Le Regard (par Yves de Fréau) : Patrice Motsepe, le candidat surprise, pour « assurer l’éthique » à la CAF



Briguer la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) face à Ahmad Ahmad, était l’objectif que s’était fixé Patrice Motsepe, heureux natif du towship de Soweto, situé près de Johannesburg. Les événements ont décidé que ce soit sans le Malgache que se passent les choses en mars prochain, le président sortant s’étant retrouvé hors course, puni par une gestion, jugée malveillante par la Commission d’Ethique de la FIFA. Ce qui bouleverse les donnes, sans rien changer cependant aux ambitions du prince sud-africain. Auquel  la presse continentale se plait à prêter le sobriquet de milliardaire…

Un milliardaire à la CAF, pour chercher quoi ?

Ce qui d’ailleurs, pousse la curiosité de la Rédaction d’Africa Top Sports, à se poser la question de savoir, ce que vient chercher un homme si riche d’une fortune de 2,5 milliards de dollars, à la tête de la CAF ? Patrice Motsepe, n’a-t-il vraiment que faire de ses affaires qui le placent au dixième (10e) rang des hommes les plus riches du continent ou est-il seulement débordé par sa passion du ballon rond au point de chercher à se mettre au service du football en Afrique ?

Le péché mignon des hommes d’affaires, reste d’abord leur éternel gain. Alors, le fait de savoir que cet héritier né en 1962, de papa Ngosi Augustine Motsepe, est propriétaire d’African Rainbow Minerals et se retrouve dans un classement qui ne fait place qu’à 9 autres…Blancs d’Afrique du Sud parmi 10 personnalités, projette d’emblée vers une minutieuse recherche. La passion, étant vite mise de côté… Là, les recherches parlent d’elles-mêmes et disent que, même s’il est né à Soweto, un township noir de Johannesburg, Patrice n’est pas un enfant des bidonvilles. Il est un descendant d’une famille royale et prospère dans une Afrique du Sud pourtant de l’apartheid.

Motsepe profite d’une législation apportée par le président Nelson Mandela

Et c’est lorsque le bien aimé Nelson Mandela devient président que M. Patrice Motsepe, va se lancer dans le secteur des mines, bossant sur l’or, la platine, le nickel, le fer et autres… Profitant aussi et surtout de la nouvelle législation qui impose aux compagnies minières du pays d’être détenues au minimum à  26%  par des actionnaires noirs. Avec une très bonne politique commerciale, partenariats, rachats, diversification, le diplômé de droit d’une université réservée aux Blancs sud-africains (chose rare), rend fructueuse et fait grossir sa société.

Alors, d’où lui vient  l’idée de se battre pour la présidence de la CAF ? Loin d’être une simple question, c’est une histoire d’une annonce faite à la date du 9 novembre 2020, par la CAF, qui venait justement susciter l’émoi dans le monde du football continental. Et elle faisait état de la candidature à la présidence de la CAF, d’un certain Sud-Africain du nom de Patrice Motsepe, connu comme premier responsable de Mamelodi Sundowns. Ainsi le magnat des mines se propose pour la course à la tête de la CAF, avec la bénédiction de Danny Jordaan, président de la fédération de football de son pays (SAFA).

Pour ce dernier, tout en étant « un candidat surprise », Patrice Motsepe est également, « un choix révolutionnaire », qu’il assure « devenir à 100%, le prochain président de la CAF ». Pour certaines raisons, liées aux soutiens dont ils bénéficient de la part des pays comme le Nigéria, la Sierra Leone et Botswana, à part son Afrique du Sud. Et puis, l’optimisme de Danny Jordaan est si élastique que tout dernièrement, on l’a entendu même dire que son compatriote, « est la personne la plus apte que l’Afrique du Sud pouvait présenter pour ce poste ».

« Plus jamais de problèmes éthiques à la CAF » 

Raisonnement pas du tout mystérieux, mais bien réfléchi quand on y pense. Puisque Patrice Motsepe est président d’un des clubs africains les plus célèbres du temps contemporain, plusieurs fois champion et vainqueur de la Coupe nationale, un certain nombre de fois aussi. Mamelodi Sundowns a pris part deux fois, à la finale de la Ligue des champions (2001) et l’a remportée une fois (2016), tout comme la Super coupe de la CAF (2017). Cette formation, comme on peut le voir, n’a donc nullement usurpé sa place parmi les 10 meilleures du continent, elle qui vient d’ailleurs de réaliser le triplé au pays des Arc-en-ciel.

Sur le plan sportif, ce qu’il reste à faire au milliardaire Patrice Motsepe, c’est surement de vouloir toucher au sommet de la CAF. Et en plus d’être classé déjà en 2012 comme première fortune d’Afrique du Sud et d’apparaitre au premier rang des personnalités les plus riches dressées par l’hebdomadaire dominical The Sunday Times avec une immense richesse personnelle estimée à 2,5 milliards de dollars, on ne peut parler de lui sans évoquer non plus sa charité pour favoriser à ses concitoyens tout comme à d’autres nécessiteux hors de son pays, la santé et l’éducation.

Ce côté aussi sensible et attachant d’un dirigeant sportif doublé d’un homme d’affaires, semble décalquer l’addition qu’a faite sans doute le président de la Fédération sud-africaine de football, quand la main sur la poitrine, il déclare que l’Afrique ne veut plus faire face à des « problèmes éthiques », et en disant oui à l’appel fait à la CAF par le milliardaire Patrice. N’est-ce pas le même président de la SAFA qui déclarait au même moment que, « l’Afrique ne veut plus de problèmes éthiques à la CAF ? ». Aux délégués de l’Assemblée du 12 mars 2021, d’en juger.

 

 

 

 

 

 

 


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