Exclusif – Comores : la Fédération répond à Ben El Fardou, « Ce n’est pas aux joueurs de tracer la politique de développement du football »

Ahmed Saïd Badraoui Comores Football


Alors qu’une série de situations fâcheuses fait régner un climat de tension entre la sélection de football des Comores et sa Fédération, cette dernière apporte des explications pour situer les responsabilités. Lors d’un entretien réalisé par Africa Top Sports, nous vous rapportons dans cet article les réactions de Ahmed Saïd Badraoui, le Chargé de communication de la Fédération de football des Comores.

Comment êtes-vous arrivés à ce malaise entre la sélection et la fédération ?

Ahmed Saïd Badraoui : Tout a commencé avec la fin de la campagne de qualification pour la CAN 2023 et la non-qualification des Comores pour la Côte d’Ivoire. La fédération a décidé d’opérer un certain nombre de changements au sein de la sélection dont le non prolongement du bail de l’ancien sélectionneur Younes Zerdouk et de son staff. Ce qui va de soi. Donc ces décisions-là n’ont pas plu, apparemment, à un certain nombre de cadres de l’équipe qui ont commencé à montrer leur opposition à cette décision de la fédération.

Au premier rang de la fronde, Ben El Fardou révèle que le président de la Fédération ne répond pas à leurs préoccupations. Qu’en dites-vous ?

Ahmed Saïd Badraoui : comme le Président l’a dit sur RFI, nous, on n’est jamais fermé au dialogue. Mais, le dialogue doit se faire sur la base de quoi, sur la base de ce qui concerne les joueurs, pas sur la politique de la fédération. Ce n’est pas aux joueurs de tracer la politique de développement de la fédération. Que ce soit sur le football féminin ou sur le choix du sélectionneur ou de son staff. Les joueurs sont là pour jouer, avoir de bonnes conditions de jeu.

Quelles sont vos explications par rapport aux difficultés logistiques énumérées par Ben El Fardou ?

Ahmed Saïd Badraoui : quand il parle du problème de coupure de courant, nous, on était là, on a tous regretté cela. Ce n’est pas la fédération qui gère la société nationale d’électricité. Nous, on avait pris toutes les dispositions pour parer à toute éventualité notamment en payant le fiole qui alimente les deux moteurs qui reprennent le stade en cas de délestage. Maintenant, s’il y a un souci au niveau de la livraison, ça peut arriver… Et puis on a fait un communiqué la- dessus, on a expliqué ce qui s’est passé. Ce n’est pas de notre faute.

S’agissant de l’hôtel, le président l’a bien expliqué sur son passage à Radio France Internationale. Le président a expliqué que le problème est que l’agent qui organisait la rencontre a envoyé une facture qui ne correspondait pas à celle envoyée par l’hôtel mais que finalement les joueurs sont restés à l’hôtel.

Je pense que ce n’est pas quelque chose de récurrent. En plus ce n’est pas quelque chose de singulier aux Comores les problèmes qui surviennent lors des rencontres internationales. On se souvient tous du fameux match AC Milan-Olympique de Marseille au stade San Siro avec la panne d’électricité.  Donc ce n’est pas quelque chose qui est propre aux Comores, ça peut  arriver à n’importe qui. Nous, on est une petite fédération, on essaie de faire avec nos moyens, mais ce qui est sûr, c’est que ça fait un bon moment que les problèmes qu’on peut trouver ailleurs concernant les sélections n’existe plus aux Comores. Nos joueurs ont à peu près le maximum pour travailler. S’il y a un incident mineur qui empêche de travailler, ça peut arriver.

 

Comment pensez-vous sortir d’une telle impasse au niveau de la Fédération ?

Ahmed Saïd Badraoui : comme l’adage, à quelque chose malheur est bon. Vaut mieux que les problèmes surviennent maintenant au lieu du mois de novembre pendant les matchs de qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Pour éviter que ce genre de problème ne survienne, c’est d’assurer le renouvellement des générations et c’est l’une des missions du nouveau sélectionneur, Stefano Cusin. Assurer le changement dans la continuité. Si aujourd’hui on a des joueurs qui ne veulent pas venir en sélection, c’est regrettable mais cela n’empêchera pas la sélection d’exister. C’est d’ailleurs le propre de la vie, il y’en a ceux qui partent et d’autres qui viennent. L’essentiel est que l’intérêt de l’équipe reste au-dessus de toute considération.
Cette volonté du ComEx de vouloir intégrer les locaux dans les différentes sélections, c’est aussi une façon de valoriser le football local pétri de jeunes talentueux mais qui n’ont pas toujours eu la chance d’intégrer la sélection A. Donc parler d’une impasse c’est peut-être trop dire, disons que c’est une crise passagère qui va vite passer. Nous avons des bons joueurs en U20, U23 qui peuvent déjà intégrer l’équipe A et d’autres déjà confirmés qu’on doit aller chercher.

Certainement, on n’a pas le temps, mais jusqu’au mois de novembre, je pense qu’il y a une solution qui va être trouvée par les dirigeants du football comorien. Là-dessus, on n’a pas de soucis à se faire. Parce que les situations de crises ça existe, mais l’important est de rester focus sur l’objectif de la fédération et des joueurs. C’est de participer aux différentes compétitions qui nous attendent. On a dix matchs qui vont nous amener jusqu’au mois d’octobre 2025. On a un vivier de joueurs que ce soit au niveau local ou en France qui peuvent monter peu à peu au niveau de l’équipe première.


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