A un an de la fin de son mandat de président à la FTF (Fédération togolaise de football), le siège de Gabriel Ameyi vacille. Le patron du football local a vu les événements se retourner contre lui en l’espace de 24h. Le 18 octobre dernier, un énième courrier de la FIFA (Fédération internationale de football association) réclamait un bilan des nombreux décaissements de fonds pour le développement du football togolais.
Et annonçait dans la foulée une visite d’émissaires de l’instance mondiale dans les prochaines semaines. Sauf que cette visite s’est faite à l’insu même de Gabriel Améyi. Dimanche, c’est Jérôme Valcke, le secrétaire général de la FIFA même, accompagné de Thierry Regenass, directeur du département des Associations membres et développement, et de Federico Addiechi, chef du département Responsabilité sociale de la FIFA, qui débarque à Lomé par jet privé.
Gabriel Améyi totalement zappé !
C’est par le Ghana qu’on apprend que Jérôme Valcke séjourne à Lomé pour rencontrer des officiels du pays quand à la sécurité du match Pharaons-Black Stars du 19 novembre prochain. Le choix du lieu intrigue les observateurs du football togolais mais la suite des événements éclaircit l’horizon. Après avoir rencontré des décideurs des finances et des sports à son arrivée, Valcke s’entretient avec le chef l’Etat togolais Faure Gnassingbé puis quitte la capitale togolaise sans toujours voir Gabriel Améyi.
Sentant le mauvais coup, le président du club Maranatha de Fiokpo (D1) se précipite à l’hôtel des émissaires. Leur rencontre ne dure que 5 minutes qui ont permis au N°2 de lui dire ce qui était conclu avec Faure Gnassingbé. Améyi demande par contre qu’aucune déclaration ne soit faite à la presse. Peine perdue. Notre confrère Noel Kokou Tadegnon arrache quelques mots à M. Valcke: « Pour réussir, il est important d’avoir le soutien des autorités politiques (…) Il ( le chef de l’Etat togolais) comprend l’intérêt que des reformes soient mises en place pour le progrès du football togolais« . Lire entre les lignes.
Divorce consommé avec la FIFA
Si Gabriel Améyi est devenu un paria aux yeux de la FIFA et des instances internationales, il faut dire que rien ne plaide en sa faveur. Déjà décrié par la presse nationale grâce aux éléments des membres de son propre bureau pour une gestion cavalière de la fédération, M. Ameyi s’est attiré les foudres de la FIFA en refusant de produire des justifications d’une partie importante des dépenses des fonds envoyés par l’instance pour la relance du football local.
Ajouté à cela, le non respect de la feuille de route de développement du ballon rond (contrats du personnel, le recrutement d’un Directeur technique national, l’organisation des compétitions de jeunes, et féminines et surtout le championnat D2). A maintes reprises et par courrier, la FIFA est revenu pour recadrer l’homme. Pire, ses incessantes « demandes » de nouveaux fonds ont fini par lasser l’institution de Sepp Blatter. « Si cette bande reste, vous n’aurez plus rien de la FIFA« , aurait d’ailleurs lancé la délégation.
Enfin, selon les indiscrétions, ce passage de Jérôme Valcke annonce la mise en place d’un comité intérimaire dont la durée pourrait être de deux ans.
A suivre …