[CAN 2022] : Desiree Ellis, « L’Afrique du Sud avait besoin de ce trophée »



Desiree Ellis a exprimé sa joie après avoir mené d’Afrique du Sud à son premier sacre en Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine au Maroc.

C’était la quatrième fois que l’entraîneuse de 59 ans venait en finale avec son pays dans ce tournoi. Ellis a perdu une en tant que joueuse et deux autres en tant que sélectionneuse des Banyana Banyana.

Mais samedi, à Rabat, Ellis a dirigé l’Afrique du Sud dans un succès 2-1 contre le pays hôte, le Maroc. La trois fois entraîneuse de l’année de la CAF se réjouit de cette coupe soulevée, particulièrement pour la joie qu’elle apporte à pays.

Journaliste : votre sentiment après cette coupe remportée ?

Même au pays en Afrique du Sud les gens se demandaient si on allait gagner. J’ai répondu qu’il faut d’abord voir l’allure du premier match. Les joueuses ont été magnifiques aujourd’hui. Quelqu’un m’a demandé comment je me sentais aujourd’hui, j’étais bien. J’ai fait mon travail, le reste était avec les joueuses qui ont bien joué aujourd’hui. On a perdu quelques occasions mais elles ont vraiment bien joué. Le pays avait besoin de célébrer, il avait besoin d’espoir. On dit merci aussi à nos sponsors. Cela fait deux qualifications en Coupe du monde, deux autres aux Jeux olympiques et maintenant ceci. Qu’est-ce que nous pouvons espérer de mieux. Nous remercions la SAFA (l’Association sud-africaine de football association). Quand nous étions en Covid, ils nous ont soutenus. Le fait de rentrer avec cette Coupe est très bien.

Journaliste : vous avez été licencié de votre boulot pour avoir choisi de jouer pour l’équipe nationale. Comment vous sentez-vous aujourd’hui maintenant que les filles ont l’opportunité de jouer au foot ?

Il y a 18 ans, des gens étaient venus avant moi, même après moi il y aura des gens. Je pense que c’est le timing et ensuite le sacrifice que tu fais, voilà la récompense (la médaille d’or de la CAN féminine 2022). Quand j’ai joué pour l’équipe nationale, j’ai perdu mon emploi. Je pense que c’est juste après 2010 que j’aurais pu aller aux Pays-Bas pour une licence UEFA B. Je n’étais pas employé à l’époque et il me restait quatre mois sur ma voiture et j’avais une caution à payer. Si j’étais parti, j’aurais probablement perdu ma voiture et ma maison parce que je n’aurais pas pu payer. Alors j’ai sacrifié et me voilà championne aujourd’hui. Mais j’ai toujours fait ce dont j’ai rêvé et c’est ça le résultat (médaille d’or de la CAN féminine 2022).

Journaliste : après plusieurs finales perdues, comment savourez-vous ce trophée ?

Vous savez, ça fait longtemps. Je pense que même moi en tant que joueuse, j’ai obtenu une médaille d’argent en 2000 lorsque nous avons joué le tournoi en Afrique du Sud, nous avons perdu contre le Nigeria. Et beaucoup d’entraîneurs et de joueuses avant, on a tous essayé, mais aujourd’hui c’était vraiment spécial.

Journaliste : avec un stade Moulay Abdallah plein à craquer, cela ne vous a-t-il pas perturbé ?

Vous savez, quand nous sommes sorties et que nous avons vu la foule, je n’ai pas été perturbée. Comme je l’ai dit, cela m’a rappelé 2015 lorsque nous sommes allées en Guinée équatoriale. Et avant même d’aller au stade, nous avons eu une réunion, et les joueuses sont arrivées avec une bonne humeur, et je savais qu’aujourd’hui quelque chose de spécial allait se produire. Je pense que nous avons vraiment, vraiment bien joué. J’ai dit, on gardera peut-être les buts pour la finale. Mais les buts ont été si bien marqués, et je pense que les joueuses étaient spéciales aujourd’hui.

Vous avez le sacrifice que vous faites que personne ne voit, le travail acharné que vous faites que personne ne voit, c’est la récompense. Ce n’est pas facile car nous avons eu beaucoup de déceptions en cours de route. On s’est fait éliminer des JO, on a perdu la finale en 2018, on a perdu la Coupe COSAFA récemment, mais on savait où on allait, c’était l’ultime [cible].

Journaliste : comment avez-vous comblé l’absence de Thembi Kgatlana ?

Dès le départ, lorsque nous avons commencé notre entraînement, vous pouviez voir que les joueuses étaient vraiment déterminées et elles ont été absolument magnifiques. Nous avons d’abord perdu Gabriella, puis nous avons perdu Thembi. Il y avait une ambiance un peu sombre mais Thembi a fait comprendre aux joueuses que oui, nous sommes toujours capables. Quand on a eu les cas de Covid, on ne savait pas qui on allait sortir. Le président et SAFA nous a aidés et puis, bien sûr, Sasol (sponsor) a fait venir des fans et nous pouvions entendre les fans en arrière-plan, c’était tellement fantastique. Il en vaut la peine. Collin Udoh a déclaré que nous étions la meilleure équipe d’Afrique, mais nous ne pouvons être parmi les meilleures qu’une fois que vous avez cela (un bisou sur sa médaille d’or) et aujourd’hui, vous avez cette médaille d’or et cela en vaut la peine.

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