? Est-ce que son style de jeu vous plait ?

Girezmann est un joueur français, mais ça fait tellement longtemps qu’il est en Espagne, qu’on pourrait presque dire qu’il a la double nationalité espagnole, je ne sais pas s’il la veut, mais peu importe,

C’est un joueur qui est incroyablement bon en attaque, il est capable de jouer en deuxième attaquant, de jouer dans les couloirs, c’est un joueur qui est très très complet, très polyvalent, qui a une énorme qualité footballistique au service de l’équipe, il a des statistiques incroyables tant pour les buts que pour les passes décisives. C’est un joueur vital pour son équipe et il va falloir le surveiller de près demain. 

Journaliste – Est-ce qu’il y a une hiérarchie pour les gardiens de but, Donnarumma est-il le numéro un, ou peut-on voir Safonov aligné  demain ?

Vous le découvrirez demain après un bon cappuccino, je vais décider qui sera le gardien le mieux à même de jouer, demain matin. Que les trois soient prêt à jouer, c’est le plus important. Si l’un est malade demain, comment on fait ? On rit, on pleure ? Donc demain matin on va vérifier que tout le monde va bien et qui va commencer dans le onze.

Journaliste – Qu’est-ce que vous craignez le plus demain contre l’Atletico, leur hargne dans les duels ?

En vérité je n’ai aucun doute que malgré leurs résultats en Champions League contre Benfica et Lille, que demain l’Atlético va donner sa meilleure version, plus compétitive, plus forte, plus sérieuse, et que ça sera un adversaire très difficile à combattre, mais comme nous jouons à domicile, je sais que les supporters seront là dernière minute, et c’est le seul objectif c’est d’être compétitif demain. 

Journaliste – Vous aviez eu l’opportunité d’être coach de l’Atletico Madrid, avec votre caractère et votre manière d’entrainer, auriez-vous pu être un bon entraineur pour cette équipe ?

Oui c’est vrai, mais j’avais déjà pris une décision, j’avais déjà donné mon engagement pour un autre club, et je pense que l’Atletico de Madrid ont eu beaucoup de chance de trouver Diego Simeone, car je sais que je ne serais pas resté la moitié des années qu’à réalisé Simeone, car je n’ai pas la même énergie que lui, donc ils ont trouvé en lui le meilleur entraineur possible pour leur équipe, avec toute sa carrière, tous les tires gagnés durant 11 saisons je crois. Je pense que les supporters de Madrid ont eu de la chance. 

Journaliste – Les matches s’enchaînent pour votre équipe comment gérez vous les disparité physique de votre joueur, par rapport au besoin de points ?

Pour jouer un match de Champions League, un entraineur ne doit pas faire de calcul, on sait que la motivation est toujours très haute et que tout le monde doit être prêt, tout le monde veut jouer demain, il n’y a aucun doute là-dessus.

Dans d’autres matches, d’autres compétitions, tu dois être un peu plus attentif, juger la préparation et la motivation mais dans le cas d’un tel match, il n’y a aucun doute, tout le monde est prêt. 

Journaliste – Marquinhos va honorer demain sa 200e pour le Paris Saint-Germain. Le club est devenu sa deuxième famille. À quel point est-il devenu indispensable à vos yeux ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes quand à ce que signifie Marquinhos pour son équipe. Pour moi en tant qu’entraîneur c’est incroyable d’avoir un joueur avec son profil, cette ambition, cette personnalité. Il est encore jeune donc c’est très clairement le leader de l’équipe et une personne du fait de son attitude, fait que les autres joueurs le suivent et c’est ce que nous désirons, j’espère qu’il restera encore de très longues années à ce niveau. 

 

Propos recueillis par Dounia Mesli


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