
Les enjeux de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, sont multiples et touchent à la fois des aspects sportifs, organisationnels, économiques, culturels et geopolitiques. Voici une analyse des principaux enjeux :
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1. Enjeu sportif : la succession de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire, tenante du titre après sa victoire en février 2024, remet son trophée en jeu. Les grandes nations africaines comme le Maroc (pays hôte et favori après sa demi-finale à la Coupe du Monde 2022), le Sénégal, l’Algérie, le Nigeria, l’Égypte ou encore le Cameroun voudront s’imposer. L’absence notable du Ghana, quadruple champion, pour la première fois depuis 2004, ouvre la voie à d’autres équipes émergentes comme l’Angola ou le Soudan. La compétition s’annonce rude, notamment avec des groupes relevés (ex. Côte d’Ivoire vs Cameroun dans le groupe F).
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2. Enjeu organisationnel : une CAN en hiver
Prévue initialement pour l’été 2025, la CAN a été décalée à l’hiver 2026 en raison du calendrier international, notamment la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA (juin-juillet 2025). Ce choix pose plusieurs défis :
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Infrastructures : Le Maroc doit finaliser la rénovation de ses stades (neuf stades prévus, dont quatre à Rabat) pour accueillir les 24 équipes et les supporters dans des conditions optimales.
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Climat : L’hiver marocain, plus clément que l’été, favorise les joueurs, mais le timing pourrait compliquer la logistique pour les supporters étrangers.
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Calendrier des clubs : Les joueurs africains évoluant en Europe risquent de manquer des matchs clés en club (ex. phases de groupes de la Ligue des Champions), ce qui pourrait susciter des tensions avec les clubs européens..
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3. Enjeu économique et touristique
Le Maroc mise sur la CAN pour booster son économie et son image touristique. Après avoir accueilli la CAN en 1988, le royaume veut faire de cette 35e édition un succès retentissant :
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Retombées économiques : Les investissements dans les infrastructures (stades, hôtels, transports) et l’afflux de visiteurs devraient stimuler l’économie locale.
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Promotion culturelle : Le logo officiel, inspiré du zellige marocain, met en avant le patrimoine culturel, renforçant l’attractivité touristique du pays.
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4. Enjeu culturel et identitaire
La CAN est plus qu’une compétition sportive en Afrique : elle est un vecteur d’unité et de fierté continentale. Pour le Maroc, organiser cet événement est une occasion de consolider son rôle de leader en Afrique du Nord et de renforcer ses liens avec le reste du continent. La présence de légendes comme Mustapha Hadji au tirage au sort (27 janvier 2025) témoigne de cette volonté de célébrer l’histoire du football africain.
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5. Enjeu geopolitique
L’attribution de la CAN 2025 au Maroc, après le retrait de la Guinée pour insuffisance de préparation, reflète la confiance de la Confédération Africaine de Football (CAF) dans le royaume. Cela contraste avec les éditions futures (ex. Kenya-Ouganda-Tanzanie en 2027) et met en lumière la compétition entre nations africaines pour accueillir de tels événements. Le Maroc pourrait utiliser cette vitrine pour asseoir son influence diplomatique sur le continent.
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6. Enjeu compétitif : émergence de nouvelles forces
Avec des équipes comme la Tunisie (22 participations consécutives) ou le Mali et la Zambie dans le groupe du Maroc, la CAN 2025 pourrait révéler de nouveaux talents et redistribuer les cartes du football africain. La qualification des deux premiers de chaque groupe et des quatre meilleurs troisièmes promet une phase finale intense.
En résumé, la CAN 2025 au Maroc sera un tournant pour le football africain, entre ambitions sportives, défis logistiques et opportunités économiques. Elle testera la capacité du Maroc à organiser un tournoi d’envergure mondiale tout en offrant une scène aux meilleures équipes du continent pour briller.