La Chronique de Yves de Fréau : Patrice Motsepe, pour guider l’Afrique du foot dans sa nouvelle marche



Sur place lors de la désignation de Patrice Motsepe, par l’Assemblée Générale de la CAF, président de cette instance sportive continentale, l’ancienne star camerounaise de football Samuel Eto’o, n’a pas tardé à se manifester sur sa page Facebook. Ses mots, « Mes félicitations à Patrice Motsepe pour son nouveau rôle de président de la CAF », loin de sonner, résonnent plutôt. Parce que le quadruple Ballon d’or africain, était le conseiller spécial du président déchu Ahmad Ahmad. Et manifestement, le monde sportif, du moins, celui du football africain, semble avoir vivement besoin de ces mots de Samuel Eto’o, une fois, le coup du président Gianni Infantino de la FIFA réalisé. Afin de sortir de la tête des Africains, toutes les appréhensions, tous les doutes et tous les dangers futurs que les pessimistes d’ici et d’ailleurs, prévoient pour leur football, à l’avènement du milliardaire sud-africain. Comme si le football de ce continent, se dirigeait seul !

L’Afrique qui courait tout en se grattant les pieds : deux choses qui ne marchent pas

A y penser profondément, on a l’impression que c’était en effet ainsi que ça fonctionnait, et l’Afrique du football avait cette allure bizarre qui a fini par la mettre sous tutelle de la FIFA. On se rappelle, à la conférence de presse de l’ouverture de la CAN 2019, en Egypte, la CAF elle-même, annonce la nomination de la Secrétaire générale de la FIFA Fatma Samoura comme déléguée générale pour l’Afrique, à partir du 1er août, pendant six mois, pour superviser la CAF. Il serait superflu de préciser que cette décision de la FIFA, survenait à un moment où le monde jasait sur de multiples polémiques et scandales qui agitaient la CAF. Par la suite, le Malgache, premier responsable du football africain, s’était vu épinglé. Il était question d’une suspension pour cinq ans, à lui infligée. Le président de la CAF Ahmad Ahmad; alors interdit de toute activité liée au football, c’est l’Afrique dans son allure bizarre : courir tout en se grattant les pieds… Ces deux choses, malheureusement, comme le dit le sage, ne vont pas ensemble. Elles ne permettent en aucun cas d’avancer.

C’est surement pour ça qu’en ouvrant la 43e Assemblée générale ordinaire et élective de la CAF, à Rabat (Maroc) le vendredi 12 mars 2021, et dans son allocution, le président de la FIFA, Gianni Infantino a parlé de nouvelle ère. « C’est le moment ou jamais de placer ce sport au sommet afin qu’il puisse avoir son mot à dire sur le plan mondial ». Son discours dans son ensemble a bien rimé avec son touchant mot d’ouverture plein d’espoir : « Il est temps d’agir pour le football africain et le moment de le porter au sommet du football mondial est maintenant ». Qu’on nous dise seulement que cette Afrique, unie autour de l’homme qu’elle a choisi pour leader, est une mauvaise chose et nous citerons plein de choses, qui déjà nous rassurent. Dans un premier temps, le président actuel est bien connu dans le domaine, avec son club Mamelodi Sundows dont le palmarès sur le continent n’est pas des moindres. Autrement dit, le nouveau président de la CAF, est loint d’être un novice dans ce monde.

Dans un second temps, il y a cette réaction hautement sportive de son prédécesseur Ahmad Ahmad, quelques heures après le plébiscite par l’Assemblée Générale Elective de la CAF du milliardaire sud-africain via Twitter  :  « Félicitations à Patrice Motsepe pour son élection à la tête de la CAF. Diriger le football africain est une immense tâche, je lui souhaite beaucoup de réussite pour le bien de l’Afrique. Bon mandat à lui ». Finalement, que veulent les autres pour le football africain ? Ces esprits qui se précipitent pour faire le procès de ces candidats annoncés et qui ont su juste désamorcer la bombe de la division, de l’envie et de la haine, préférant faire l’union sacrée autour de leur nouveau leader !!!

L’appel aux traditions africaines, pour unir véritablement les candidats autour de Patrice Motsepe

Doit-on vite oublier que c’est propre aux traditions africaines, la cérémonie organisée en présence de Gianni Infantino le président de la FIFA, ainsi que des quatre candidats à la présidence, à savoir le Sud-Africain Patrice Motsepe, le Mauritanien Ahmed Yahya, l’Ivoirien Jacques Anouma ainsi que le Sénégalais Augustin Senghor, afin de dissiper tout malentendu ou tout mauvais esprit qui en viendrait à vouloir entraver la nouvelle marche prise par la CAF ? Tout simplement historiques, ces événements, tels qu’ils se sont passés lors de cette 43e Assemblée Générale Ordinaire Elective de la CAF. En plus, avec des décisions suivantes prises le lendemain par le nouveau Bureau  exécutif, sous la Présidence bien entendue du Dr Patrice Motsepe :

  • M. Ahmed Yahya a été coopté au Comité exécutif.
  • Premier vice-président : Augustin Senghor.
  • Deuxième vice-président : Ahmed Yahya.
  • Troisième vice-président : Suleiman Waberi.
  • Quatrième vice-président : Seidou Mbombo Njoya.
  • Cinquième vice-président : Kanizat Ibrahim.
  • Secrétaire Général : Veron Mosengo-Omba

L’Ivoirien Jacques Anouma, pressenti conseiller spécial du nouveau patron de la CAF, on le savait depuis quelques semaines. Et pour être complet avec cette Chronique, deux choses encore à savoir ! La première est que le nouveau président de la CAF, succède à 7 autres : l’Egyptien Abdel Aziz Abdallah Salem, de 1957 à 1958 ;  l’Egyptien Abdel Aziz Mostafa, de 1958 à 1968 ; le Soudanais Abdel Halim Mohamed, de 1968 à 1972 ;  l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema, de 1972 à 1987 ; le Soudanais Abdel Halim Mohamed, de 1987 à 1988 ; le Camerounais Issa Hayatou, de 1988 à 2017 ; et tout récemment, avant lui, le Malgache  Ahmad Ahmad, de 2017 à 2021.

La deuxième chose à savoir, c’est qu’au soir de l’avènement du nouveau président de la CAF, et dans une émission sur la chaine de télévision, Canal Plus, « Les Grandes Bouches », dirigée par Charles Mbuya avec autour de lui, Franck Simon, Patrick Mboma, Nabil Djellit et Philippe Doucet, et qui avait pour thème, « Alliance africaine ou déni de démocratie », toujours lié à cette élection à la CAF, le vote des téléspectateurs a penché contre le terme « déni de démocratie ». Une manière pour la grande partie de ceux qui suivaient l’émission, de faire comprendre au monde que les Africains ne sont pas aussi bêtes que certains le pensent par rapport au déroulement des choses au sommet de la CAF…

 

 

 

 

 

 

 


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