CAN 2023 – Emerse Fae (coach de la Côte d’Ivoire) : « Je dois remporter au moins une CAN »

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Avant le match des demi-finales contre la RD Congo qui se joue ce mercredi, Emerse Fae, sélectionneur de la Côte d’Ivoire et Max-Alain Gradel, capitaine de la sélection, étaient en conférence de presse ce mardi. Occasion pour eux de se projeter sur la rencontre qui les opposera aux Léopards. S’il n’a pas eu la chance de remporter la CAN avec la Côte d’Ivoire en tant que joueur, Emerse Fae veut la gagner en tant que sélectionneur. Et il ne se cache pas pour ça. Ses propos ont été recueillis par Dounia Mesli, envoyée spéciale d’Africa Top Sports à la CAN 2023.

 

Journaliste : Coach, tous les deux, vous faites partie de la génération dorée. Est-ce que, si vous allez jusqu’au bout, on est en train de voir émerger une nouvelle génération ?

Chaque génération vit son temps, c’est clair que la génération dorée a écrit son histoire. Nous sommes dans la continuité de cette belle histoire, mais la génération actuelle aussi est en train d’écrire la sienne. C’est la même famille et il n’y a pas de différence.

Max-Alain Gradel, quand on est joueur comment est-ce qu’on vit les heures qui précèdent un match important comme celui que vous allez jouer ?

Déjà, il est important de très vite se remettre la tête en place. On sait que ça va aller très vite. On ne peut pas se laisser trop aller dans la joie. Après la victoire contre le Mali, le lendemain on s’est reconcentré sur le titre. Pour nous, on a l’habitude. On sait très bien qu’entre un match et un autre il n’y a pas assez de temps. On s’est préparé, on va encore se préparer aujourd’hui pour passer à la fin.

Coach, comment avez-vous fait pour passer d’une équipe perdante à une équipe victorieuse, surtout après ce qui s’est passé contre la Guinée Equatoriale et votre qualification grâce au Maroc ?

Déjà on félicite le Maroc pour la victoire sur la Zambie. Après la qualification, on s’est reconcentré sur le groupe. Il fallait redonner un peu de confiance au groupe. Si on veut aller plus loin dans la compétition, il fallait qu’on soit plus soudés et plus solidaires sur le terrain. Quand on regarde des équipes encore en compétition comme le Nigeria, par exemple, on sent qu’ils ont une équipe très solidaire qui défend ensemble, qui attaque ensemble. Ils ont un bloc qui leur a permis d’arriver jusqu’en demi-finale. Nous aussi on voulait recréer cet état d’esprit d’équipe, parce que je savais personnellement que si on recréait cette dynamique collective, on arriverait à franchir les étapes les unes après les autres.

Coach, Oumar Diakité est un joueur précieux de votre effectif. Maintenant qu’il est suspendu, quels sont vos plans ?

On a un groupe de 27 joueurs. Depuis notre qualification, mon discours, c’est qu’on est 27 joueurs, on est tous ensemble, et si on veut aller chercher la coupe, on ne pourra que le faire ensemble, avec les 27 joueurs, pas seulement les 11 qui démarrent, ou les 5 ou 6 qui rentrent en jeu, mais on est tous ensemble. Là, pour le match contre la RDC, Oumar Diakité est suspendu, de même que Serge, Christian et Odilon, donc on sait qu’on ne pourra pas compter sur eux. Mais ils vont aussi, depuis les tribunes, apporter de la force aux joueurs qui démarreront, et les joueurs qui démarreront vont aussi apporter leur pierre à l’édifice. C’est toujours difficile de perdre des joueurs dans un groupe, mais les autres vont se battre et s’aider, pour faire leur part de travail.

Coach, est-ce que vous êtes sous pression ?

Oui, il y a la pression, mais on vient de très loin, on a sorti la tête de l’eau. Maintenant qu’on est en demi-finale, on ne va pas déjouer parce qu’on a la pression. Certes il y a la pression, mais on va faire avec.

Coach, demain, c’est la RDC, est-ce que vous avez une connaissance particulière de votre adversaire ?

Il faut respecter les équipes, toutes les autres équipes, il faut respecter l’adversaire. S’ils sont arrivés en demi-finale, ce n’est pas un hasard. Et je sais comment j’ai préparé mes joueurs pour les affronter.

Max-Alain Gradel, le coach parlait de mettre en place des principes de jeu. Quelle est votre réaction sur ce sujet ?

Déjà il faut savoir qu’on est passé par beaucoup de moments incroyables, il y a aussi eu un changement de staff, avec un nouvel entraîneur. Donc c’est clair que les principes de jeu, c’est des choses qui prennent souvent du temps, mais vu qu’on est en plene CAN, c’est des choses aussi qu’avec l’expérience que le groupe a, ils sont obligés de faire abstraction de beaucoup de choses et comme j’ai dit ça va très très vite, nous ce qu’on essaie de faire, on essaie de mettre en place les idées du coach, mais c’est clair qu’en étant déjà dans la compétition, les choses ne se passent pas forcément comme prévues, mais il faut retenir qu’on a pu créer un fort caractère dans le groupe qui nous permet de pouvoir sortir des situations difficiles. Je pense qu’avec la confiance qu’on a pu gagner lors de deux précédents matchs, on essaie de pouvoir justement mettre en place les idées du coach sur le terrain.

Max-Alain Gradel, on aura demain deux sélections avec un style de jeu presque similaire, mais les deux sélections attendent d’encaisser pour réagir. Si la Côte d’Ivoire arrivait à se qualifier demain, ca se jouera à quel niveau, physiquement, mentalement ?

Pour gagner un match de la CAN, il faut être prêt sur plusieurs points, physiquement, mentalement ou tactiquement, il faut être prêt sur tous les plans. Et nous, à notre niveau, on avance, on a eu un parcours incroyable, on est serein, on a confiance en nos qualités, et le match demain, ça va être un match très, très, très difficile, parce que je pense que les deux équipes ont à coeur d’aller jusqu’au bout. Si on suit les conseils de notre coach, je crois que ça ira.

Coach, au-delà de la suspension des 4 joueurs, est-ce qu’il y a d’autres préoccupations au sein du groupe ?

La chance qu’on a depuis le début, c’est qu’on est épargné par les problèmes physiques. On avait commencé la compétition avec des joueurs qui étaient blessés, mais qui ont repris. Sur l’aspect mental, le fait de gagner a donné, je pense, un peu plus de confiance à l’équipe. Après, on a un groupe qui j’essaie de faire tourner comme je peux, en fonction du match. Demain, on aura quelques joueurs qui auront un peu plus de fraîcheur. C’est très important.

Coach, vous êtes pratiquement une équipe qui est arrivée. Est-ce qu’en vous, vous vous dites qu’au vu des miracles que nous avons vécu, dans tous les cas, ça va passer ?

C’est une erreur de réfléchir comme ça. On ne peut se dire que comme on est passé grâce au miracle, c’est le signe du destin. Au-delà de la force mentale on est dans un bon état d’esprit parce que c’est l’Etat d’esprit qui permet d’aller de l’avant. Si on veut garder la Coupe à la maison, il va falloir se battre. Concernant le Mali, les joueurs se sont battus, sont allés chercher la victoire.

Coach, est-ce que le fait de n’avoir pas pu gagner la CAN en tant que joueur pour la Côte d’Ivoire ne vous donne un supplément de motivation pour cette CAN ?

Oui, c’est clair. Je n’ai pas eu la chance de remporter la CAN pour mon pays en tant que joueur. Et, en tant que sélectionneur, je me dois de remporter au moins une CAN pour mon pays, donc je vais me battre pour ça.

 


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