Kaba Diawara a fait face aux médias ce dimanche pour la traditionnelle conférence de presse d’avant match. Au coté de son joueur François Kamano, le sélectionneur du Syli National reste confiant pour le match contre le Cameroun demain à Yamoussoukro comptant pour la première journée du groupe C. Kaba Diawara affirme que son équipe abordera ce match sans pression.
Journaliste : À quelques heures de votre premier match, quelle est l’ambiance dans votre vestiaire ?
KD : Il y a une bonne ambiance, on a fait un bon stage, on s’est bien préparés, l’ambiance est bonne et j’espère qu’on sera prêts pour le grand match de demain.
Journaliste : Vous entamez demain votre deuxième CAN à la tête du Syli National, avec dans vos rangs des valeurs sûres sur toutes les lignes, est-ce que vous pensez que c’est le moment ou jamais de prouver qu’on a eu raison de faire confiance au talent local ?
KD : Vous savez, on est tous des compétiteurs, que ce soit moi ou les 24 autres coaches, bien sûr, on entame une compétition pour obtenir le meilleur résultat possible. On est venus avec beaucoup d’ambitions, même si on respecte tout le monde, même si on est dans le groupe de la mort. On s’est bien préparés, moi j’ai conscience de la qualité de nos joueurs, insh’Allah on va faire une grande compétition.
Journaliste : Félicitations pour le stage d’Abu Dhabi qui a payé cash parce qu’on a vu le résultat du match amical face au Nigeria. Est-ce que Kaba Diawara va s’appuyer sur ce résultat pour réaliser une très belle Coupe d’Afrique des nations ?
KD : On a conscience que le premier match est très important, on l’avait gagné il y a deux ans, donc ça nous avait très bien lancé. Après, sur le match qu’on vient de faire ça reste un match amical, on savait qu’on allait avoir une opposition forte parce que c’est une grosse équipe, une grande nation, on l’a bien négocié, mais on sait que le Cameroun en compétition ça reste autre chose. Ils ont des arguments, nous aussi on en a, donc on espère faire un très bon départ qui nous lancerait dans cette compétition.
Journaliste : Avant de quitter le pays, vous avez fait un tour à Kaloum, vous avez visité le dépôt d’hydrocarbures où a eu lieu l’incendie, et à votre arrivée à Yamoussoukro, vous avez vu des jeunes guinéens qui ont marché de Conakry à Yamoussoukro pour supporter l’équipe. Est-ce que dans les vestiaires, tous ces éléments réunis vous poussent encore à aller à fond pour le match de demain ?
KD : Dans mes causeries, j’insiste beaucoup sur le fait de savoir pourquoi on vient, François (Kamano) est là, il peut en témoigner. On sait qu’on est en mission, on sait qu’il y a eu une catastrophe qui s’est passée dans notre pays, on a même tenu à partager nos primes, on a tenu à rendre un petit peu à la population ce qu’elle a perdu. Donc on est en mission dans cette CAN aussi pour toutes ces personnes-là. On a conscience que quand on vient en équipe nationale, c’est vraiment pour tous les Guinéens, et cela notamment ça rentre en compte. On sait très bien qu’on souffre au pays, donc c’est clair que ça rentre en compte dans notre préparation des matchs et dans notre préparation de la compétition. Et ça, les garçons en ont pleinement conscience.
Journaliste : Vous en êtes à votre deuxième CAN, vous avez de l’expérience, c’est sûr, mais n’avez-vous pas personnellement peur du Cameroun, 5 fois champion d’Afrique, d’autant plus que, même si vous avez battu le Nigeria, il vous manque quand même une pièce importante, Morlaye Sylla, que j’ai vu au Cameroun pendant le CHAN, qui était stratosphérique ?
KD : Bon, moi je n’aime pas parler des joueurs qui ne sont pas là, là j’ai un groupe à ma disposition, on a 25 joueurs qui sont capables de performer. Donc on a bien commencé, mais je le répète encore, c’est un match amical, la vraie compétition, c’est à partir de demain. On sait contre quelle équipe on joue, le Cameroun, 5 fois champion d’Afrique, donc c’est une équipe qu’on respecte, mais on est des compétiteurs, on sait pourquoi on est là. Et même après le match de demain, que l’on gagne ou que l’on perde, il en restera deux autres. Ce match ne vaut que trois points, c’est bien de les avoir, mais dans tous les cas, il nous reste six à prendre. Et même en gagnant, ça ne nous garantit pas une place en huitièmes de finale. Donc il y a trois matchs, il y a neuf points, il faut qu’on se projette vraiment sur ces trois matchs. Là c’est le Cameroun qui est en face, donc il faut les affronter, il faut les prendre au sérieux afin qu’on prenne ces premiers trois points.
Journaliste : Vous jouez quasiment à domicile, avec toute la colonie guinéenne qui est là, est-ce que cela ne serait pas perçu comme une sorte de pression démesurée, difficile à assumer pendant la rencontre ?
KD : Non, nous, on n’a pas la chance justement de jouer en Guinée, on joue pratiquement tous nos matchs à l’extérieur, vous le savez certainement, donc ce n’est pas quand on aura des supporters qui sont acquis à notre cause qu’on va se plaindre. C’est un paramètre que les garçons doivent appréhender. Pour une fois, j’ai envie de dire, on va jouer avec des supporters présents, très proches, d’ailleurs on en profite pour leur dire un grand merci, parce que dès notre pied posé ici, on a senti que les supporters étaient là, on a vu qu’on va vraiment être soutenus, ça c’est un premier point. Et après, la compétition prendra le dessus. Même s’il y a des supporters, je l’ai dit, je vous le répète, on est très focus sur ce qu’on a à faire et insh’Allah on prendra les trois points demain.
Journaliste :Des nouvelles de Naby Keita, Serhou Guirassy et Abdoulaye Touré. Est-ce qu’ils sont aptes pour le match de demain.
KD : Pour être honnête avec vous, ils souffrent de petites douleurs, donc on va attendre l’entraînement à 17h30 pour voir si on compte sur eux ou pas. Ce n’est un secret pour personne, ils ont pris des coups, donc on va s’entraîner et vraiment on va attendre le dernier moment pour choisir si on les utilise ou pas. Mais tout de suite, je ne peux vous répondre ni par la positive ni par la négative.
Journaliste : Les forfaits au niveau du Cameroun ne vous rassure t-il pas
KD : Pour Vincent, je préfère attendre, mais pour Bryan, on est courant qu’il est forfait. Mais nous, on sait que demain, on aura 11 lions en face avec 5 étoiles sur le cœur, donc ça ne change rien dans ma préparation. Je sais qu’il y aura certainement un avant-centre, on sait déjà plus ou moins qui c’est parce que les listes sont déjà disponibles, on a travaillé là-dessus. Que ce soit Vincent ou un autre, on sait qu’on aura un lion qui aura envie de nous marquer des buts, donc honnêtement, ça ne change pas grand-chose parce que les joueurs qui vont les remplacer auront à cœur de prouver qu’ils ont leur place. Donc ils ont leurs problèmes, on a aussi les nôtres, demain il y aura la Guinée face au Cameroun, et on va essayer de faire le meilleur match possible.
Journaliste : Quand on parle de ce groupe, les noms qui reviennent, c’est le Cameroun, 5 fois champion d’Afrique, et le Sénégal, champion sortant, est-ce que ce n’est pas une position confortable pour vous que d’être presque l’oublié, le sous-estimé ?
KD : C’est vrai qu’on va être face à une équipe qui a gagné 5 fois cette CAN, mais aussi face au champion en titre, mais j’ai envie de dire que cette pression-là, c’est plus pour eux, parce qu’on comprendrait moins que nous, on les batte. Donc nous on s’est préparés du mieux que l’on peut, on va venir avec nos armes. Pour moi, tout ce qui est favori, outsider, c’est dans l’avant-match. Dès que le ballon est lancé, il faut gagner.
Journaliste : Lors de la dernière CAN, la Guinée a été éliminée en huitièmes de finale par la Gambie, on se retrouve aujourd’hui avec cette même équipe dans la même poule, est-ce que vous êtes suffisamment préparés pour soigner les plaies se trouvant dans les cœurs des Guinéens après cette dernière CAN ?
KD : Disons que l’élimination en huitièmes de finale face à la Gambie nous a fait mal, mais il ne faut pas oublier non plus qu’on était privé de deux de nos meilleurs joueurs sur cette compétition, qui sont Issiaga Sylla et Naby Keita. Ils n’avaient pas joué, donc ça nous avait diminués, on avait aussi raté beaucoup d’occasions. On a tous ce match en tête, moi je n’avais pas dormi pendant très longtemps. Donc on a la chance de retomber sur cette équipe-là, on a deux ans de plus, on a progressé je pense, je ne vais pas parler de revanche mais de toutes les façons, que ce soit la Gambie ou une autre équipe, comme je l’ai dit précédemment, on a trois matchs à faire, il y a neuf points en jeu, il faut qu’on se débrouille, je ne sais pas dans quel sens pour être parmi les deux premiers voire les quatre meilleurs deuxièmes.
Propos recueillis par Maimouna Sane
CP : ATS