Algérie : Pourquoi Vladimir Petkovic n’est pas le bon choix pour les Fennecs ?

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Depuis le jeudi 29 février, la Fédération algérienne de football (FAF) a porté son choix sur Vladimir Petkovic pour remplacer Djamel Belmadi à la tête de l’équipe nationale des Fennecs. La FAF a décidé de miser sur le technicien suisso-bosniaque, dans une liste où se trouvaient également José Peseiro, finaliste de la CAN 2023 avec le Nigeria ou encore Carlos Queiros, ex-entraîneur des Pharaons d’Egypte. Alors que certains voient en Petkovic, qui a signé son contrat ce lundi, un entraîneur expérimenté capable de mener l’Algérie vers de nouveaux sommets, d’autres expriment des doutes quant à sa capacité à répondre aux attentes de la FAF. Pourquoi l’ancien sélectionneur de la Suisse pourrait ne pas être le bon choix pour les Fennecs ?

Il faut noter d’entrée que Petkovic arrive au lendemain de la débâcle de la sélection algérienne à la CAN 2023. Logés dans une poule pourtant à leur portée (Angola, Mauritanie, Burkina Faso), les Fennecs ont été sortis au premier tour, ne parvenant même pas à prendre une place de meilleur troisième. Une deuxième élimination de suite en phase de poule après celle de 2021 au Cameroun et qui s’ajoute à la non qualification pour le Mondial 2022 au Qatar. Une série de contre-performances qui ont poussé la Fédération à se séparer de Djamel Belmadi qui a tout de même réussi à gagner la CAN 2019 avec les Fennecs.

Qu’est-ce qui a milité en faveur de Petkovic ?

Alors qu’il était en concurrence avec José Peseiro et Carlos Queiroz, deux autres grands noms, c’est Vladimir Petkovic qui sera finalement retenu par la FAF. Celle-ci explique son choix par le travail effectué par le technicien à la tête de l’équipe nationale de la Suisse dont il a été sélectionneur de 2014 à 2021.

En effet, les résultats de Petkovic à la tête de la Nati ne sont pas négligeables. En plus d’avoir réussi à la qualifier pour l’Euro 2016 (2e de son groupe derrière l’Angleterre), l’ex-coach de la Lazio a réalisé un excellent parcours avec l’équipe suisse en la qualifiant pour la Coupe du monde 2018 où elle s’est arrêtée en huitièmes de finale. Petrovic qualifiera de nouveau les Suisses pour l’Euro 2020 et est devenu le premier sélectionneur de l’histoire à qualifier trois fois de suite ce pays pour un grand tournoi. Des résultats qui ont sans nul doute séduit les responsables du football algérien qui espèrent voir le technicien de 60 ans faire pareil avec les Fennecs.

Pourquoi Petkovic n’est pas forcément le bon choix ?

Manque d’expérience en Afrique : L’une des raisons pour lesquelles le choix de Vladimir Petkovic peut inquiéter est son manque d’expérience en Afrique. En effet, le technicien d’origine bosniaque a fait toute sa carrière en Europe et n’a jamais entraîné sur le continent. Comprendre la dynamique du football africain, ses particularités et ses défis uniques nécessite une expérience et une connaissance approfondies, ce qui pourrait être un obstacle pour Petkovic dans sa nouvelle fonction et affecter sa capacité à obtenir des résultats optimaux avec l’équipe algérienne. Cela a été le cas de l’Espagnol Lucas Alcaraz qui, nommé à la tête de l’Algérie en avril 2017, a été limogé en octobre de la même année après l’échec des Fennecs à se qualifier pour le Mondial 2018. Lui non plus n’avait jamais entraîné en Afrique.

Petkovic signant son contrat ce lundi

La communication et l’intégration : Une autre raison qui ne penche pas en faveur de Petkovic, la communication et l’intégration. Selon certains observateurs, en tant qu’entraîneur étranger, le nouveau sélectionneur des Fennecs devra non seulement surmonter les barrières linguistiques (il ne parle et ne comprend pas Français et Arabe), mais aussi établir une connexion avec les joueurs et gagner leur confiance rapidement. Cela pourrait s’avérer difficile dans un environnement où la cohésion d’équipe et la camaraderie sont essentielles pour obtenir de bons résultats. Même si Djamel Belmadi a déçu avec les Fennecs après la victoire à la CAN 2019, il faut tout de même reconnaître qu’il avait établi une relation forte avec les joueurs. Ce qui lui a facilité la tâche.

Le style de jeu : Par ailleurs, certains pensent que le style de jeu prôné par Petkovic peut ne pas correspondre aux forces et aux caractéristiques des joueurs de l’équipe nationale algérienne. Le Suisso-Bosniaque est connu pour favoriser un jeu tactique et organisé et pourrait avoir du mal à exploiter pleinement le potentiel offensif des Fennecs, qui se distinguent par leur rapidité, leur créativité et leur flair technique. Une inadéquation entre le style de l’entraîneur et les qualités des joueurs qui pourrait limiter la performance des Fennecs.

Ainsi donc, au lieu de Petkovic, la FAF devait plutôt miser sur José Peseiro ou Carlos Queiroz, deux entraîneurs figurant également sur la liste des prétendants. Ceci, en raison de leur expérience sur le continent. Peseiro a été finaliste de la CAN 2023 avec le Nigeria, de même que Queiroz avec l’Egypte à la CAN 2021. Des atouts qu’ils pouvaient apporter à l’Algérie s’ils avaient été retenus.

Tout compte fait, on espère qu’en dépit des raisons évoquées, Petkovic saura relever le défi et redonner une autre image à l’équipe nationale d’Algérie pour le bien du football africain en général.

Crédit photos : FAF


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