
Stade Auguste-Delaune, jeudi 29 mai. Metz a réussi l’exploit. Renversant Reims 3-1 après prolongation, les Grenats valident leur retour en Ligue 1 au terme d’un scénario haletant. Si le capitaine Matthieu Udol a lancé la révolte, c’est Gauthier Hein qui a signé le but de la délivrance d’un lob inspiré, préparé depuis longtemps. En zone mixte, le milieu offensif messin s’est confié avec émotion et humour… tout en jetant un œil à la finale de la Ligue des champions que disputera le PSG ce samedi.
« C’est le but de la libération »
À bout de forces, crampé, mais lucide, Hein raconte son but d’un ton calme mais habité :
« Je sens qu’ils vont perdre le ballon, je pars dans l’espace, je demande à Papa Diallo… et je vois le gardien très avancé. J’avais plus de jambes, mais j’ai tout mis. Mon seul objectif : la mettre au-dessus. Et elle retombe juste comme il faut. C’était le moment, le bon. »
Son coéquipier Morgan Bokele, en fond de zone mixte, le taquine avec affection :
« Toute l’année, à l’entraînement, il a essayé de le mettre celui-là ! »
Hein rigole : il assume.
« Oui, je l’ai bossé ce lob. Et ce soir, c’est le but de la libération. »
« On a eu des bas, mais on n’a jamais lâché »
Si Metz a tremblé en fin de saison, Hein insiste sur la force collective :
« On a connu des passages difficiles, une perte de confiance, moins d’énergie… Mais on a tenu. Ce groupe est fort, uni. Ce qu’on a fait, peu d’équipes l’auraient fait. »
Il n’oublie personne :
« Merci aux joueurs, au staff, au coach, et à ceux qui nous ont soutenus dans les moments les plus durs. »
Un clin d’œil au PSG : « J’adore leur style de jeu »
Interrogé sur la finale de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et l’Inter Milan, Hein sourit :
« Oui, je vais peut-être la regarder… si je ne suis pas encore en train de fêter la montée ! »
Mais le style du PSG, lui, il le suit :
« Ce jeu de possession, avec de la maîtrise technique… c’est un football que j’aime. C’est ce qu’on a essayé de faire nous aussi cette saison. Pas toujours avec la même efficacité (sourire), mais on y a cru jusqu’au bout. »
Quand un journaliste le taquine sur sa frappe lointaine :
« Vitinha, il ne tente jamais des lobs de 40 mètres, hein ? »
Hein répond, rieur mais poli :
« Il a d’autres qualités. » (rires gênés)
« Je suis revenu pour ça, mais ce n’est qu’une étape »
Pour Gauthier Hein, cette montée n’est pas une fin en soi :
« Je suis revenu à Metz avec des objectifs élevés. On a rempli le premier, mais maintenant il faut se stabiliser en Ligue 1. On va discuter entre nous, je pense que beaucoup ont envie de s’inscrire dans l’histoire du club. »
Et il pense déjà à la suite :
« On a créé un noyau fort, une base solide. Il y a encore des progrès à faire, mais on veut construire quelque chose. »
« Trois ans jour pour jour »
Ce 29 mai a un goût particulier pour Hein :
« C’est fou. Il y a trois ans jour pour jour, je montais avec Auxerre à Saint-Étienne. Et là, je remonte avec Metz. Même date. Je n’y croyais pas. »
Et Udol ? « On a le même agent… »
Alors que Matthieu Udol a livré une prestation exceptionnelle, un journaliste suggère, mi-sérieux, qu’il faudrait l’éloigner de son téléphone et de son agent.
Réponse pleine d’humour de Hein :
« On a le même, alors il ne va pas être content si je dis ça ! » (sourire)
Conclusion : Metz remonte, Hein s’élève
Entre une frappe exceptionnelle, un discours humble et un clin d’œil à la finale de la plus grande compétition européenne, Gauthier Hein a incarné l’esprit de ce FC Metz 2024-2025 : exigeant, solidaire, et toujours debout.
Samedi, pendant que le PSG jouera l’Europe à Munich, Hein fêtera encore la montée. À sa façon. En espérant qu’un jour, lui aussi, visera plus haut encore.