Mohamed Magassouba (Mali) : « Il faut qu’on mûrisse encore, qu’on grandisse encore »



Au terme  du match, qui a opposé ses poulains à la sélection de Guinée Equatoriale en huitièmes de finale de la 33èe édition de la CAN, le  sélectionneur des Aigles du Mali, Mohamed Magassouba,  attribue  l’élimination de son équipe (6-5 après tirs au but) au manque de maturité de ses joueurs. Rien à voir, selon lui, avec ses choix tactiques. Voici le résumé de sa réaction en conférence de presse.  

Journaliste – On vous a suivi pendant vos trois journées et on s’est rendu compte que vous avez des soucis avec vos attaquants, qui ont du mal à trouver le chemin des filets. Ce soir cela s’est confirmé. Est-ce que cela a été la grosse difficulté que vous avez eue tout au long de cette  compétition ?

Vous savez, les entraîneurs préparent, proposent, mais sur le terrain, ce sont aussi les acteurs du football qui décident. Sur le plan de la construction du jeu jusque dans la zone de finition, nous avons créé plus d’occasions que l’équipe adverse et des occasions nettes. Le dernier acte pour concrétiser a certainement fait défaut.  Est-ce la pression ? Nous partons avec beaucoup de questionnements dans la tête. Parce qu’un match, qui était largement à notre portée, s’est conclu aux tirs au but et le sort en a décidé autrement, nous sommes sortis de la compétition.

Journaliste – La course s’arrête ici, quels sont les enseignements à tirer de cette compétition ?

Naturellement, on savait que cette équipe  équato-guinéenne allait nous poser des problèmes. Mais comme je l’ai toujours dit, dans cette compétition, nous avons  été nous-mêmes plus le problème que les adversaires nous ont posés. Je m’explique : si nous restons dans notre assiette, si nous tablons sur nos valeurs, nous n’aurons aucune difficulté. Mais souvent, on sort de notre assiette. On ne joue pas sur nos propres valeurs.  Or en compétition  de haut niveau, ce sont des détails qui sont extrêmement importants. Parce que manœuvrer, amener le ballon dans la zone de finition, c’est créer des occasions de buts. Je crois que dans la préparation, c’est cela l’élément essentiel. Mais pour finir, il faut beaucoup de lucidité, de concentration certainement et peut-être de maturité également. Il faut qu’on murisse encore, qu’on grandisse encore. Parce qu’avec la grandeur, quand on est devant le but, on doit garder la lucidité, certainement faire le bon choix de la surface de contact et même mettre la dose qu’il faut pour marquer un but. Tout cela vient avec la maturité. La leçon à tirer ici, c’est qu’on est une équipe très jeune. Chaque fois, on le dit.  Chaque fois je dis que la reconstruction n’est pas encore finie, On ne construit pas une équipe en quatre ans, deux ans trois ans. On construit une équipe dans la durée. La preuve, vous avez des équipes plus corsées que nous et qui jusqu’aujourd’hui n’ont pas pu décrocher la timbale. Nous sommes en pleine reconstruction. C’est vrai qu’on a fait un pas. Je dirais un pas décisif. C’est vrai qu’en 2015 et 2017, on est toujours éliminés au premier tour. Nous ne marquons même pas de buts. Aujourd’hui quand même on a marqué même si c’est par penalty. Il y a des cas où on n’a pas marqué plus de trois buts. Aujourd’hui, nous marquons des buts et arrivons à sortir, premiers de notre poule. Contrairement à ce qui s’est passé lors de l’édition passée, nous ne sommes pas sortis dans le temps réglementaire. C’est un petit pas qui n’est pas décisif, mais un pas aussi, qu’il faut considérer.

Journaliste – L’équipe ne marque pas. Va-t-on reprocher cela seulement aux joueurs. Est-ce que sur ce match-ci, vous ne regrettez pas vos choix tactiques.

Pas du tout. Vous regrettez vos choix tactiques lorsque vous n’arrivez pas à animer le jeu à votre compte. Lorsque  vous n’arrivez pas à amener le ballon devant, lorsque  vous n’arrivez pas à organiser vos constructions offensives, lorsque vous ne créez pas d’occasion de but et lorsque vous n’arrivez pas à freiner l’adversaire.


Articles récents