Côte d’Ivoire : Le FC San-Pedro, sur les traces de l’Asec…

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




C’est exceptionnel la saison qu’ils viennent de réaliser. Pour une deuxième expérience au sein de l’élite nationale, les Orange de San-Pedro ont décroché, avec brio, la 3e place au classement final. Une posture synonyme de qualification pour la Coupe de la Confédération. Alors que le Séwé Sport, l’autre club phare de la cité balnéaire, flirte à nouveau avec le purgatoire, le FC San-Pedro, lui, franchit un cap dans sa progression. 9e l’année dernière, ils ont fini sur le podium, cette fois-ci, aux côtés de l’Asec Mimosas et du Sporting Club de Gagnoa. Inutile de souligner que le président, Hachicha Mohamed Ali, aux commandes depuis juillet 2015, est un homme heureux. « Notre objectif de départ, c’était de finir au moins parmi les trois premiers du championnat. Nous y sommes parvenus, on ne peut qu’être heureux devant cette performance. Maintenant, il faut s’assurer d’une bonne continuation, la saison prochaine », a tempéré, mardi, face à la presse, l’homme d’affaires tunisien.

« Ligue des champions et demi-finale»

Bien mesuré dans l’expression de sa joie, le Boss du FC San-Pedro est, en effet,  concentré sur ce projet colossal – bâtir un grand club – qu’il conduit en parfaite synergie avec des collaborateurs et un staff technique dont la face visible est le coach Faouzi Rouissi, ancienne vedette des Aigles de Carthage, arrivé à la mi-saison 2016-2017. « La trajectoire de notre équipe est tel un piston, quand il monte, il ne redescend plus. Nous voulons aller de l’avant, année après année« . Du coup, le FC San-Pedro, annonce ainsi son patron, visera la Ligue des champions lors du prochain exercice : « terminer champion ou au 2e à tout le moins », prévient-il. Sur le plan africain, il s’agira pour les Portuaires d’aller côtoyer à minima les demi-finales de la Coupe CAF. De nobles ambitions que le 3e du championnat ivoirien veut mitonner avec le plus grand soin. « Nous n’allons pas chambouler l’effectif, nous aurons seulement quelque quatre à cinq renforts selon les besoins exprimés par le staff technique. Nous avons déjà des vues sur des joueurs ici et à l’extérieur ; nous allons tout mettre en œuvre pour vite finaliser les contrats afin de mieux préparer nos différentes échéances à venir», assure le président Hachicha, tout en décontraction. « Plus l’équipe progresse en Coupes africaines, mieux nous avons la chance de proposer des joueurs à d’autres clubs hors de la Côte d’Ivoire ».

Un projet de construction aux normes modernes

De fait, si le FC San-Pedro est l’un des clubs les plus nantis financièrement avec un budget faramineux de 650 millions F CFA, cette saison, l’objectif, à terme, est de capitaliser le travail de formation entrepris depuis quelques années. Autant dire une belle politique managériale pour la promotion des talents. Le projet de formation inclut la construction d’un complexe, bâti sur 22 hectares, qui « réponde aux exigences du football moderne. Un complexe, déjà en chantier, équipé de quatre terrains dont 03 synthétiques et 01 en gazon naturel. Le tout avec une capacité d’accueil avoisinant les 2500 places ». C’est de là que sortira, dans un futur proche, le gros de l’effectif du club. Jusque-là, les pensionnaires du centre sont intégrés à petites doses (5 à 6 par saison) au groupe professionnel, indique le très ambitieux président. Des u-13 aux u-20, plusieurs jeunes talentueux seront, alors, formés pour assurer la relève et la pérennité du club. En parfaite relation (dixit) avec ses pairs et les décideurs du football local, le cacique du FC San-Pedro, envisage, pour l’ouverture dudit complexe, d’offrir des stages de préparation, sans contrepartie, à certaines écuries locales.

De la Ligue2 à l’Afrique, la belle histoire d’un géant en devenir

La percée du FC San-Pedro cache une belle histoire, celle d’un homme d’affaires, féru de football, qui n’a pas hésité à tenter le pari de la gestion d’un club. A la question de savoir pourquoi il a décidé d’investir dans le football, Hachicha répond calmement : « J’aime bien le football. Jeune, j’ai joué dans un club amateur en Tunisie. Pour ce qui est du FC San-Pedro, tout est parti d’un centre de formation. Après analyse de la situation, nous nous sommes aperçu que, pour avoir des droits, il était nécessaire de mettre sur pied un club », explique celui qui, au départ, aurait pu acquérir autre club que le FC.

C’est alors que l’aventure commence en juillet 2015. En Ligue 2. D’un club ordinaire, les Oranges prennent des allures d’épouvantail, terrassent tout sur leur passage. Une seule saison suffit pour accéder à la Ligue 1. C’est que le Boss a mis les moyens : non seulement, des joueurs de renom sont recrutés, mais les salaires pratiqués sont une véritable source de motivation. « Nous sommes toujours prêts à donner de bons salaires, même si cela ne plaît pas forcément aux autres clubs. Les joueurs professionnels doivent être traités en tant que tel », rappelle-t-il, tout en plaidant en faveur d’une volonté politique pour la revalorisation du football local.

Malgré tout, la première expérience en Ligue 1 est douloureuse. Les Portuaires traversent les 09 premières journées sans épingler la moindre victoire. Ça frise la catastrophe. Arrive alors Faouzi Rouissi en lieu et place de Tarek Djanini. C’est la rédemption. A l’arrivée, une 9e place en forme de salut. C’est fort des leçons de cette aventure expérimentale, que le club a préparé sa saison 2017-2018. Un recrutement minutieusement cordonné et un stage bloqué de deux fois trois semaines ont permis d’asseoir une équipe compétitive, auréolée en fin de saison d’une qualification historique en Coupe de la Confédération. En un mot de la vision et du management ambitieux, à l’instar d’un certain Asec Mimosas.
EMGEY MARTIAL, A ABDIDJAN


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