À la veille du déplacement à Auxerre pour le compte de la 14e journée de Ligue 1, le coach du Paris Saint-Germain Luis Enrique a répondu aux questions des journalistes, concernant les rumeurs de tensions entre lui et les joueurs, de l’adversaire à venir et de son effectif en conférence de presse.
Journaliste – Est-ce que vous comprenez qu’on dise de vous que vous êtes un entraîneur dogmatique ? Ou est-ce que vous êtes un entraîneur qui est capable de s’adapter ? Dans son management, est-ce que vous prenez en compte ce que vos joueurs ont l’habitude de vous dire ?
Je n’ai aucune intention de valoriser mon travail, ni de le définir, le juger ou le justifier.
Journaliste – On évoque des tensions dans votre vestiaire entre vous et vos joueurs est ce que vous le confirmez et est ce que si c’est le cas se sont crispés depuis le la défaite au Bayern ?
C’est curieux, vraiment. Le vestiaire est magnifique, exceptionnel, il est humainement au top, le niveau professionnel est excellent. J’ai toujours fait la louange de l’équipe, des joueurs, je ne vais pas répondre aux rumeurs ou mensonges qui peuvent se propager. Je pense que ce n’est pas à moi de venir ici justifier ceci ou cela ,je ne vais pas jouer ce jeu. Je le répète l’équipe est vraiment magnifique je n’ai rien d’autre a ajouté à ce sujet là.
Ça fait plus de 30 ans que je suis dans le monde du foot, je ne vais pas perdre mon énergie dans ce qu’on va dire autour de l’équipe, ce n’est pas ma bataille, mon rôle c’est aider mon équipe, représenter mon club.
Difficilement vous m’entendrez dire du mal de mon équipe ou un de mes joueurs, c’est dans le vestiaire que je pouvais le faire mais je ne vais pas rentrer dans les spéculations, je vais continuer de faire mon travail, ça ne me touche pas,
J’apprends ces rumeurs car ce sont les attachés de presse qui m’en parle, c’est triste, car c’est faux tout ça, mais il y a des choses qui vendent du papier, je suis très content.
Journaliste – Toujours un peu sur la même thématique, après le match contre Nantes vous nous aviez dit mot pour mot que vous préfériez que le linge salle soit lavé dans le vestiaire. Est-ce qu’une situation comme celle-là, des rumeurs comme celle là qui sortent, c’est quelque chose qui vous a déçu, vous embête et comment vous comptez rebondir et vous appuyez sur ça pour relancer une dynamique avec votre équipe dès demain face à Auxerre ?
Ça fait déjà plus de 30 ans que je suis dans le monde du foot. Heureusement, je ne vais pas perdre mon énergie avec ce qu’on dit autour, n’est-ce pas ? Ce n’est pas ma bataille. Ma bataille, c’est aider l’équipe, représenter mon club.
Lorsque je parle de laver le linge sale, je veux dire que ça sera compliqué de m’entendre dire du mal d’un joueur publiquement, cela se fait dans le vestiaire. Quand je dois le faire, c’est l’endroit où je dois le faire. J’essaie de faire mon travail le mieux possible, mais je ne vais pas entrer dans les spéculations concernant les mensonges, les fausses rumeurs. Je ne sais pas qui ça peut intéresser. Moi, non, moi, je vais continuer de faire mon travail. Je dois dire que ça me touche vraiment très, très peu, à zéro pourcent.
En fait, j’apprends ces rumeurs autour de PSG parce que ce sont les chefs de presse qui m’en parlent pendant la réunion préalable. Pour moi, c’est triste parce que c’est faux. Tout ça, c’est faux. Mais bon, il y a des choses qui vendent du papier, des articles.
Moi, je suis très content du travail que je fais et je me concentre sur ce que je peux contrôler.
Journaliste – Sur les cas de Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez qui reviennent de longs mois de blessures. Comment gérez-vous ces deux cas précis, pour ne pas précipiter leur retour, mais aussi les concerner par la compétition ? Est-ce que vous parlez avec le staff médical, avec eux directement ? Comment vous gérez ces deux cas ?
Ce sont deux joueurs qui reviennent. Lucas Hernandez s’est réintégré à l’équipe, déjà totalement. Pour Presnel Kimpembe, il a aussi dépassé cette blessure. Maintenant, il faut qu’il s’adapte, la véritable adaptation à l’équipe, au rythme de l’équipe.
D’abord, je veux dire que c’est une très bonne nouvelle. Nous sommes très heureux qu’il puisse nous aider. Mais maintenant, il manque le processus réel, de prendre le temps nécessaire, d’entraînement pour pouvoir venir en aide à l’équipe. Mais ce sont de très bonnes nouvelles, ces récupérations.
Déjà, ça fait partie du passé, et maintenant, il y a la partie réelle de la réadaptation à l’équipe. Mais je le répète, ce sont de très bonnes nouvelles. Goncalo [Ramos] l’a déjà fait il y a 15 jours. Il a déjà pu participer avec le groupe. Nous sommes très heureux de ces bonnes nouvelles.
Journaliste – Vous dites souvent que vous êtes satisfait de votre effectif. Est-ce que vous estimez quand même avoir des besoins ou un besoin de recrues pour le mercato ? Et quel est le mercato d’hiver qui arrivera dans un mois ?
Je pense que c’est une phrase que j’ai répété plusieurs fois. Nous sommes toujours ouverts à tout arrivée. Améliorer l’effectif que l’on a, c’est très difficile. Si on n’est pas sûr qu’on va l’améliorer, eh bien, on ne va pas recruter de nouveaux joueurs. C’est vrai que c’est un mercato très particulier. Pour ce qui représente le moment actuel de la saison, les grands joueurs sont dans leur compétition. Mais nous sommes toujours ouverts, n’est-ce pas, pour analyser ces possibilités.
Journaliste – Est-ce que votre équipe est un peu dans le doute après les contre-performances récentes ? Et est-ce qu’il y a une marge d’évolution que vous attendez de votre équipe d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine ?
On verra bien. Pour moi, c’est une saison qui reste très bonne. Les résultats le montrent, les 13 matches de Ligue 1 et les 5 matchs de Ligue des Champions. C’est vrai que nous avons commis des erreurs, nous les avons analysées depuis le début de la saison. Mais je le répète, c’est une saison très bonne. Je vois un aspect de croissance importante dans l’équipe. Je trouve même positif les problèmes que nous avons rencontrés en Ligue des Champions, parce que ça ne reflète pas la réalité de ce que je vois de mon équipe. Et je pense que ces problèmes vont faire qu’on s’améliore. Il n’y a rien de mieux pour se dépasser que de souffrir, que d’avoir du mal à gagner les matchs, à remporter les matchs.
Mais pour le reste, ce que je vois et ce que me transmettent les joueurs, et ce que transmet mon équipe aux entraînements, et bien c’est positif.
Journaliste – Vous parlez de ce mercato hivernal comme un mercato d’opportunités. Est-ce que certains joueurs, comme par exemple Kolo Muani ou Skriniar, qui ont moins d’opportunités pour se montrer, vous leur avez ouvert la porte pour ce mercato ? Ou vous comptez garder l’ensemble de votre groupe avec vous et avoir peut-être des renforts ?
Je pense que c’est un mercato difficile pour tous, pour ceux qui veulent acheter et pour des joueurs qui pourraient sortir. Il faut analyser profondément tous les cas, pour œuvrer en conséquence, mais je ne peux rien avancer.
En tant que entraîneur, jusqu’au dernier jour, j’ai l’espoir que les joueurs qui jouent peu retournent leur situation. Ils peuvent la retourner en jouant, et en le prouvant aux entrainements. On peut toujours mieux s’entraîner, on peut se dépasser. Je suis un entraîneur qui est ouvert à ce type de comportement. Lorsque ce que je vois aux entraînements, ça me convainc, ils auront des minutes de jeu.
Journaliste – Je voulais revenir sur Désiré Doué. On l’a vu prendre confiance en lui lors du match contre Nantes. On sent qu’il est encore à 20-30% de ses capacités techniques et très très fort techniquement. Comment l’aider à utiliser 100% de son talent ?
Quel est l’âge de Désiré Doué ? Quel âge a-t-il ? Est-ce que vous savez ? 19 ans.
C’est un joueur qui a une très grande qualité. Il a signé pour nous, mais c’est un joueur déjà de présent, parce qu’il a joué pratiquement tous les matchs. Il a participé presque à tous les matchs. Mais il lui faut un temps d’adaptation. C’est un joueur que j’adore. Il peut jouer à l’extérieur et à l’intérieur. Il dribble bien physiquement. Il est fort défensivement. Il est bon, mais ça ne veut pas dire qu’il puisse jouer comme titulaire à PSG. J’aimerais bien, mais mon obsession, c’est toujours de créer de la concurrence. Il faut créer ce niveau de concurrence pour que personne ne s’endorme. Je n’aime pas les joueurs tranquilles, relax, j’aime l’intensité. Aux entraînements, pendant les matchs, avec cette intensité plus la qualité, ça marche. C’est une formule mathématique, mais il faut de la concurrence. Dans le cas de Doué, je n’ai aucun souci. Ce que je vois me plaît, mais j’en veux plus. Il lui manque quelque chose de plus pour s’adapter. Quand est-ce qu’il va le faire ? Personne ne le sait. S’il parvient à s’adapter à 100%, parce que c’est ça la difficulté de jouer pour une grande équipe, mais nous avons beaucoup de confiance en lui.
Journaliste – Vous avez parlé tout à l’heure de votre expérience. On sait que vous avez entraîné de grands clubs, notamment le Barça et une grande sélection, l’Espagne, avec un management que l’on a souvent décrit comme dur. On a souvent parlé de votre relation avec nous, les médias, qui était un peu difficile. Est-ce que ce management un peu rigoureux, strict, vous vous êtes rendu compte qu’il est difficilement applicable au quotidien et difficilement acceptable pour certains dans un club comme le Paris Saint-Germain ?
Avec la presse, vous voulez dire ? Avec vous, non, je n’ai pas de concessions à faire. Je sais ce que je veux transmettre, et comment je veux le transmettre. Si ça plaît ou pas, ça ne m’intéresse pas. Avec le reste, je suis la même personne.
Depuis que j’ai commencé il y a 30 ans, j’ai essayé d’être honnête avec moi-même, de tout donner. Maintenant que je suis l’entraîneur, j’essaie de générer la plus haute concurrence possible. Le reste, c’est des inventions, des commentaires, des mensonges parfois. Mais au fur et à mesure qu’on les répète, ça devient des rumeurs. Je ne suis pas venu pour répondre à cela, en fait. Je suis l’entraîneur que je suis, je pourrais mieux faire, c’est clair. Je l’ai dit dès le premier jour, mais la version de moi-même me plaît.
Journaliste – Demain vous allez à Auxerre, qui est la deuxième meilleure équipe du championnat à domicile. À quel type de match vous vous attendez ?
Oui, c’est une donnée qui parle beaucoup, qui dit beaucoup de bien de cette équipe à domicile. Ils ont remporté beaucoup de matchs. Ils traversent un très beau moment actuellement. Ils utilisent très bien les changements d’orientation pour générer des problèmes aux équipes rivales avec trois attaquants. En particulier sur les ailes, ils sont très dangereux. Ils ont marquer des buts. C’est un des matchs compliqués parce qu’ils sont sur une bonne dynamique. C’est clair, ça va être difficile, ça ne fait aucun doute.
Journaliste – Vous allez enchaîner une fin d’année assez compliquée avec un calendrier complexe. Vous allez vous déplacer tout d’abord à Auxerre, puis après à Salzbourg. Vous allez rencontrer l’O.M., le R. C. Lens et pour finir avec Monaco ici. Quelle va être la dynamique et est-ce que la responsabilité des joueurs va être encore plus importante pour bien terminer l’année ?
Cette saison a très bien commencé, et est très positive. Notre objectif est de terminer l’année de cette manière. Nous sommes en tête du championnat avec un point de plus malgré le résultat contre Nantes. Nous avons un point de plus par rapport au deuxième classé. En Ligue des champions, nous avons encore trois matchs à jouer et nous dépendons de nous-mêmes. Et oui, nous aurons l’opportunité de jouer notre premier match de coupe contre Lens le 22 décembre.
Ce sont cinq matchs difficiles, c’est vrai, comme le sont toujours les matchs qui se jouent à cette période de l’année. Nous affronterons cela avec beaucoup d’enthousiasme.
Journaliste – On a vu qu’à l’heure actuelle, à l’entraînement collectifs, il y a beaucoup de Titis qui montent dans le groupe pro. Est-ce que demain il y a des joueurs qui pourront grappiller du temps de jeu ?
nous sommes toujours ouverts à tous les joueurs. Les joueurs de l’Académie, sont des joueurs de qualité. Nous les testons, nous faisons monter quelques-uns pour essayer de voir s’ils s’adaptent aux besoins de l’équipe. C’est vrai que les effectifs sont très jeunes déjà. Les jeunes joueurs, il faut leur donner l’opportunité lorsqu’ils sont préparés. D’abord, ils doivent s’entraîner pendant des mois. Et lorsque nous voyons que cette préparation porte ses fruits, eh bien, c’est le moment de leur donner ses minutes. Il ne faut pas être trop pressé par rapport à eux. Il ne faut pas non plus trop s’attarder. Il faut avoir ce rythme. Nous sommes toujours attentifs aux joueurs comme Sangaré, Axel Tape. Tous ces joueurs ont la qualité, ils nous appartiennent, on va les utiliser. Quand ? Eh bien, ça va dépendre de leur performance tout au long de ces mois et des besoins de l’équipe.
Journaliste – Il y a la possibilité que PSG affronte un club brésilien pendant la Coupe du Monde des clubs. Cette compétition avec les clubs européens est très importante, parce que c’est là où se joue le meilleur foot. Quelles sont tes attentes par rapport à ce possible tournoi ?
Ça va être une compétition très attirante, c’est sûr, pour tous ceux qui vont la jouer. La possibilité de voir un mondial de club, ça va être passionnant.
Journaliste – Quel est le meilleur club brésilien, que vous aimeriez rencontrer ? Botafogo ?
(Sourire) Eh bien, on l’aura à coup sûr. PSG-Botafogo. Ça, je peux le garantir, presque.