Après la défaite 1-2 du PSG au Parc des Princes face à l’Atletico Madrid, Luis Enrique a réagi à chaud aux questions des journalistes, très déçu de l’issue de la rencontre, alors que son équipe avait ouvert le score.
Journaliste – Le PSG est 25e de cette phase de groupes avec seulement 4 points, est-ce que avec le calendrier a venir la qualification est en danger ?
Sans aucun doute.
Journaliste – Comment vous expliquez ce manque d’efficacité face au but ?
Véritablement je devrais revoir ce match pour analyser en profondeur, mais en vérité c’est inexplicable ce qui nous est arrivé durant ces trois matches à domicile de Champions League.
Le mot qui les défini le mieux c’est inexplicable et injuste.
Journaliste – Ce sont trois matches de Champions League avec beaucoup d’occasions, mais un manque d’efficacité, est-ce que ça peut changer votre philosophie sur le poste de numéro 9, d’avoir un attaquant vraiment tueur, ou vous maintenez Asencio et Kang-In ?
A dire vrai le responsable de la création des 50 occasions c’est l’équipe, et premier responsable de tout ça [des résultats et du manque d’efficacité] c’est l’entraineur, donc si on obtient pas de résultat c’est de ma faute. Je vais faire de mon mieux pour que mon équipe continue de créer des occasions de but, d’être meilleur que l’adversaire, de défendre à haut niveau, mais c’est très difficile d’expliquer une série de trois matches en Champions League, où on a été aussi supérieur et d’avoir seulement quatre points, ça ressemble à une mauvaise blague
Aujourd’hui je me sens très mal, comme tous mes joueurs, mais demain ça sera le moment d’analyser le match, la tête froide et de se relever, car c’est difficile avec la situation et la dynamique actuelles mais on essayera jusqu’à la dernière journée, et la dernière minute. Aujourd’hui c’était presque drôle de voir comment on a encaissé les buts, maintenant il faut l’accepter, penser à se relever et tenter de faire mieux, il n’y a pas d’autres options possibles.
Journaliste – Dans quel état êtes-vous aujourd’hui ? Vous êtes triste, énervé, c’est le manque d’un attaquant qui pénalise votre système ?
Apporte le moi si tu l’as, ce joueur, cet attaquant d’où est-ce que je le sors ? Ce sont les stats de la Champions League et à partir de là je suis fidèle à mes idées.
Quand j’échoue c’est avec mes idées, pas les idées d’un journaliste ou d’un autre entraineur. Je n’ai aucun doute que nous soyons sur un bon chemin, malgré cette série invraisemblable et probablement inédite mais qui est réelle. Le foot ne récompense pas les occasions de buts, mais les buts et je suis conscient qu’on doit s’améliorer.
ATS – Vos joueurs ont souvent pris les mauvaises décisions et ont été assez prévisibles dans leurs mouvements, leurs déplacements, attentistes en défense aussi, est-ce l’explication de la défaite ce soir ?
Le but [de l’égalisation] est une blague de mauvais goût, ils ne s’approchaient jamais de notre surface de réparation et là ils marquent donc évidement c’est une dynamique qui fait mal. Je ne peux parler que merveilleusement de mes joueurs avec toutes les complications qu’il y a eu au fil du match, avec ce but qui nous a fait du mal, mais c’est le cas pour toutes les équipes. Surtout un but où l’adversaire n’a rien fait, mais encore une fois il faut l’accepter, c’est le football.
J’ai toujours foi en mon équipe, ma foi est inébranlable, je les félicite jusqu’à la dernière minute, mais malheureusement il y a ce deuxième but qui attendait tapi dans un coin et qui nous met dans une situation encore plus compliquée. C’est un point de moins que ce que nous pensions obtenir, mais je répète qu’il nous reste quatre matches de Champions League et jusqu’à la fin on va travailler.
Si on se qualifie très bien, sinon les mesures qu’il faut prendre, seront prises, il n’y a aucun doute là-dessus. Je ne travaille pas dans le monde du football en ayant peur, donc j’irai de l’avant et le jour où on ne pourra pas aller plus loin, on s’arrêtera. Mais je répète que j’ai une foi inébranlable dans mon équipe, ils font ce que je leur demande. Évidement on veut tous marquer des buts, dans le Parc de Princes personne ne rend les armes, ils chantent jusqu’à la fin, et jusqu’à la dernière minute nous essayons, mais dans la série actuelle je ne peux pas vous assurer que l’on puisse se qualifier, les chiffres sont là et ils rendent compte de notre situation.
Journaliste – Vous avez relancé ce soir Randal Kolo Muani, pourquoi lui redonner du temps de jeu ?
En raison de la situation du match, car je voyais l’Atletico encore plus refermer vers l’arrière, donc chaque équipe utilise ses arguments. C’était un match [fermé], ils ont maintenu cette ligne de cinq derrière et nous on a essayé d’avoir un profil plus offensif, et malheureusement Randal n’a pas pu concrétiser ses actions, mais j’ai aimé son attitude, sa manière d’entrer sur le terrain, c’est un joueur de haut niveau, je n’ai aucun doute là-dessus, mais ces situations ce n’est pas un joueur qui peut les changer, je te le garantis, et cette dynamique encore moins, c’est une équipe qui peut changer les choses et un entraineur.
Journaliste – Est-ce qu’il peut y avoir un aspect psychologique pour les joueurs devant le but, de ne pas réussir à marquer ?
C’est pareil quand tu encaisses un but, surtout quand c’est un but injuste, après tout ce ce que ça t’a couté de marquer le tiens, très clairement. C’est pour ça que j’essaye de voir toujours l’inverse de vous, car vous voyez toujours les choses négatives, c’est logique, c’est votre travail et moi j’essaye d’adoucir les choses, pour que mes joueurs ne soient pas affectés, mais bien sur que ça les affecte, tout le monde, les supporters, les joueurs, l’entourage, le coach, les journalistes qui aiment l’équipe, il y en a peut-être un sur mille. Bien sûr que ça nous affecte [psychologiquement] mais tant que j’aurai de l’énergie, je continuerais à dire l’inverse de ce que vous me dites, pour que mon équipe, mon club et mes joueurs soient le moins affectés possibles, mais évidement qu’ils le sont, comment ça serait possible de ne pas l’être.
Journaliste – Certains diront que c’est un manque de chance, et d’autres que c’est logique au vue des occasions ratées. Quand on est un entraineur avec autant d’expériences, que dit-on à ses jeunes joueurs qui composent cet effectif pour les maintenir au plus haut niveau ?
Je ne parle jamais avec les joueurs, je pense que c’est quelque chose d’intéressant que des entraineurs jeunes le sachent, je ne parle pas après les matches avec eux, je ne me réunis pas avec l’équipe, car quoi que tu dise ça ne changera pas le match. Il n’y a plus rien à changer, c’est trop tard, il faut à ce moment-là baisser le niveau d’énergie négative, et demain plus tranquillement on discutera et on parlera du match. Chacun peut tirer les conclusions qu’ils souhaitent, mais je pense que personne qui a vu le match, ne peut dire que ça a été un résultat juste, la vie est injuste, le foot est injuste, à partir de là qu’est-ce que je peux améliorer, aujourd’hui c’est un jour de merde et demain on verra ce qu’il faut améliorer, s’il y a des choses que l’on peut améliorer, et c’est sûr que oui.
On va préparer les matches qui arrivent de Champions League comme des finales, car ce sont quatre finales à venir à présent.
Journaliste – 22 tirs et 71% de possession sur ce match, quelles sont les chances de voir Paris se qualifier ?
Si la dynamique de la Champions League est celle que l’on voit actuellement, je ne sais pas. Cette compétition à commencé depuis le début de façon assez tordu avec un tirage au sort assez anormal pour une équipe du chapeau 1, et à partir de là nos arguments n’ont pas été suffisants pour gagner assez de match. La malchance chacun peut l’appeler comme il veut, mais ce qui est sur, c’est qu’on aurait dû gagner nos trois matches à domicile et facilement, largement. On a gagné, perdu, puis fait un match nul, mais si c’est ça la dynamique, ça va être très difficile.
Journaliste – Suite à cette série de résultats incroyables contre vous, comment voyez-vous la suite de la saison ?
Je ne suis pas quelqu’un qui planifie, la vie peut changer en 16 secondes, je n’ai jamais fait de plan sur où nous allions terminer en Champions League. Il reste quatre finales, c’est comme ça qu’on va les envisager. C’est une compétition qui après les huitièmes de finale, il suffit de deux matches et tout peut s’arrêter, nous on a encore quatre matches pour changer la situation, si on est capable sinon ça sera d’autres équipes qui se qualifieront. C’est la situation, rien de tragique.
Propos recueillis par Dounia Mesli