Jalel Kadri (Tunisie) : « Il faut savoir gérer les moments difficiles dans un match. »



Après la défaite 5-1 face au Brésil, le coach de la Tunisie, Jalel Kadri a répondu aux questions des journalistes. A deux mois de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, le technicien veut retenir les enseignements après ce match et travailler le mental de son équipe pour être les plus performants possibles. Interview.

 

Journaliste – Vous avez perdu 5-1 aujourd’hui, un résultat auquel vous ne vous attendiez peut-être pas, quels sont les points positifs que vous tirez de cette performance de votre équipe ce soir ?

Nous savions dès le départ que nous allions affronter une grande nation de football, comme le Brésil, donc on va tirer des enseignements de ce match, et le maximum de points positifs.

Il y a eu deux phases dans ce match, la première mi-temps où on perdait beaucoup de ballons, et où on avait pas l’habitude de perdre ces balles en défense. Il y a eu aussi un concours de circonstances très défavorables, alors qu’on était parvenus à égaliser. On allait se rapprocher du 2-1, on a essayé de presser, mais malheureusement le Brésil a repris l’avantage, ensuite on a encaisse un penalty et on s’est pris un carton rouge, ce qui a rendu le match très difficile.

On a donné ce qu’on pouvait, on a analysé nos repères tactiques, qui étaient assez développés, on a joué à fond, et on a mouillé le maillot. En deuxième mi-temps même si on était réduit à 10, on a essayé de fournir un niveau de jeu assez respectable et on a essayé de maitriser le ballon à certains moments, mais l’essentiel c’est de retenir des leçons à travers ce genre de matches.

On a appris dans le dur, au très haut niveau, mais on n’a pas le droit de faire les erreurs qu’on a fait. L’objectif principal du match c’est que ça doit être un enseignement, un apprentissage à deux mois avant la Coupe du Monde. Je suis fier de mes joueurs, surtout en deuxième mi-temps, on doit jouer à notre meilleur niveau.

 

Journaliste – Que pouvez-vous nous dire sur cette équipe du Brésil ?

On a joué contre le Brésil, c’est pratiquement la meilleure équipe à l’échelle mondiale. Nous savons tous que la qualité et le potentiel technique et tactique de ces joueurs, des stars d’un niveau mondial. On a trouvé des difficultés, sur tous les plans, surtout en première mi-temps. Il se peut que le comportement collectif et individuel de quelques joueurs, face à de tels joueurs a été mis en difficulté. Mais heureusement pur nous, nous avons rectifié le pas en deuxième mi-temps. On a eu des difficultés à s’adapter face à ces circonstances de jeu que j’ai expliqué juste avant, le penalty était trop sévère pour moi. L’essentiel que c’est qu’au bout de la deuxième mi-temps, il faut retenir que l’équipe nationale tunisienne a eu une très bonne réaction, malgré qu’on joue amoindri [à 10 contre 11].

Concernant le Brésil, il y a des joueurs qui sont capables, individuellement et collectivement de faire la différence à n’importe quel moment. Des joueurs de qualité technique énorme, ils ont beaucoup de solutions, que ça soit pour l’animation offensive, ou des balles arrêtées, sur toutes les phases de jeu le Brésil est capable de faire mal. On connait tous l’héritage de cette équipe et c’est un grand prétendant pour le titre au mondial.

 

Journaliste – Malgré ce score, tirez-vous des satisfactions avec les joueurs, au niveau des individualités, ou des changements auxquels vous avez procédé ?

Oui c’est l’objectif du match, il y a toujours des constats et des enseignements à tirer. A mon avis le comportement de l’équipe, individuellement et collectivement surtout en deuxième mi-temps, a été impressionnant, malgré la défaite, malgré qu’on a joué à 10 contre 11, ce n’était pas facile. Le fait de jouer face à un tel adversaire sans complexe, surtout en deuxième mi-temps on a libéré notre jeu, on a essayé toujours, tous les joueurs ont fourni le maximum d’eux même et ça c’est à retenir.

 

Journaliste – Comment allez-vous vous préparer pour le match contre la France (champion en titre) qui est du même calibre que le Brésil ce soir ?

Après ce match on va faire des constats comme je viens de le dire, il faut tirer le maximum possible des enchainements, des idées pour avoir une stratégie assez claire, pour rectifier les fautes, que ça soit individuellement ou collectivement surtout sur le plan tactique, au niveau de notre placement, sur nos phases de jeu, notamment défensives.

Nous savons que la France est de même qualité que le Brésil ce soir, donc c’est à nous de rectifier nos manques et de trouver les solutions.

Face à une équipe d’un tel niveau, il ne faut jamais laisser d’espaces, il faut rester au maximum possible rester très concentrés, on n’a pas le droit de faire de tels erreurs. Face à une équipe d’un niveau plus bas, ça peut passer, mais face à un adversaire pareil [comme le Brésil ou la France] il faut être très attentifs, faut réduire le maximum possible les espaces, il ne faut pas donner le ballon à l’adversaire pour que l’on puisse contre carrer une équipe comme la France, il faut surtout jouer sur nos repères tactiques, surtout au niveau de notre comportement défensif, c’est là où l’équipe tunisienne peut être performante. Il faut nous laisser faire des constats après ce match, pour pouvoir tirer le maximum de leçons.

 

Africa Top Sports – Après votre victoire jeudi dernier contre les Comores, ce soir vous avez joué devant vos supporters venus très nombreux, est-ce que cela a peut-être été défavorable mentalement pour vos joueurs, car on a vu vos joueurs perdre leur sang-froid sur certaines situations ? Est-ce que c’est quelque chose qu’il faut travailler aussi en vue du mondial ?

Le fait de jouer dans une telle ambiance, avec un tel terrain et avec l’euphorie du public tunisien, nous savons tous que ça fait partie de notre tradition. On a un public assez attaché à sa nation, à son équipe nationale, donc il se peut que sur l’entame du match on a été euphorique [dans le mauvais sens] plus qu’il ne le faut, mais heureusement pour nous on reste toujours positif. Nous avons que notre public sera toujours – surtout au Qatar – un point positif pour nous.

Oui oui il faut travailler sur le plan mental, nous savons que nous avons des jeunes joueurs, parfois il faut savoir retenir les leçons et surtout il faut se calmer, il faut savoir gérer les moments difficiles [lors des matches]. On a joué face à un adversaire, qui nous a poussé à faire des fautes, et ça c’est le plus important, c’est de savoir gérer les moments difficiles dans un match.

 

Journaliste – Quels enseignements allez-vous tirer des dernier matches de l’équipe de France face à l’Autriche (victoire 2-0) et le Danemark (défaite 2-0) ?

Nous savons tous qu’avec les absences, les difficultés que vit l’équipe de France ces derniers temps, ce n’est pas facile pour n’importe quel entraineur, n’importe quelle sélection de jouer avec 15 absences, avec des joueurs cadres, de telle qualité. Pour moi c’est compréhensible et nous savons tous que l’équipe de France dès qu’elle a son effectif, elle est à son meilleur niveau, et reste une équipe favorite pour remporter la deuxième Coupe du Monde d’affilée. Pour moi c’est une équipe avec un potentiel très très considérable, et qui peut aller loin dans cette Coupe du Monde.


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Un commentaire

  1. Un match tres difficile contre le number 1 au classement mondiale ou plutot le favori pour gagner la coupe de monde Qatar 2022.
    La Tunisie doit revoir la liste des joueurs et chercher un numero 10 qui peut changer le rythme et faire la liaison entre les lignes.
    J’espere qu’on peut avoir une équipe solide contre le Denmark et la France.

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