Malgré 25 frappes dont 11 cadrées, le PSG s’est heurté – ce vendredi pour le compte de la 14e journée de Ligue 1 – à un mur auxerrois nommé Donovan Léon, qui a sans doute réalisé le plus grand match de sa carrière à l’Abbé Deschamps. Avant d’affronter Salzbourg en Ligue des champions, Paris ne parvient toujours pas à se rassurer et montre encore une fois ses limites devant le but en enchaînant un troisième match sans victoire (0-0).
Comme face à Nantes, le PSG a dominé la rencontre, mais a clairement manqué de réalisme. L’AJA peut remercier son meilleur joueur du match, Donovan Léon, qui a réalisé 11 arrêts, et est entré dans le cercle très fermé des joueurs ayant obtenu la note maximale de 10/10 dans le quotidien L’Équipe.
Le PSG avait l’obligation de remporter ce match pour bien préparer sa rencontre européenne de mardi. Pour cela, Luis Enrique a surpris, une nouvelle fois, tout le monde en mettant Neves et Dembélé sur le banc, préférant Ramos en pointe avec Lee et Barcola sur les côtés. Donnarumma était quant à lui titulaire contre Safonov.
Les Auxerrois, eux, affichent une sérénité à domicile après quatre succès consécutifs en Ligue 1 et s’en remettent à leur traditionnel 5-4-1 avec la présence de Jubal, malgré une incertitude avant la rencontre, et Sinayoko seul en pointe de l’attaque.
Les hommes de Luis Enrique démarrent fort avec une première occasion de Mendes (3e) et annoncent la couleur en dominant la possession du ballon. La première parade de la rencontre pour Léon survient à la 18e minute sur une belle tête de Ramos. Fabian Ruiz pense ouvrir le score à la 29e minute avant d’être signalé hors-jeu. Quelques minutes plus tard, Léon s’interpose à nouveau face à Mendes.
Léon des grands soirs
En seconde période, le gardien auxerrois va multiplier les arrêts face aux assauts de Ramos (49e) et d’Hakimi (56e), puis stopper une frappe de Dembélé après un décalage de Kolo Muani (77e). Les Parisiens commettent ensuite des erreurs qui auraient pu leur être préjudiciables, à l’image de l’incompréhension entre Marquinhos et son portier. Le Brésilien lobe involontairement l’Italien, mais Pacho dégage le ballon en catastrophe (58e).
Les Auxerrois, eux aussi, tentent leur chance, à l’image d’une frappe de Traoré repoussée par Donnarumma après une perte de balle de Zaïre-Emery (70e). Et même quand il est battu, Léon a de la chance ! La barre transversale sauve le portier auxerrois sur une belle frappe de Vitinha (69e), certainement la plus grosse occasion du match.
Mais Léon – « grand fan du PSG » – va encore briller et écoeurer les Parisiens dans les derniers instants du match. Lancé en profondeur, Kolo Muani avait la balle de la victoire à la dernière minute, mais perd son duel face au dernier rempart de l’AJA. Juste après, Léon réalisera un dernier arrêt exceptionnel, au ras du poteau, sur la frappe de Doué, entré en jeu plus tôt (95e).
Cette contre-performance parisienne ne bouleverse pas le classement. Le PSG reste leader de Ligue 1 avec 8 points d’avance sur l’OM, le LOSC et l’ASM, mais ne rassure pas avant son déplacement à venir en Autriche. L’AJA de son côté prend un point précieux et confirme sa bonne dynamique du moment en restant 8e du championnat.
Après le match, Luis Enrique affirmera avoir été satisfait de la prestation de son équipe et ne s’inquiète pas :
« Je pense qu’on a insisté. Le gardien de but a été très fort, on a eu 25 situations. On a fait un bon travail offensif, mais on va écouter les critiques et continuer à insister pour marquer. Auxerre est la deuxième meilleure équipe à domicile. Le problème est que tout le monde est tellement négatif et ne pense qu’aux erreurs. Je suis content de la performance de l’équipe, mais pas du résultat. Nous sommes une équipe avec de la versatilité, c’est ce qu’on aime. Nous sommes une équipe qui doit avoir des certitudes et de la mobilité. Mais pour gagner, je n’ai pas la formule magique, mais ça viendra », a-t-il indiqué au micro de DAZN.
Notre tops et flops :
Les tops :
- Donovan Léon : L’homme du match sans contestation possible. Même avec une charnière centrale solide face à lui, il a écœuré les offensives parisiennes. Malgré une première mi-temps plus tranquille avec « seulement » 2 arrêts, il en effectuera 9 autres en seconde période, dont certaines exceptionnelles face à Kolo Muani ou Doué. Masterclass !
- Jubal : Leader de la charnière auxerroise depuis plusieurs saisons, Jubal a confirmé son statut de capitaine en montrant la voie à son équipe. Le Brésilien a été impeccable dans ses duels aériens, il a sauvé plus d’une fois son équipe en repoussant des centres, et en s’interposant de justesse sur certaines offensives parisiennes.
- Gabriel Osho : L’autre maillon de la charnière s’est également illustré à l’Abbé Deschamps. L’international nigérian, pourtant confronté à de gros clients (Nuno Mendes et Barcola), a parfaitement muselé l’ancien Lyonnais et a apporté toute sa solidité défensive, notamment grâce à ses interventions de qualité dans sa propre surface.
- Achraf Hakimi : Encore une fois, il aura été le Parisien qui apportait le plus de danger offensivement. Il a mis Mensah dans sa poche avec ses débordements dont lui seul a le secret ! Ce n’était pas sa meilleure prestation, mais il a été présent défensivement en première mi-temps et incisif offensivement en seconde période. Une belle copie rendue vendredi soir.
Les flops :
- Bradley Barcola : Cela fait plusieurs matchs que l’international français ne se montre pas à son avantage. Aligné sur le couloir gauche, l’ancien Lyonnais a été transparent, n’a absolument pas pesé dans les offensives parisiennes et a échoué face à Léon. Il a été remplacé à l’heure de jeu par Ousmane Dembélé.
- Gonçalo Ramos : Titulaire, Ramos n’aura pas marqué de points à Auxerre. Très peu en vue, il a raté 3 grosses occasions dont certaines où il aurait pu largement mieux faire. Peu présent dans le jeu, il a été remplacé à l’heure de jeu par Kolo Muani.
- Gideon Mensah : Excellent face à l’OM, Mensah n’a quasiment pas existé face au PSG. Il a été malmené pendant toute la rencontre par Hakimi sur son couloir et peut remercier ses coéquipiers défensifs d’avoir fait le job derrière lui.
Offensivement, même constat : le Ghanéen n’aura pas pesé sur la défense parisienne. - Gaëtan Perrin : Malgré sa ténacité et ses efforts, Gaëtan Perrin n’a pas assez apporté dans le camp parisien. Souvent malmené par les retours de Zaïre-Emery et de Nuno Mendes, l’Auxerrois avait pourtant l’espace nécessaire pour faire beaucoup mieux. Il a été remplacé à un quart d’heure de la fin par Ado Onaiwu.
Photo : PSG