Togo/Élections LRFLG : Légitimité fragilisée, Amenti Valentin élu grâce à un coup de pouce controversé



Samedi 2 novembre 2024. Les électeurs de la ligue régionale Lomé Golfe étaient en assemblée générale pour élire un nouveau bureau. Une page allait être tournée. Celle d’un long règne de Togbui Kpalikpatcho 3. Beaucoup disent que cette ligue est l’antichambre d’accès à la fédération togolaise de football. Du coup, tous les moyens sont mobilisés pour arracher la victoire. En lice, 04 candidatures à l’assaut de 30 voix sur les 59.

A l’issue du premier tour, aucune liste n’a la majorité absolue, comme l’exigent les textes. Un second tour s’impose. Sauf que, conformément à l’alinéa 3 du paragraphe relatif aux élections, il est demandé qu’on élimine, au fur et à mesure, le candidat ayant le plus petit nombre de voix. Et ce, jusqu’à avoir deux listes et dégager le vainqueur.

« Pour l’élection du Président et des autres membres du Comité de Direction, est nécessaire au premier tour la majorité (plus de 50%) des suffrages valablement exprimés. Dès le deuxième tour et pour autant qu’il y ait plus de deux listes, sera en outre éliminée après chaque vote la liste ayant obtenu le plus petit nombre de voix et ce, jusqu’à ce qu’il n’y ait en lice que deux listes. »

A l’issue de ce second tour, Amenti Valentin obtient 21 voix (une de moins qu’au tout précédent), Amouzou Têtê et Carlos Potchona ont 19 voix (une de plus pour le premier et 08 en surplus pour le second). De fait, un tour de barrage s’imposait entre ces deux candidats, afin de dégager celui qui devrait affronter Amenti Valentin au prochain tour. Sauf que…

Après plus d’une heure de tractations, la commission en charge des élections suspend l’assemblée générale. A la surprise générale, un procès-verbal d’une réunion tenue le 07 novembre déclare Amenti Valentin vainqueur de l’élection sur la base des statuts… de la FTF. Autrement, les textes de la ligue, proposés et imposés à tous, par la FTF en 2020, ont été mis de côté. Bawa Adamou, Charles da Ernestho, Raphaël Agopome et Mark Antoine de Souza, pour certains observateurs, s’en sont remis à l’article 40 des statuts de la ligue.

« Les Statuts et les règlements de la Ligue doivent être conformes et compatibles avec ceux de la FTF. En cas de contradiction entre les différents documents, les statuts de la FTF prévaudront. »

Pourquoi donc faire des textes dans lesquels l’on pourrait relever des contradictions avec ceux de la faîtière pour, à l’arrivée, les mettre de côté ?

Amenti Valentin, même s’il a les qualités requises pour diriger la ligue régionale Lomé Golfe, n’a pas besoin d’un coup de force pour l’y installer.

Cette décision, loin d’être une solution, vient enfoncer encore plus la ligue régionale dans une crise et fragilise le pouvoir du vainqueur. Autant faudrait-il le rappeler, il devra chercher à avoir l’assentiment de 38 « frustrés ». Que l’on dénonce des anomalies dans les textes est tout à fait normal. Les textes étant perfectibles, ce sont ces situations qui permettent d’identifier leurs limites et les corriger. Mais refuser d’appliquer les textes au motif qu’ils ont des insuffisances est une jurisprudence dangereuse que la commission ad hoc crée non seulement pour les élections à venir dans les ligues mais surtout pour l’avenir.


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Arafat Afuane

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