Dominique Saatenang: le « Bruce Lee Africain », revient sur le FADAM

L'équipe de la rédaction d'Africa Top Sports




La première édition du Festival africain des arts martiaux (FADAM) joue les prolongations. Après la manifestation tenue du 2 au 8 avril 2018 au Cameroun, son promoteur, Dominique Saatenang a tenu à dresser le bilan. Le tout premier Camerounais et Africain à intégrer le mythique temple de Shaolin, sanctuaire de l’art martial qu’est le kung-fu, s’est adonné à cet exercice au cours d’une conférence de presse organisée le 16 avril 2018, dans un hôtel de Douala, au Cameroun. Il aura été question pour le père du FADAM de démonter les accusations d’escroquerie entendus ici et là après le Festival. Me Saatenang a notamment expliqué que les stars du cinéma Jackie Chan, Gérard Depardieu et le chef spirituel du temple de Shaolin Shi Yongxin, avaient accepté de venir au Cameroun avant de devoir annuler leur voyage. D’autres raisons ont été avancées pour expliquer ces absences. L’ancien champion du monde de kung-fu a présenté ses excuses pour les couacs enregistrés. Voici les extraits les plus

Sur les projets générés par le FADAM

Lors de la conférence de presse de lancement nous vous disions que le FADAM rêvait de laisser au Cameroun une académie d’arts martiaux ainsi qu’un centre de santé dans la région du Nord. Je reviens tout droit de l’Ouest plus précisément de Penka-Michel où j’ai été reçu par le maire lui-même et le sous-préfet de Penka-Michel. Ils ont manifesté leur intérêt pour mon projet et ont promis de mettre à notre disposition un terrain de 1000 mètres carrés pour la construction du temple d’arts martiaux. Il ne nous reste plus qu’à trouver ceux qui vont le construire. Comme je l’ai souvent dit, la santé est pour moi quelque chose de primordial, de très important. C’est pourquoi j’en ai fait le cœur de mon action au moment de lancer ce projet. C’est pourquoi justement j’en ai parlé à la Chambre de commerce. Et monsieur Yann qui est mon maître et qui en est le vice-président, m’a fait savoir qu’il avait trouvé un partenaire qui veut construire un hôpital au Cameroun. A cet effet, il est question que je me retourne vers les autorités compétentes pour voir ce qu’il y a lieu de faire pour que projet puisse voir le jour dans notre pays.

Sur les défauts de l’organisation

Le FADAM n’a peut-être pas été parfait. Nous regrettons le retard accusé dans le démarrage de la première soirée à Yaoundé. Nous regrettons surtout l’absence des entreprises camerounaises qui n’ont pas investi le moindre sou dans le projet, laissant ainsi le comité d’organisation que nous présidons porter ce projet et s’occuper de toutes ces délégations sur des fonds propres. (…) Je ne peux pas ne pas regretter les couacs au niveau de l’enregistrement, des accréditations des journalistes. Je pense qu’il valait peut-être mieux les laisser gérer par un de vos confrères. Seulement nous n’avons pas pu bien faire les choses pare que Martin Camus Mimb qui est le responsable de la communication du FADAM était pris par d’autres activités.  Je m’excuse pour les désagréments ainsi causés notamment aix confrères d’Equinoxe télévision. (…) On avait un imprésario au Palais polyvalent des sports de Yaoundé qui  ne pouvait pas commenter ce qui était réalisé sur le tatami. Il fallait un expert, un connaisseur. Me Ibrahim (le directeur technique du FADAM) qui pouvait tenir ce rôle était pris avec les techniciens. C’est pourquoi j’ai dû prendre le micro.

 

Sur l’absence de Jackie Chan et d’autres invités spéciaux                         

Mon rêve était de partager avec mes frères le plaisir de voir ces personnalités au Cameroun. Comme l’on dit l’homme propose Dieu dispose. Jackie Chan a pris la peine, le temps de vous répondre par ce message vidéo par lequel il s’excuse. Il était enthousiasmé par ce projet. Il nous a soutenus. Cela peut arriver qu’à la dernière minute des personnalités sollicitées jettent l’éponge. Pour ce qui est du chef spirituel du temple de Shaolin Shi Yongxin, je ne peux pas dire qu’il n’était pas là. Parce qu’il a envoyé 10 moines du temple de Shaolin. Evidemment ces moines ont été pris en charge par l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun. Donc en étant là le chef spirituel était là. Je suis le seul ambassadeur du temple de Shaolin dans le monde. Et c’est pour cela que je tenais à ce qu’il vienne dans mon pays. Quant à ce qui est de Gérard  Depardieu, je l’ai emmené en Chine précisément dans le temple de Shaolin et ce n’est pas dans mon pays que je ne pouvais pas l’emmener. Gérard a soutenu le projet du FADAM. Il est le parrain de l’Association internationale Shaolin Blanck and White. Il n’était pas qu’un simple invité. Il était prévu dans un vol à destination du Cameroun le 5 avril mais il n’a pas pu arriver.  Il est en ce moment en tournage au Japon. Aujourd’hui, nous savons ce que représentent les personnalités que nous avions invitées dans le monde. Gérard Dépardieu est aujourd’hui un homme âgé. Quand je suis allé en Chine avec lui il a eu vraiment du mal. Il m’a demandé quelle température il fait au Cameroun. Quand je lui ai dit « entre 28 et 38 degrés », il a dit : « ce n’est pas possible ! ». Mais il était de tout cœur avec nous. Même jusqu’au lendemain, il m’a appelé pour me demander comment ça s’est passé.  S’il y avait eu tromperie je ne sais même pas si je serai encore au Cameroun aujourd’hui. Les avocats de ces personnalités m’auraient déjà trainé dans les tribunaux. J’ai compris ma frustration somme toute normale de certaines personnes. Je vais dire à Jackie Chan : « voilà l’engouement, la soif des Africains, des Camerounais, de te voir, de te toucher ». Je répercuterai ce message de manière fidèle au chef spirituel du temple de Shaolin. Je dois dire que les déplacements de nos invités devaient aussi recevoir le quitus des politiques qui malheureusement s’y sont pris tard.

Sur l’avenir du FADAM

Le 11 mars 2018, j’ai été reçu par le président de la République populaire du Congo Denis Sassou Nguesso qui a réclamé l’organisation du FADAM dans son pays. Pour tout vous dire il a mis à ma disposition un jet privé qui m’a embarqué à Paris. Il était tellement fier. Il m’a dit : « je veux le FADAM ». Je lui ai dit : « Notre souhait c’est d’apporter le FADAM partout. Nous avons débuté au Cameroun, nous irons ailleurs ». Ses collaborateurs m’ont même fait des reproches. Ils m’ont dit : « oui parce que tu es Camerounais tu es allé organiser le FADAM dans ton pays ». J’ai compris que les entreprises camerounaises avaient vraiment besoin de croire, de savoir où est-ce que leur soutien irait. Des entreprises camerounaises m’ont contacté après le FADAM pour me dire : « nous vous soutiendrons ». Je veux parler de l’assureur ACTIVA  et de nombreuses autres que je ne pourrai citer ici. Le comité d’organisation va siéger à Paris à la fin du mois de mai 2018 pour désigner le pays qui va abriter la prochaine édition du FADAM. Le Congo a déjà manifesté son intérêt. L’idéal pour nous serait qu’une région autre que l’Afrique centrale qui a reçu la première édition accueille la manifestation. Pour la 2ème édition du FADAM, nous comptons tirer les leçons et éviter les manquements de celle qui vient de s’achever.

Propos recueillis par

Pierre Arnaud Ntchapda 


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