CAN 2021 – Aliou Cissé (Sénégal) : « L’élimination de l’Algérie est un avertissement »



Au lendemain de la fin des rencontres de groupe de la Coupe d’Afrique des Nations, le sélectionneur du Sénégal était face aux journalistes membres de l’Association Nationale de la Presse sénégalaise (ANPS) à Bafoussam. Ce vendredi, Aliou Cissé a largement abordé plusieurs aspects notamment, le début timide des Lions de la Teranga, les difficultés et la prochaine rencontre des huitièmes de finale face au Cap-Vert, sans oublier l’éliminatoire du champion en titre, l’Algérie.

Sur le bilan du premier tour

Je suis le premier à ne pas être satisfait de notre jeu. Et je suis conscient que nous devons progresser dessus. Et nous allons progresser, ça c’est sûr. Nous travaillons à faire revenir cette confiance. Toutes les équipes qui jouent le Sénégal savent aussi qu’elles ont un gros adversaire. Nous œuvrons ensemble pour cela.

Durant les phases de poule tu peux te rattraper au match suivant. Là c’est une phase à élimination directe dont il faut qu’on garde notre sérénité, rester concentrés et faire le travail…  Les joueurs se sont toujours beaucoup donnés depuis 6 ans et ils continuent à le faire. Malgré nos difficultés, nous sommes toujours en vie.  Nous savons qu’on a des soucis mais on n’a rien à envier à des équipes comme le Nigeria la Côte d’Ivoire et autres.

Sur l’élimination de l’Algérie

Ce qui est arrivé à l’Algérie peut arriver à tout le monde et bien sûr j’ai de la sympathie pour eux… Il n’y a plus de petite équipe et l’équilibre est très fragile. Tu ne marque pas à ton premier match et tu es en difficulté après. Cette compétition est difficile et il y aura des hauts et des bas pour tout le monde. Il est très difficile de faire un back-to-back à la CAN. A part l’Égypte (et le Cameroun, ndlr), personne ne l’a fait. L’élimination de l’Algérie est un avertissement pour tout le monde.

Le football africain a progressé et tout le monde travaille. Il faut s’accrocher au wagon. Chaque équipe a quitté son pays avec des ambitions et des objectifs. Tout le monde a envie de gagner. Donc nous devons continuer à garder nos objectifs.

Sur le niveau de la CAN 

Cette CAN est très difficile et aucune équipe ne domine dans le jeu. Même certaine favoris n’ont pas encore joué sur leur niveau. On espère s’améliorer et monter en puissance. Mais je le répète, cette CAN est vraiment difficile .

Quand on écoute la presse et les commentaires dans la presse, on a l’impression que le Sénégal a perdu ce qui faisait sa force bien sûr. Quand la confiance n’est pas là, bien sûr le doute s’installe… Nous avons l’effectif pour aller jusqu’au bout. C’est une grosse différence bien sûr. Mais il faut qu’on soit prêts. Des équipes comme les Comores la Sierra Leone et le Malawi sont là, et cela prouve que tout le monde a le niveau maintenant .

Sur la vie du groupe 

Ce n’est pas évident de vivre 40 jours ensemble avec le contexte Covid et le manque de fraîcheur mentale et physique. Ils essayent de temps en temps de s’occuper afin de sortir un peu de ce contexte. Ils ont une vie à part le football. Mais l’environnement est sain et nous essayons de rester dans ce cadre là. Être ensemble pendant tout ce temps ce n’est pas évident mais ils sont des professionnels et certains ont déjà 4 CAN. On s’adapte en tout cas.

Sur l’engagement des joueurs 

Je ne peux pas dire que les joueurs ne sont pas engagés. Moi je ne vois pas une équipe qui n’est pas engagée. Ils font ce qu’ils peuvent et ils se donnent à fond. Nous devons nous améliorer collectivement et techniquement. Car ce n’est pas encore suffisant, on le sait. Notre attaque ne brille pas et actuellement notre objectif c’est de corriger cela. Mais côté engagement, les joueurs répondent présents.

La question sur la position de Sadio Mané revient souvent, mais le plus important c’est comment trouver un schéma qui puisse le mettre à l’aise. Il faut qu’on marque des buts. Les joueurs eux-mêmes ne sont pas contents. On y travaille.

Nous savons que nous sommes le Sénégal c’est pourquoi c’est difficile. Depuis 6 ans que je suis là, aucune équipe n’est sereine face au Sénégal et nous serons prêts.

Sur Ismaïla Sarr, toujours absent du groupe

Nous l’avons convoqué parce que nous sommes sûrs qu’il peut nous revenir au fil de la compétition. Il est en train de se préparer à Barcelone et il nous reviendras bientôt. Il a repris la course et touche le ballon. Il est bien suivi par des spécialistes et je leur fais confiance. Je compte sur le joueur pour le reste de la compétition

Sur le match des huitièmes de finale contre le Cap-Vert

Les réalités des matchs de poules et les matchs à éliminations directes ne sont pas les mêmes. Nous sommes confiants.  Nous savons qu’on a encore 4 jours avant le match, mais on continue de s’adapter. On a récupéré nos joueurs, mais on espère hausser leur niveau physique, même si ce ne sera pas facile car l’adversaire aussi aura ses arguments à faire valoir.

Ce match face au Cap-Vert, plus il sera long, mieux ce sera. Il ne faut pas venir se précipiter et essayer de marquer un but et battre le Cap-Vert dès les premières minutes. Il faudra être patient, ne pas se saborder et attendre les opportunités pour faire la décision

Nous nous préparons à toutes les éventualités [même les tirs aux buts]. Nous avons de très bons gardiens et bien sûr c’est une possibilité. Mais nous comptons surtout faire le travail et gagner nos matchs dans le jeu.

 

Propos recueillis par l’un de nos envoyés spéciaux au Cameroun, Jacques Pekemsi


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